Reconnaissance

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Assise sur le lit de Lexa, je contemplais le vide. J'avais été enlevée et secourue en quelques heures. Était-ce ça le danger que j'avais craint si longtemps ? La peur d'une jalousie qui pousserait certaines personnes à s'en prendre à nous ? La peur que des personnes du passé viennent terminer la mission d'éradication des Griffin ?

J'avais remis le collier. Je me sentais plus en sécurité lorsque je le portais. Pourtant, j'avais l'impression qu'il ne suffisait pas. Il avait permis à Lexa de me retrouver, mais Finn et Costia avaient eu mille occasions de me faire du mal. Ce collier ne me protégeait pas. Il ne calmait pas l'anxiété qui m'asphyxiait lorsque je pensais à mon futur avec Lexa.

On m'avait cachée à la mort de mes parents pour une raison. J'étais en danger. Ou la raison avait-elle était différente ? Et si Jeffrey, qui avait si longtemps soutenu mes parents, avait été de paire avec les assassins ?

- Il aurait laissé Papa et Maman mourir et m'aurait effacée pour ne pas avoir à me tuer...

Je me levai du lit, le cœur lourd. Si Jeffrey avait participé au complot contre mes parents, ça n'aurait pas été de bon cœur. Il les adorait. Le chauffeur des Griffin avait été un oncle pour moi. Il faisait partie de la famille. Avais-je raison de l'imaginer comme un traître ?

J'étais convaincue du fait que mes parents avaient été assassinés à l'initiative des Woods, mais je n'avais aucune preuve et je n'avais pas la liste des complices. Qui les Woods avaient-ils engagé ? Ces personnes étaient-elles encore en vie à l'heure qu'il était, prêts à venir terminer le travail par fidélité aux parents de Lexa ?

Je descendis les marches de la maison. Je ne me sentais pas à l'aise. Mon cœur battait vite et mon estomac pesait lourd. Cette sensation de malaise s'était réveillée lorsque Lexa avait quitté la maison pour retourner travailler. Je nous sentais en sécurité que lorsqu'elle était avec moi, car au moins nous étions ensemble en cas de menace.

Je me promenais au rez-de-chaussée, sans savoir quoi faire pour m'apaiser. Je finis mon chemin dans la cuisine et je ne réfléchis pas lorsque j'aperçus la bouteille dans le réfrigérateur. Je la débouchai et l'emmenai avec moi sur le canapé, espérant que le vin rouge suffise à calmer ce malaise qui brûlait mon estomac, contractait mes muscles et faisait brutalement battre mon cœur.

Je contemplais le jardin par la seule fenêtre découverte. Les autres volets étaient fermés pour éviter l'œil des journalistes.

Je ne savais plus, après ce qui venait de se passer, si je devais encore avoir peur. Craindre une menace qui ne venait pas, alors que Finn et Costia avaient déjà pris l'initiative de tenter une manœuvre contre Lexa et moi. Qui pouvait encore se cacher dans l'ombre ? Était-ce seulement de l'ombre dont j'avais peur ? Pourquoi me sentais-je aussi mal ?

Je buvais à la bouteille, gorgée après gorgée. Quand on sonna à la porte je n'avais déjà plus les idées claires. L'alcool s'était mélangé à l'anxiété et j'allai ouvrir la porte avec la sensation d'être déjà en train de dormir.

Une silhouette s'introduit dans la maison et referma rapidement la porte derrière elle.

- Ces saletés de journalistes, grogna-t-elle. Alexis ? Clarke. Je veux dire, Clarke. Faut que je m'y habitue.

C'était elle. Raven. Je savais que c'était elle malgré ma difficulté à comprendre la situation.

- J'arrive pas à croire que je suis chez Woods, mais apparemment t'es là donc... merde, t'as bu ? T'as pas l'air bien.

Que faisait-elle là ? Je n'avais pas le courage de lui répondre, encore moins de comprendre. J'étais épuisée. Je retournai m'asseoir sur le canapé, ralentissant la course du monde autour de moi.

La survie de la flammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant