Chapitre 8

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L'union de nos corps fut irrépressible. Thomas ou Thamia, plus rien à foutre. J'avais envie de la personne en face de moi, c'est tout ce que je voyais.

Nous vinrent nous allonger sur le canapé de Thomas, et nos mains œuvrèrent ensemble à parcourir nos corps avec douceur. Plongés dans l'obscurité - car aucun de nous deux n'avait daigné interrompre l'interaction pour ce détail - je songeais à la ressemblance des corps de Thomas et Thamia et je comprenais. Je l'avais toujours plus ou moins su comme le disait si bien Emilie, mais maintenant je l'assumais et faisais avec.

Nos baisers étaient doux et passionnés, des larmes de tristesse coulaient le long de nos joues, nos cœurs étaient serrés mais battaient à tout rompre. Nos intimités respectives vinrent se glisser l'une contre l'autre, dans une valse lente et sensuelle. Les petites mains de Thomas s'approchèrent alors pour empoigner nos intimités afin que leur contact entre elles s'amplifient. Mes mains et ma bouche cherchaient à s'approprier le corps entier de Thomas. Je redécouvrais tout ce que j'avais déjà touché, mais si cette fois-ci Thomas était à l'aise, c'est moi qui ne l'était plus.

Aussi fort que puisse être les sentiments, on ne peut pas tromper ses ressentis. Je suis hétéro. J'aurais beau faire tout ce que je veux, je le resterais. Et pendant que je prenais un plaisir purement mécanique, je voyais Thomas succomber, exulter, et cette vision était plus belle que jamais. Je me laissais danser dans cette valse de soupir et de gémissements, attendant que tout cela cesse.


[...]


« Damien... J'ai quelque chose à te dire. »

J'étais accoudé à la fenêtre, regardant les étoiles tristement quand Thomas vint me rejoindre enroulé dans la couverture. Je l'invitai à se glisser dans mes bras pour que sa présence réchauffe mon corps et mon cœur.

« Thamia n'est pas ta sœur. »

« ... Comment ?... »

« C'est toi depuis le début, Thamia. En fait, elle n'est pas morte, quand tu disais qu'elle est partie, c'est sa féminité qui est partie. »

« On ne peut pas vraiment dire cela... J'ai toujours été Thomas tu sais. J'ai juste changé mon corps et mon nom, mais en moi rien a changé. »

« Je sais, puisque mes sentiments non plus. »

Il rougit en baissant la tête et me prit la main avec tendresse.

« Cependant Thomas... Tu ne crois pas que tu aurais pu nous épargner tout ça ? »

« C'est facile à dire ça Damien... Déjà il y a quelques années tu aurais été dégoûté par moi si je t'avais dis ça. Et... Je me suis dégoûté en te laissant utiliser mon corps ainsi... Je ne me sentais plus capable de te parler de quoi que ce soit après ça. »

Je ne pouvais décemment pas lui dire qu'il avait tort. C'était vrai, il y a quelques années je n'aurais pas pu envisager de coucher avec un homme. Et maintenant que je l'avais fais, je comprenais plus que jamais mon moi d'il y a quelques années.

« Je ne veux plus jamais te perdre Thomas. »

« Moi non plus Damien... »

« Alors... On essaye ? »

« Mais... tu te sens capable d'être... en couple avec un homme ? »

Non.

« Oui, tout pour être avec toi. »

Le Roman ErotiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant