Chapitre2

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Le samu ont fini par arriver et me voilà depuis une heure bassinée de questions auquel je n'ai aucune envie de répondre.

J'espère que les personnes qui pensaient faire bien en me ramenant sur le large ne sont plus là car je leur en mettrais bien une dans la face, histoire qu'ils comprennent ma douleur.

Ils vont me transférer à l'hôpital, mes excès d'émotions ne m'ont jamais emmenée jusqu'à cet endroit, mon courage m'a toujours lâché au moment où la lame est un peu trop profonde ou quand la corde n'est pas assez bien serrée.

Je suis mal, le personnel de l'hôpital va me demander une autorisation parentale ou je ne sais quoi pour que je puisse sortir.

Mais comment leur dire que c'est impossible ?

Non, ne rien dire et fuir, ma spécialité.

Plus aucune solution ne se présente à moi.

J'ai dû m'endormir morte de fatigue, car même quand je veux dormir pour ne pas être fatiguée le lendemain, cette action est comme illisible pour mon cerveau à cause de ces petites voix malsaines qui se réveillent.
Mon corps épuise donc mes ressources jusqu'à ce que je rende les armes et que je m'endorme sans m'en rendre compte épuisée par moi même.

J'arrive à percevoir le jour à travers les stores de cette chambre d'hôpital, il doit être dans les environs de six heures, les rayons sont encore rougeâtres.

Je me lève pour ouvrir le volet qui m'empêche de contempler le lever de soleil mais un frappement de porte m'arrête dans mon admiration.

Mais je suis bête, qu'est ce que je fais à regarder le soleil se lever ?
Il faut que je parte, un médecin va venir et c'est ce qu'il ne faut surtout pas qu'il se produise.

Sans mon autorisation la porte s'ouvre, je m'attends à voir un cinquantenaire en blouse blanche mais non, la personne qui vient d'arriver, c'est le garçon qui pensait faire bien faire et soulager sa conscience en pensant qu'il avait sauvé une vie.

Si il savait que j'aurais été bien plus heureuse si il m'avait laissée.

Il s'approche de moi et ose me demander :

« Ça va ? »

Mais il est sérieux ?

Devant mon mutisme, il retente de prendre la parole en espérant que je réponde :

« C'est quoi ton nom ? 

- Qu'est ce que ça peut te faire ?

- Tu parles ? C'est magnifique dis donc 

- Si t'es là pour savoir si je vais bien, tu peux repartir, je suis en pleine forme, tu es content ? Dis-je agacé 

- On t'a déjà dis que tu ne savais pas mentir ? 

- Et alors ? 

- J'ai retrouvé une fille voulant laisser sa vie dans l'océan et tu crois vraiment que je vais la laisser comme ça, moi aussi je suis passé par là, tu peux parler si tu veux 

- Pour quoi faire, je ne te connais pas, dis-je excédé  

- Dis moi au moins ton prénom 

- D'accord mais à une condition »

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