Chapitre 6

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Pour ne pas changer les habitudes je marche encore quelques temps, j'arrive enfin à ma destination, je m'assois sur le banc et regarde les enfants jouer.

Parmi eux, j'arrive à me reconnaître, un sentiment de joie s'émane autours des petits, moi aussi j'étais comme ça mais il faut croire que la vie en a décidée autrement.

C'est comme lorsque l'on écrit au stylo bille, on ne peut plus effacer, si l'on veut le faire disparaitre, il faut mettre du ruban correcteur, mais les lignes ne seront plus jamais les mêmes avec cette couche de rajoutée.

Dans la vie c'est un peu pareil, si l'on souhaite que certaines erreurs disparaissent, il sera difficile de revenir en arrière et faire comme si rien ne c'était passé, plus rare sont les fois où l'effet est positif.

Ça peut paraître complètement débile d'utilisé cette comparaison mais c'est la première qui m'y suis venue.

Sans m'en apercevoir, à force d'être nostalgique une larme s'est échappée, je m'étais pourtant promis de ne plus pleurer en venant ici, il faut croire que la blessure n'est pas encore guérie et bien trop douloureuse, enfin je pense qu'elle le sera toujours.

Ici c'était ma vie, c'était, du passé, le présent n'existe plus avec moi et encore moins le futur.

Je décide de continuer la route avant de déverser un tsunami de larmes.

Le fameux terrain de foot se présente devant moi enfin plutôt un carré d'herbe avec seulement deux poteaux de chaque coté qui font office de buts.

Étant plus jeune, je n'avais pas le droit d'y aller car avec ma petite taille d'une fille de huit ans , tous les collégiens me marcheraient dessus.

Mon rêve était d'atteindre les douze ans pour avoir une taille convenable et battre tous ces misogynes qui pensent qu'une fille est destinée à faire de la danse, jouer aux poupées et faire à manger.

Mais ce rêve n'a jamais pu s'exaucer, je n'ai jamais pu montrer qui je suis sur le terrain.

Voilà où j'en suis six ans plus tard 

Je recommence ma course, me rappeler ces souvenirs, me font à la fois du mal et du bien.

Je ne sais pas si venir ici était une bonne idée, réouvrir les plaies qui n'étaient pas fermées. Une phrase me revient en tête d'un rappeur très connu :

"il n'y a rien à faire panser les plaies, changer les pansements, le seul remède c'est le temps"

Peux être que si j'étais à cet endroit, c'était pour changer les pansements, voir où j'en suis, si ce lieu est encore quelque chose de sensible.

Dès que j'arrive chez moi, je file prendre une douche chaude, pour me remettre les idées en place.

Une fois propre, j'attrape mon ordinateur, m'installe sur mon lit et commence à travailler, aujourd'hui c'est de l'histoire.

J'ai besoin de normalement deux heures par jour mais ne voyant pas l'heure défilée, je déborde souvent.

Pour que je puisse vivre, je dois manger mais vu l'état dans lequel est le frigo, je vais pouvoir mourir dans peu de temps.

Je suis dans la nécessité d'aller faire quelques courses.

Pendant le trajet, je vais pouvoir un minimum me décrire, pour que je sois moins une inconnue complètement malade à vos yeux.


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