"On peut dire que nous avons eu chaud."
Souffla Hizashi visiblement soulagé, bizarrement Shota resta silencieux, le héros se retourna pour lui faire face. Le noiraud semblait perdu dans ses pensées.
"Shota ? Aucune réaction. Shota ?! Le concerné sursauta, et dirigea ses pupilles grises vers la personne qui venait de le faire sortir de son état pensif. Qu'est-ce qu'il y a ?"
Shota le regarda un instant sans dire un mot, puis il lui souris.
"Ce n'est rien... Dit le vilain. Je suis juste fatigué."
"Mais..."
Shota tourna des talons et partit en direction du couloir menant aux chambres.
"Je vais me coucher..."
Souffla-t-il en faisant signe de la main. Hizashi n'ajouta rien, il savait que Shota n'avait pas dormis la nuit précédente, trop occupé à chercher des informations sur Kyokai Henken. Le blond se résigna à laisser le noiraud aller dans la chambre d'ami - qu'il avait à peu près remis en état - pour se reposer.
Ainsi Hizashi passa la journée seul dans son salon. Il regardait la télé et de temps en temps, lançait un regard en direction du couloir. Même s'il tenté de le cacher, Shota était vraiment affecté par le fait que leur ennemi soit Henken. Après tout, comment réagir quand on apprend que nous ne pouvons rien faire contre la personne que l'on déteste le plus.
Ce qui rendait Hizashi encore plus triste était le fait qu'il ne pouvait rien y faire. De plus, il venait d'apprendre, qu'au départ, Shota ne voulait pas revenir à ses côtés, que c'était Nemuri qui lui avait demandé. Apprendre ceci lui avait fait l'effet d'un choc, mais au fond il savait que Shota avait ses raisons pour ne pas vouloir revenir.
Soudain un poids sur ses cuises sortit Hizashi de ses pensés. Il baissa les yeux pour tomber sur le petit chat noir, substitut qu'il c'était créé. Il posa sa main sur la tête de l'animal qui n'attendait que ça et qui se mit à ronronner à ce contact.
Ce fût alors qu'Hizashi se rendit compte que des larmes coulaient le long de ses joues. Il était en train de pleurer et ne s'en était même pas rendu compte. Il sécha ses yeux d'un revers de la manche.
"Ce n'est pas le moment de craquer..."
Pensa-t-il en prenant la boule de poils contre sa poitrine. Cette position pourrait gêner n'importe quel autre chat, mais pas Sho. Hizashi avait pris l'habitude de le prendre ainsi quand il était triste, et cela ne dérangeait guère le petit animal qui était extrêmement câlin.
Les ronronnements du chat étaient apaisants, ce n'était pas qu'une simple sensation, après tout, d'après certain vétérinaire, les ronronnements des chats agissent comme un médicament sans effet secondaire. Hizashi ne savait pas si la "ronron thérapie" avait été prouvé, mais le principal était qu'il y croyait.
Après plusieurs heures les paupières d'Hizashi se mirent à papillonner, puis à se fermer pour de bon. Il se laissa tomber sur le côté et plongea dans les bras de Morphée. Le petit animal sauta à terre, libéré de l'étreinte de son maître. Après quelque minute son attention fût attiré par le bruit d'une porte se refermant délicatement. D'un pas gracieux et rapide il se dirigea vers le couloir et vint se frotter à des jambes.
Bien entendu il s'agissait de Shota, habillé de sa combinaison noire, son arme de capture ainsi que ses lunettes de protection autour du cou. Il se baissa et prit le chat dans ses bras. Sans un bruit il avança dans le salon et constata ce qu'il avait deviné : Hizashi dormait à poing fermé.
Le vilain déposa l'animal au sol, ce dernier s'éloigna de quelque pas puis dirigea son regard vers Shota. Celui-ci s'accroupit, posa son index sur sa bouche et le chat partit dans une autre pièce. Le noiraud souffla un "merci" avant de se relever et regarder Hizashi endormit sur le canapé.
Le vilain s'approcha, en faisant bien attention aux endroits où il posait ses pieds, le fait qu'il soit pied nu l'aidait grandement dans sa discrétion. Il arriva enfin juste à côté du canapé, saisit une couverture qui se trouvait sur le dossier et recouvrit Hizashi jusqu'aux épaules.
Shota se pencha au dessus du héros et déposa un baiser sur son front, puis se redressa et marcha en direction de la porte. Sa démarche était lente, pour la discrétion, mais pas seulement. Son cœur faisait tout son possible pour le ralentir, il le faisait souffrir, criait que ce n'était pas la bonne solution, mais y en avait-il vraiment une ? Même si ce n'était pas la meilleure, elle semblait être la plus rationnelle, et tout le monde savait que Shota était quelqu'un de pragmatique, ou du moins, il essayait de s'en convaincre...
Dans le couloir, à quelque pas de la porte, il s'assit par terre, enfila ses bottes noires. Le geste semblait simple vu de l'extérieur, mais pour le noiraud, cela avait du lui demander beaucoup de courage, ainsi que pour se relever.
Debout devant la porte d'entrée tel une statue, il observait la poignet. Il lui était impossible de revenir en arrière, il avait fait son choix, pris sa décision. C'était peut-être sa seule et unique chance, au fond de lui il savait que s'il faisait demi-tour jamais plus il n'aurait le courage de partir.
"C'est le seul moyen..."
Pensa Shota en abaissant la poignet. La porte s'ouvrit sans un bruit, il passa à l'extérieur et referma derrière lui.
Le front posé sur le bois de la porte, les dents et poings serrés. Il voulait crier pour libérer toute sa frustration, mais cela lui était impossible. Son cœur le faisait atrocement souffrir, et Shota le suppliait d'arrêter, de le laisser tranquille le temps qu'il s'éloigne de la maison.
Comme un réponse à ses demandes, la douleur dans sa poitrine s'estompa quelque peu. C'était le moment. Il tourna des talons, arriva sur le trottoir et, sans se retourner, il commença à marcher. Les yeux brillants, le souffle court, la main posée contre sa poitrine serrant ses doigts jusqu'à ce que ses phalanges deviennent blanches, il s'éloigna de la maison, s'éloigna d'Hizashi...
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A Villain Love
FanfictionSi Shota Aizawa n'était pas devenu un héros, et si un événement dans sa vie, dans son passé, lui avait tracé une toute autre voie... Eraser Head, ici, n'est pas le nom d'un héros, mais celui d'un vilain. Une personne qui a vue ses rêves se briser, q...