7 Décembre 1984.

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Bien qu'il est passé près de deux jours chez moi, ce débile de Billy Hargrove est toujours aussi distant, froid et mon dieu oh combien insupportable. On ne s'est parlé que 2 ou 3 fois ces derniers jours, et, même si je voulais continuer la discussion,  il me repoussait. Je crois qu'il s'en veut de m'avoir tant de choses sur cette colline, il y a 8 jours. J'en sais trop rien. Et je crois que je m'en fiche un peu, à vrai dire.

Mais depuis qu'il est rentré chez lui, il ne vient plus à l'école. Ça va bientôt faire une semaine, et bon, j'avoue, ça m'inquiètes. Je décides donc de braver le froid pour me rendre chez les Hargroves-Mayfield, lui apporter les devoirs de la semaine. En fait c'est plutôt une excuse pour voir de mes propres yeux ce pourquoi il n'est plus là.

Avant même de frapper à la porte de la maison, j'entends des cris. C'est Susan Mayfield, qui paraît avoir assez peur, si elle n'est pas terrifiée. Neil Hargrove et Billy sont dans l'entrée, et le garçon se prend une bonne raclée par son paternel, qui semble défouler sur son fils l'intégralité de sa colère. Je le regarde discrètement par la fenêtre. Ce salopard va morfler.

je me concentre du mieux que je peux sur lui, comme me l'a montré Elfe. Puis, je vois une tentacule visqueuse apparaît dans le couloir, à l'abri des regards. Elle attrape l'arrière du col de Monsieur Hargrove et le propulse en arrière. Gêné, il se relève et hurle à son fils :

- Dans ta chambre !

Billy ne se fait pas prier, et retourne dans son "entre". J'espère qu'il est en train de remercier l'ange gardien qui lui a sauvé la vie, ça me ferai chier d'avoir fait ça pour rien. Je me faufile alors à l'arrière de la maison, et toque doucement à la fenêtre de sa chambre. Il se lève et vient ouvrir.

- Geez, Hargrove... ( geez = Oh mon dieu, sans avoir à jurer. Voilà voilà, enjoy ! )

Son tee-shirt est maculé de sang, son nez, sa tête et sa bouche aussi. Il a deux énormes hématomes sur les bras, et une marque violette sur la joue.

- Qu'est ce que tu veux, Mantis, putain ?

- Te sortir d'ici, allez, viens !

Il arque un sourcil, puis dit :

- J'ai besoin de l'aide de personne, va t'en.

- Tu déconnes, j'espère ? T'as vu ta tête ? Viens ! Insistais je.

Il soupira. Le pauvre, il a vraiment l'air sur le point de craquer. Il finit par descendre.

Une fois loin de la maison Hargrove, on peu enfin souffler. Je soutient Billy pour ne pas qu'il tombe, parce qu'il semble avoir quelques côtes pétées, et cette énième dispute l'a tellement fatigué, qu'on dirait qu'il a prit au moins 5 ou 6 ans de plus. Moi qui trouvait qu'il faisait vieux au début de l'année...

- On y est. Déclarais je.

Je pousse alors la porte pour nous laisser entrer. J'allume les lumières, et entreprends de monter les escaliers pour aller dans ma chambre. Quelques minutes plus tard, on s'affale tout les deux sur mon lit. Billy se cale dans des coussins,au fond du lit, et soupire :

- Je suppose que c'est là qu'il faut que je te dise merci ?

Je rigole.

- Je ne t'obliges à rien. Tu veux prendre une douche ?

Il fait "non" de la tête.

- Tu t'inquiètes pour moi, maintenant, Mantis ?

Son sourire narquois finit vraiment par m'énerver. Je me lève.

B-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant