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Le 10 novembre 1984

Ah, Hawkins... Pourquoi ma mère à pensé à cet endroit en particulier pour déménager ? Le temps ? Horrible. Les gens ? J'ai croisé deux ploucs pendant tout le trajet. L'endroit ? Paumé de chez paumé, avec à tout casser une mairie et un magasin. Sans oublier "l'énorme" centre commercial en construction. Je suis dé-gou-tée. Dire que ce matin encore, j'étais dans ma maison à San Francisco, juste à côté du pont, avec le soleil de Californie qui me tape en toute douceur dans la tête à 7 heures du matin.

  Cette ville, c'était le paradis absolu. Déjà, tout mes potes y habitaient. J'y est passé toute mon enfance, et c'était juste incroyable. Plage, skate, tag, et par pitié pas le shopping, j'ai horreur de ça. Bref. La belle vie. Jusqu'à il y a trois mois, quand ma mère, mon adorable mère, à décidé de déménager dans la ville ou apparemment, elle a quelques connaissances.

Non mais sérieux ? Bouger d'un endroit aussi cool que San Francisco pour "quelques connaissances" ? C'est une blague... Tuez moi, je vous en prie. EN plus, j'avais un enfin réussi à choper le numéro du téléphone fixe de Ricky, le plus beau mec du monde. Surfeur et skateur avec tout ce qu'il va avec. Et les nanas sont toutes folles de lui. J'étais quasiment sûre d'avoir mes chances !! Il a fallu qu'on déménage...

En tout cas, je suis presque arrivée dans ma nouvelle maison, et j'ai tellement pas envie de la voir ! Je donnerai tout pour retourner en Californie. TOUT. Même Pixie, mon chat, s'il le fallait. Non, je rigole pas ! Si elle seule me permettait de retourner chez moi, je donnerai cet insupportable chat au diable et repartirai aussi vite que je suis venue. Mais pour l'instant, elle ronfle sur la banquette arrière et ne semble pas du tout apte à me faire revenir à San Francisco. Donc, je laisse tomber.

Quelques minutes plus tard, nous parvenons enfin à la maison. En vrai, elle est jolie. Même si ce n'est absolument pas comparable avec mon ancienne maison, je dois avouer qu'elle est belle. En même temps, ma mère à du goût, donc bon. Elle est typique de ce genre de mini-ville paumée. Un étage, avec un garage, un jardin qui fait le tour de l'habitation et un joli bleu pastel qui recouvre le bois des murs de l'extérieur. Tout ça serai super si il ne pleuvait pas des cordes. Honnêtement, le doux soleil de Californie me manque plus que jamais, là.

Je monte avec effort tous les cartons qui m'appartienne. Heureusement, ma mère est ultra enthousiaste et on a vidé la voiture 1 heure et demi plus tard. Ma mère, Carol Mantis, est une Californienne de pure souche. Avec le teint bronzé et tout le tralala qui va avec. Les cheveux blonds presque dorés et les yeux bleus océan. Elle était super contente d'avoir trouvé un boulot dans une ville plus tranquille. Elle travaille dans la biologie sous-marine, et honnêtement, elle gagne plutôt très bien sa vie. Et puis, elle dit que le laboratoire ici à l'air incroyable, donc bon. Je suis contente pour elle.

Avec un peu de recul, je me dis qu'on sera bien ici. Si il ne pleut pas tous les jours, bien sûr. Si mon père avait été là, ça aurait été encore mieux. Mon père... Mon père est un sujet quelque peu sensible. Il est mort, en fait. Et ma mère est dépitée. Moi aussi, en fait. J'aimerais qu'il soit encore là. En regardant ma nouvelle chambre, pleine de cartons, j'écrase une larme.

La porte s'ouvre. C'est ma mère. Je lui sourit, et la sert dans mes bras. Elle ne comprend pas vraiment au début, puis place à son tour ses bras autour de moi. Je crois que finalement, je vais finir à m'y faire, à Hawkins.