estoy enamorado de tí - j. pimentel

-Cinq

P.D.V. externe

Bâillonnée et ligotée comme elle était, Cora ne pouvait pas grand chose contre son agresseur. Elle était assise sur le sol humide, dans une ruelle sombre à quelques mètres du bowling. L'homme lui, était debout, dos à elle, et semblait avoir une discussion houleuse avec une personne au téléphone. Cora pouvait reconnaître cette voix entre mille : c'était celle de l'italien. Il avait du lui voler son téléphone qui gisait à présent à quelques mètres de la jeune fille lorsqu'il s'était rapproché d'elle dans son dos. Et maintenant... maintenant, il n'y avait plus qu'à prier tous les saints pour qu'un évènement se produise. Elle comptait notamment sur ses amis qui s'inquièteraient peut-être de ne pas la voir revenir et viendrait jeter un coup d'œil... Mais même, aurait-ils l'idée de s'avancer jusqu'ici ? Elle poussa un soupir de désespoir, étouffé par le morceau de tissu. Et une unique larme roula sur la joue de Cora.

Au même moment, Kriss applaudit un magnifique spare de son petit ami. Elle se tourna alors vers là où avait prit place Cora, avant de se rendre compte qu'elle n'y était plus. Arquant un sourcil, la danseuse demanda à Joel qui avait le regard perdu dans le vide :

-Eh Joel, elle est passé où la miss ?

   Il releva les yeux vers moi et répondit :

-Elle a perdu son téléphone alors elle est allée le chercher dehors.

   Zabdiel et Chris, qui semblaient s'enfoncer dans leurs fauteuils respectifs, se redressèrent d'un coup. Ils dirent d'une même voix :

-Et tu l'as laissé y aller seule ?!

   Il fronça les sourcils en regardant ses deux amis :

-Elle est juste partie jeter un œil dehors, ça ne servait à rien que je l'accompagne !

   Chris fit une facecpalm et se précipita dehors avec Zabdiel. Joel les regarda partir en entrouvrant légèrement les lèvres. Il marmonna je ne sais quoi avant de se lever à son tour et de les suivre.

P.D.V. Cora

   L'inconnu raccrocha son téléphone et poussa un grognement. Je tentais de me faire la plus silencieuse possible, qui sait, il allait peut-être m'oublier ? Mais c'était sans compter sur ma chance légendaire... Il se retourna vers moi et ouvrit la bouche, comme si il s'apprêtait à me dire quelque chose. Soudain, une voix familière cria :

-Cora ?!

   Oh mon dieu, merci... À ce moment là, j'avoue qu'entendre la voix de Zabdiel me remplit d'assurance et de courage et je tenta de hurler pour qu'il sache que j'étais là. Mon bandeau glissa de ma bouche et je cria comme une folle :

-Zabdiel aide moi !

   Mon agresseur se figea quelques instants lorsqu'il entendit la voix de mon partenaire et un bruit de course se dirigeant par ici. Cependant, il se reprit bien vite. M'empoignant par les cheveux, il me força à me relever et dégaina un revolver qu'il me colla à la tempe. Enfin, Zabdiel et - à ma grande surprise - Christopher apparurent au coin de la rue. En apercevant cette scène, le deux se figèrent. Ce fut le blond qui prit en premier la parole :

-Relâche la.

   Si j'admirais le sang-froid de Zabdiel, je savais que l'italien n'allait pas me lâcher comme ça. Les garçons n'avaient rien pour le faire chanter. D'ailleurs, il ricana bruyamment et répondit :

-Vous faites un pas de plus et je flingue votre copine.

   La respiration saccadée, j'eus du mal à bouger lorsque l'agresseur commença à se déplacer, me tenant toujours, afin de se retrouver à la sortie de la ruelle et de bloquer Zabdiel et Christopher dedans. Ce dernier prit la parole :