L E U R R E D U C R I M E

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Éden, t'avais des rêves plein la tête et le cœur qui bave à cause de la tempête. T'étais du genre à pousser la chansonnette à chaque début de fête, à faire des plans sur la comète et à trop penser à tes petites amourettes. Et puis, t'as décidé de devenir dealer le jour où t'es tombé de ta mobylette et que t'as vu les clochettes tinter au dessus de tes bouclettes. T'as commencé à vendre cent sachets de produits dont seul toi, t'avais la recette pendant que moi, j'essayais d'arriver jusqu'aux cent mots comme si ça pouvait sauver la planète.

 T'as commencé à vendre cent sachets de produits dont seul toi, t'avais la recette pendant que moi, j'essayais d'arriver jusqu'aux cent mots comme si ça pouvait sauver la planète

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Un leurre,

deux leurres,

trois leurres.

La déprime rongeait le cœur des hommes que tu croisais mais toi, tu t'en foutais, tu disais que les champs de mines deviendraient des chants de liberté, que l'été durerait l'éternité et que plus personne n'aurait peur de l'étranger. Mais tu sais, tout ça, ça sera jamais vrai même si tu vends des tonnes et des tonnes de sachets de beauté et de poudre de fée pour rendre les regards et les cœurs plus illuminés.

Quatre leurres,

cinq leurres,

six leurres.

C'était pas vraiment de la drogue que tu vendais aux malheureux, t'aimais pas ça, tu trouvais que ça rendait trop brumeux. T'as préféré vendre des flacons de vœux, des rêves silencieux, des sachets d'espoir de tomber amoureux et d'être enfin heureux. Tu disais que tu vendais de la drogue, et pas qu'un peu, mais c'était juste parce que ça te rendait accro et que ça chassait le temps pluvieux des cieux. Le bonheur, c'était ta drogue à tes yeux et tu pensais pouvoir le partager avec tous les chanceux.

Sept leurres,

huit leurres,

neuf leurres.

Éden, tueur de fadeur, tu voulais vendre des bouteilles de bonheur, colorer ce monde sans couleurs, aider les jolis cœurs, sortir de tous ces mœurs sauf que la société a préféré que tu meures. C'est triste parce qu'Éden, t'étais juste un gars rieur, qui aimait cueillir les fleurs qui balayent les erreurs, et qui me disait sans cesse « dis-leur le bonheur ». C'était ça, finalement, t'étais juste un dealer de bonheur qui plaisait pas parce que tu venais d'ailleurs.

D i x   l e u r r e s .

D i x   l e u r r e s

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Regarde-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant