17~ HunHo - Been Through

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"Je suis désolée Sehun."

Mon téléphone glisse de mes doigts et tombe dans un énorme fracas, attirant l'attention de tous les membres, alors que mes jambes lâchent à leur tour. Je m'effondre sur le sol, finissant à genoux, la moindre trace de force totalement évaporée de mon corps.

Mon cœur a été broyé par une seule phrase, mes poumons ont cessé de fonctionner, me mettant en apnée, mais pourtant je n'arrive pas à pleurer, je n'arrive pas à crier, je n'arrive pas à bouger... J'entends une voix féminine appeler mon nom en permanence à travers mon cellulaire, montrant qu'il n'est pas cassé, mais je préfère raccrocher que de lui parler. 

Je garde mon regard fixé sur un point invisible, malgré l'attroupement autour de moi. Les gars mes secouent, m'appellent, m'interrogent, mais je suis incapable de réagir. Seul les bras musclés de Junmyeon m'entourant me font revenir à moi. 

Je le serre à mon tour, plongeant ma tête dans son cou et inspirant son odeur apaisante, tout en fermant les yeux le plus fort possible, essayant de me convaincre que c'est un cauchemar. Je prie pour me réveiller dans mon lit, essoufflé et transpirant, mais sans cette nouvelle bouleversante.

"On ne sait pas ce qu'il se passe, mais sache que si tu as besoin de parler, de te confier, de pleurer ou de t'énerver, on est là, d'accord ? Chuchota-t-il après de longues minutes.

-Changho... Il est... mort... murmurai-je en retour, le cœur se brisant entièrement après avoir prononcé ces mots, entendant des injures d'exclamation sortir de la bouche des gars.

-On est désolés Sehun. Répondit seulement notre leader, renforçant son étreinte, tout aussi choqué que moi mais gardant son calme."

Ses mots. Il a employé les mêmes que la mère de Changho. J'ai l'impression de revivre l'aveu de la femme, de piétiner mon organe vital à nouveau, mon esprit redevient vide encore une fois. Je me détache de mon hyung, regroupant le maximum d'énergie qu'il me reste et pars en direction de ma chambre où je m'enferme.

Le silence est maître mot dans tout le dortoir, plus personne n'ose parler. Pour ma part, j'ai besoin d'être seul un moment. J'espère qu'ils le comprendront. Je m'assois sur mon lit, le regard toujours aussi vide, à l'image de mon corps. Je n'ai plus de force, je ne ressens plus aucune émotion, j'ai l'impression d'être mort de l'intérieur.

Je pense à une multitude de choses, des plus bizarres aux plus profondes. Mon cerveau tente de se représenter la mort, me provoquant une mini crise d'angoisse. J'ai toujours été effrayé par la perte de la vie, mais lui l'a subi. Je ne sais même pas si c'était douloureux ou paisible, j'aurai tout donné pour qu'il parte sans la moindre sensation.

Alors je m'allonge, je réfléchis, j'essaye de me mettre dans le crâne qu'il est parti mais toujours aucun sentiment ne me traverse. Je ne me rends pas compte de la situation, je n'arrive pas à réaliser. Alors j'attends. J'attends le déclic, qui sera provoqué par je-ne-sais-quoi. J'imagine comment je vais réagir, je me demande si ce sera plus dur à supporter que cette mort psychologique. 

J'ai vraiment horreur de l'état dans lequel je me trouve. Je déteste ne pas savoir ce que je ressens, ce que je pense de la situation, ne pas comprendre ce qu'il m'arrive et quel est mon problème pour ne pas pleurer la mort de mon meilleur ami d'enfance. Donc je me dis que verser quelques larmes sera sûrement plus agréable et libérateur que cette période. 

Je finis par m'endormir, n'ayant rien d'autre à faire. Je rêve alors que rien de tout ça n'est vrai, je rêve de lui. Je revis nos moments passés ensemble dans la forêt voisine à nos maisons, les fous rires dans la cabane de notre enfance, les jeux que nous étions capable d'inventer avec seulement un bout de bois, les discussions sérieuses que nous avions sur nos amoureuses de l'époque... Puis son cadavre ensanglanté apparaît dans mon champ de vision, et je me réveille en sursaut.

Recueil d'OS EXOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant