TINY LOVE - MIKA

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- On va où ?, demanda Calypso en tournant la tête vers Alec.

- Caly, c'est au moins la quarantième fois que tu me le demandes en une demie-heure, fit-il remarquer en souriant, amusé par son impatience et sa curiosité infantile.

- Je le dirai encore cent fois s'il le faut pour que tu craches le morceau, s'obstina-t'elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Il s'arrêta avec elle et se répéta encore une fois qu'elle était plus que magnifique, les cheveux ramenés en arrière en un chignon bas duquel des mèches folles s'échappaient pour encadrer son visage d'ange, vêtue d'une robe portefeuille rouge qui lui allait à ravir, le nez froncé d'une manière adorable qui témoignait de son impatience. La main enfoncée dans la poche de son pantalon, ses doigts frôlèrent la boîte qu'il y avait fourré avant de partir et son coeur s'emballa. Il ne pouvait pas tout gâcher, pas ce soir-là.

- Alec ? Ça va ?, s'inquiéta Calypso, coupant court au fil de ses pensées.

- On est bientôt arrivés, la rassura-t'il en revenant sur Terre. Mais avant, pour garder la surprise, j'ai besoin que tu mettes ceci sur tes yeux.

Il lui tendit un bandeau noir et, en baissant les yeux dessus, elle écarquilla les yeux en gloussant.

- Tu es sérieux ?

- Très. Tu comptes attendre longtemps dans le froid ? Parce que moi, ça ne me dérange pas mais c'est toi qui est en robe.

- Tu m'as dit de la mettre !, se défendit-elle. Tu as dit que c'était ta préférée !

- Et c'est le cas, répliqua-t'il en souriant. Alors ?

Calypso soupira de manière faussement théâtrale et se tourna dos à lui. Avec précaution, il passa le bandeau sur le côté pour le plaquer sur ses yeux avant de faire un double noeud à l'arrière de sa tête en évitant d'emmêler le tissu avec ses cheveux.

- J'ai prit tellement de temps pour maquiller mes yeux, c'est criminel ce que tu fais, se plaignit-elle.

- Tu es belle quoi que tu fasses, lui assura-t'il en serrant le noeud.

- Alexander, ce n'est pas ça la question, dit-elle en se mordant la lèvre. Les tigres ont des rayures ; moi, j'ai l'eye-liner.

Alec eut un rire excédé puis lentement se mit en marche, Calypso devant lui. Son torse était collé à son dos, ils avançaient à petits pas rapides. Calypso ne cessait de tourner la tête à droite et à gauche, comme si elle pouvait vraiment voir à travers le bandeau. Les mains sur sa taille, Alec la guidait comme il le pouvait en prenant garde à ce qu'elle ne tombe pas.

- Attention la marche, lui murmura-t'il à l'oreille, concentré. Il y en a encore et... non, non, là, c'est fini, tu peux marcher normalement.

- Seigneur, ça fait des heures qu'on marche !, s'écria Calypso, au comble de l'impatience. Quand est-ce qu'on arrive ?

- Ça ne fait même pas cinq minutes, espèce de vieille grincheuse, répondit Alec en levant les yeux au ciel. On y est !

Ils s'immobilisèrent et lentement, Calypso leva les bras pour ôter le bandeau qui lui obstruait la vue. Ses yeux mirent quelques secondes à s'habituer à la luminosité et, finalement, elle put distinguer un grand balcon devant elle, entouré de fleurs mauves et blanches, surplombant toute la ville de New-York, de Manhattan à Harlem. Ses lèvres s'entrouvrirent en un o de surprise et elle écarquilla les yeux. Elle se retourna, le balcon donnait sur une suite d'hôtel magnifique.

- Tu aimes bien ?, la questionna-t'il toujours derrière.

- Si j'aime bien ?, répéta-t'elle en secouant la tête, refusant de croire à ce qu'elle voyait. Alec, c'est si beau ! Tu as fait tout ça... pour moi ?

- Je ferai tout pour toi Calypso.

Elle se jeta dans ses bras, folle de joie et l'embrassa si intensément qu'il sentit sa tête tourner.

- Je t'aime, lui chuchota-t'elle en souriant. Je t'aime comme une folle.

- Comme une folle ? Tu es folle, plaisanta-t'il.

- Pourquoi gâcher toute ma déclaration si sincère ?, se plaignit-elle en faisant mine de le repousser.

Il saisit son poignet pour l'attirer à lui et l'embrasser une nouvelle fois. Elle passa ses mains derrière sa nuque et posa son front sur le sien.

- Je... j'ai quelque chose à te dire, souffla-t'il en se séparant d'elle.

- Oulala, je crains le pire...

- Non, non, ce n'est pas une mauvaise nouvelle, je ne sais même si c'est une nouvelle, mais j'en avais envie et...

- Alec, le coupa-t'elle en souriant. Tu peux tout me dire, et tu le sais.

Il la regarda quelques secondes puis finit par prendre une grande inspiration pour se donner du courage.

- Je... écoute, je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne, commença-t'il en se triturant nerveusement les mains, et comme je n'aimerai jamais quelqu'un d'autre. Je ne suis pas doué pour les grands discours, tu es bien meilleure que moi à ça mais pour une fois, je veux te dire quelque chose qui compte vraiment, quelque chose dont tu te souviendras à vie. Je... je veux passer le reste de ma vie avec toi Calypso, je veux te voir me sourire, penser à toi jusqu'à mon dernier souffle. Je...

Il sortit la boîte de sa poche et posa un genou à terre. Calypso posa sa main sur sa bouche entrouverte, elle avait cessé de respirer. Seuls les battements de son coeur résonnaient dans tout son être. Il ouvrit l'écrin au creux de sa paume, un anneau en argent serti du sceau de la famille Lightwood y apparut.

- Calypso Elizabeth Mercer-Bane, murmura-t'il doucement, mais elle l'entendit distinctement, veux-tu devenir ma femme ?

Calypso ouvrit la bouche sans répondre et baissa la tête.

- Tu sais que... je ne serai jamais comme toutes ces épouses respectables et ennuyeuses de l'Enclave, chuchota-t'elle. Je complètement pétée Alec, tu..

- Calypso, je t'aime comme tu es, l'interrompit-il en la serrant contre lui. Je veux passer le reste de ma vie avec toi, et rien ni personne ne pourra rien y changer.

Touchée, Calypso sentit les larmes lui monter aux yeux et eut un pauvre sourire. Elle prit délicatement son visage entre ses mains et l'embrassa comme si sa vie en dépendait.

- C'est... c'est oui alors ?, lui demanda-t'il.

- Oui !, s'exclama-t'elle en riant. C'est oui.

Lentement, il lui passa l'anneau au doigt et ils scellèrent leur lèvres d'un baiser, protégés par les étoiles qui brillaient dans la nuit noire du ciel de New-York.

T2: For you/ Alec LightwoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant