Enfants du divorce [B&O]

3. Premier jour

Lundi 17 janvier 2011
7h59

Mon téléphone sonne pour me réveiller. Je souffle, le prends et appuie sur le bouton pour qu'il arrête. J'ai mal dormi, le lit n'est pas confortable. Je me lève et m'habille puis fais mon sac. J'y mets quelques cahiers, une trousse et un peu d'argent au cas où. Je passe dans la salle de bain pour me laver les dents, puis me dirige vers la porte. Je prends la deuxième paire de clés et sors. Dehors, je prends mon téléphone et regarde les messages que j'ai reçu tout en marchant.

Antoine :
Bonne chance pour le lycée, Flo!

Oli :
Yo frero ! C'est ton premier jour aujourd'hui, j'espère que tu vas t'intégrer. Essaie de voir le bon côté des choses, t'es pas loin de la Tour Eiffel et du Bercy ! Bercy qu'on remplira peut-être un jour, qui sait... :')
Passe une bonne journée, et appelle-moi ce soir !

Je souris, lance ma playlist aléatoire et enfile mes écouteurs. En une dizaine de minutes, j'arrive devant le lycée. Il y a des petits groupes dans la cour. Je retire mes écouteurs et passe la grille puis me dirige vers le bâtiment. Je sens plusieurs regards se tourner vers moi, me faisant me demander ce qui cloche chez moi. Après quelques minutes, je trouve enfin le bureau du proviseur, Mr Toumont.*
- Entrez !
Je pousse la porte et entre dans la pièce puis la referme derrière moi.
- Bonjour, je suis Florian Ordonez, ma mère m'a inscrite et..
- Oui ! Je l'ai eue au téléphone. Installe-toi.
Je m'approche et m'assois sur une des deux chaises en face de lui puis pose mon sac sur le sol. Je regarde autour de moi, il y a des affiches accrochées aux murs et des étagères remplies de papiers. Le directeur ouvre un tiroir et sors une pile de livres, de papiers et une carte posée sur le tout. Il la pose sur le bureau puis la pousse vers moi.
- Voilà tes livres. Il y en a un par matière et ils sont déjà couverts. Il y a aussi ta carte qui te permettra de manger à la cantine, d'entrer et de sortir du lycée et ton emploi du temps. Les autres feuilles contiennent des résumés des cours que tu as loupés.
- D'accord.
Je prends mon sac et le mets sur mes genoux puis l'ouvre et mets les affaires dedans. Il va peser une tonne.. Monsieur Toumont se lève et continue.
- Je vais t'accompagner jusqu'à ta classe.
Je l'imite et le suis jusqu'à la porte du bureau. Pendant qu'on parcourt les couloirs il me parle du règlement puis on s'arrête devant une porte en verre transparent. Il toque, le professeur assis au bureau lui fait un signe de tête pour lui permettre d'entrer.
Les élèves se lèvent de leur chaise et je sens une trentaine de regard sur moi.
- Bonjour à tous, voici votre nouveau camarade Florian, qui a rejoint ce lycée aujourd'hui. Soyez gentils avec lui pour qu'il s'intègre.
Je souris légèrement, mal à l'aise. Le directeur sort de la classe, me laissant devant tout le monde. C'est le professeur qui prend la parole.
- Vas t'assoir au fond, il y a une table de libre à côté de la fenêtre.
Je hoche la tête puis me dirige vers le fond de la salle. Je pose mon sac sur le sol et m'assois sur une des deux chaises vides. Je vois quelques personnes se tourner vers moi et m'observer.
- Bon, reprenons le cours.
Le professeur écrit des formules de mathématiques au tableau, tout en parlant. Je sors quelques affaires et ma trousse mais n'écoute pas ce qu'il dit. Je regarde mon cahier sans cligner des yeux et écoute les murmures autour de moi.
- C'est un fil de fer..
-..arrive que maintenant, en janvier..
- Grosse blague..
- Il fait tiep..
Je fronce les sourcils, ouvre mon cahier et rédige une liste.

17/01
- Fil de fer
- Fait tiep

C'est quoi « tiep » ? Et pourquoi ils parlent de moi ? J'ai rien demandé...
Je soupire et ferme le cahier.

Le cour passe lentement. Très lentement. Si lentement que j'ai du mal à garder les yeux ouverts. La sonnerie retentit, sonnant comme une libération pour moi. Je range rapidement mes affaires et mets mon sac sur mon dos. Il est lourd, son poids me fait vaciller. Je m'avance vers la porte quand je sens une main se poser sur mon épaule.
- Eh, l'nouveau !
Je me tourne vers la personne et la regarde, gêné.
- Quoi ?
- Bienvenue à Paname, cousin !
- M..merci..
- C'est bon, sois pas timide !
- Laissez-le tranquille, Sofiane.
- Wah c'est bon, je fais rien..
Il lève les yeux au ciel et sort de la salle. Je jette un regard au professeur, le remercie d'un signe de tête puis sors à mon tour. J'arrive dans la cour et m'installe sur un banc. Je suis enfin seul, ça fait du bien. Malheureusement, mon bonheur est de courte durée. Une bande de gars arrive vers moi et s'assoit à côté, me poussant jusqu'à l'extrémité du banc. Je me lève et m'assois à côté, sur le béton du sol. Je sors mon téléphone pour envoyer un message à Wawad.