Mardi 18 janvier 2011
9h02
(Le lendemain)Mon réveil sonne, mettant fin au rêve étrange dans lequel j'étais. Je me lève et m'habille, comme chaque matin. Je vais ensuite dans la cuisine, prends un pain au lait et le mange en regardant mon téléphone. Mon regard s'agrandit et j'étouffe un juron quand je me rends compte que j'ai oublié de répondre à Oli. Quand j'ai fini de manger, je suis allé me laver les dents puis me suis endormi presque instantanément après être entré dans mon lit...
19h20| Oli :
Je suis désolé pour tout à l'heure,
c'est cool que tu t'intègres.
Bonne soirée :)21h04| Oli :
Flo m'en veut pas, j'ai passè une sale journee...21h38| Oli :
Ah ça y est t'as décidé de m'ignorer ? :/23h02| Oli :
Tu dors jamais à cette heure-là, alors tu fais quoi ? T'as pas de travail pour demain. Sérieux, pourquoi tu réponds pas ?00h15| Oli :
OH FLO ! SI TU RÉPONDS PAS JE SAUTE PAR LA FENÊTRE !00h17| Oli :
C'etait une blague haha..00h28| Oli :
Toujours mort ?00h29| Oli :
J'ai envie d'écrire avec toi!00h52| Oli :
Je suppose que tu t'es endormi tôt, mais je comprends pas..
T'es si fatigué que ça ?2h10| Oli :
C'est le dixième message, mais je retente ma chance... Meme si ça devient lassant, j'abandonnerais pas. Encore une fois, s'il te plaît : RÉPONDS-MOI, FRÉRE !Je soupire, un petit sourire aux lèvres face à son entêtement à vouloir une réponse.
9h12| Moi :
Yo Oli, désolé de pas avoir répondu...
Je me suis endormi hyper tôt :b
Qu'est-ce qui s'est passé hier, dans ta journee ?
Appelle-moi quand tu veux.Je me lave les dents, prends mon sac puis quitte l'appartement. En arrivant en bas de l'immeuble, je me rends compte que j'ai oublié mes écouteurs dans ma chambre. Putain ! Je ne peux même pas remonter pour les prendre, sinon je serais en retard. Je marche donc dans la rue avec pour seule distraction le bruit des voitures et le flot des paroles qui s'échappent d'un bar tabac devant lequel je dois passer. J'arrive devant le lycée et présente ma carte au surveillant devant la grille. Il me regarde de haut en bas puis me fait signe d'entrer.
Quand je traverse la cour pour entrer dans le bâtiment, la sonnerie retentit. Je marmonne automatiquement :
- C'est l'heure d'aller en enfer.
J'arrive devant ma salle de classe, où les élèves sont en train d'entrer. Je croise le regard de la prof de français, celle qui m'a pris mon cahier hier... Je serre la mâchoire et m'assois à ma place, au fond. Sofiane me regarde et vient poser ses affaires juste à côté de moi puis commence :
- Salut cousiiiiiiin !
Il sourit et sort machinalement ses cahiers et sa trousse, sous mon regard méfiant.
- Ça va ? Tu t'es fait ta place ? Dit-il
- Eh bouffon, on est pas chez ta mère alors arrêtes de parler ! Lance un gars à l'autre bout de la salle.
- POPOPOOOOOOOO !!!
Toute la classe crie et se fiche de Sofiane en riant. Je retiens un sourire mais n'interviens pas.
- Eh c'est bon, qu'es-tu veux avec ta tête aplatie toi ! Tu t'es fait écraser ou c'est comment ?
- C'est ta mère, elle est lourde alors tu comprends !
- On va voir si tu vas faire le malin c'midi au self !
- SOFIANE ET ALEXANDRE ! VENEZ AVEC MOI TOUT DE SUITE ! hurle la prof.
Les rires se stoppent d'un coup. Les deux gars se lèvent puis sortent de la salle. Avant de fermer la porte, la prof balaie la classe du regard puis ses yeux s'arrêtent sur moi.
- Florian, note sur une feuille le nom de ceux qui parlent. Prenez votre livre et faites l'exercice seize page quatre. Je reviens.
À l'instant où elle ferme la porte, les regards se tournent vers moi. Je hausse les sourcils et baisse les yeux, par peur de me prendre des remarques.
Malheureusement, le calme est de courte durée.
- Eh les gars ! BATAILLE DE STYLOS !
Non mais c'est pas vrai, ils le font exprès.. Le gars qui a dit ça se lève et lance ses stylos sur les autres, suivi par une dizaine de personnes. Je prends un cahier et le mets devant moi pour me protéger. Quelques stylos atterrissent dessus, puis tombent sur mes jambes. Mon coeur bat rapidement, je suis effrayé par leur stupidité et n'ose rien dire. Je pose mon cahier sur la table et écarquille les yeux devant ce spectacle. Une vingtaine de stylos volent de toute part, certaines personnes les reçoivent sur la tête et les relancent juste après. Une fille se lève et marche jusqu'au gars qui a commencé la bataille puis lui tapote l'épaule.
- Excuse-moi ?
Il se retourne et croise les bras.
- Tu veux quoi ?
La fille hausse les sourcils et lâche un rire ironique.
- Toi, tu fous quoi en fait ? T'es con où ça se passe comment ?
Enfin une personne raisonnable qui va lui dire d'arrêter.. Je soupire de soulagement en attendant la suite de la conversation.
- Hein ?
- Mes amies et moi on s'est prise des stylos, y'en a une qui a failli en recevoir un dans l'œil ! Alors vous allez jouer ailleurs, toi et ta bande de potes débiles !
Le mec fait signe à ses amis d'arrêter, les derniers stylos en l'air tombent au sol.
La prof entre de nouveau dans la classe et regarde les deux seules personnes debout en soupirant.
- Lucas, Cassandra.. qu'est-ce que vous faites encore debout.
La fille ouvre la bouche pour répondre mais Lucas la devance.
- C'est le nouveau, il a lancé une bataille de stylos.
J'hausse les sourcils et croise le regard de la prof. Cassandra tente de répliquer.
- C'est faux. Florent a rien fait.
FLORENT ?!
- Elle ment madame, regardez y'a des stylos sur ses jambes !
Je baisse les yeux et remarque qu'il y a bien quatre stylos sur mes cuisses.
- C'est faux, lançais-je.
- Bah non, y'a des stylos sur toi, on le voit..
- Ça ne m'explique pas ce que vous faites debout, coupe la prof.
C'est peine perdue.. Elle ne m'aime pas, Lucas veut me refiler la faute et Cassandra n'est même pas capable de retenir un prénom.
Je baisse la tête et sens un regard peser sur moi. Je relève alors les yeux et fixe la personne. C'est une fille aux cheveux roux, elle porte un sweat vert foncé et des lunettes rondes. Elle est plutôt jolie.. Des tâches de rousseur colorent ses joues légèrement creuses.
- Florian, tu resteras à la fin du cours.
Je coupe notre contact visuel et fais un signe de tête à la prof.
- D'accord.
- Reprenons le cours.
Je pose les stylos sur la table, à côté des affaires de Sofiane. Je décroche une feuille de mon cahier et griffonne une nouvelle liste dessus.
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Enfants du divorce [B&O]
Hayran Kurgu« Je m'enferme dans ma chambre et ouvre ma fenêtre en grand pour regarder la lune. Les nuages couvrent le ciel mais il n'y en a aucun à l'endroit où elle se trouve. Un jour j'irai sur la lune... Un bruit retentit dans la pièce, on toque à la porte...