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J'ouvre les yeux... et je les referme. Les rayons du soleil qui entrent à flot par la baie vitrée m'éblouissent. Apparemment hier - ou plutôt ce matin - j'ai oublié de fermer les volets. Je vais me lever mais je reste un peu dans la douce chaleur de mon énorme couette, et je pense. Je pense à ma vie qui est bouleversée. Rien ne sera plus jamais comme avant. Il y a bien sûr des points positifs, mon appartement magnifique, le palais, tout le monde qui est aux petits soins avec moi -a tel point que j'ai l'impression d'être une princesse -  mais il y a aussi de gros points négatifs. J'ai la vie de 9 millions de personnes entre les mains et dans 45 jours je serai presque seule dans un monde qui m'est totalement inconnu et j'ai la trouille. 

Bon allez, assez déprimé, je ne vais pas passer la journée au lit quand même. Il est quelle heure d'ailleurs, un coup d'œil a mon réveil :

- QUOI ! dix-sept heure seize ! Déjà, mais c'est pas possible !

Je bondis hors de mon lit. Je regarde par la fenêtre et je vois une grosse poignée de gens s'affairer à nettoyer des centaines ou peut être des milliers de tables. Je comprends que tous les gens qui ne mangeaient pas dans le palais était dehors, heureusement qu'il faisait beau ! Je passe par la cuisine où j'expédie un petit-déjeuner - c'est plutôt un goûter d'ailleurs - puis par la salle de bain. vingt minutes plus tard je ressors propre, lavée, coiffée, et maquillée - 40 fois moins qu'hier soir -, ensuite, je vais dans la chambre, j'ouvre un placard qui se révèle être un dressing. Et là ! Des habits neufs ! Il y a à peu près tout le centre commercial de ma ville! C'est trop... cool! Je remarque qu'il y a beaucoup de tenue d'équitation - sûrement destinées à Tess -. Je n'ai plus qu'à me mettre au cheval ! Hier soir j'ai remarqué une écurie dans l'enceinte du palais. Si Tess était là, son visage serait vert, violet et rouge à la fois. 

Aujourd'hui, j'opte pour une tenue simple et confortable : un jean skinny, un tee-shirt basique et un pull turquoise poilu et tout doux. A dix-huit heure seize et trente-deux secondes - Tally m'a contaminée - je ferme ma porte et essaie de trouver celle de l'appartement d'Alison parmi les autres du couloir. Ce n'est pas compliqué car il y a des petites plaques dorées avec les noms des habitants sur chaque porte. Celle d'Alison est tout au bout du couloir en face de l'ascenseur. Je sonne et sa mère m'ouvre avec un grand sourire : 

- Salut chérie ! Tout va bien ? Je suppose que tu cherches Alison ? 

Mme Ski a un instinct maternel encore plus développé que celui de Mme Orchides. Il faut dire que c'est comme ma deuxième mère, car depuis mes 6 ans je passe la plupart de mon temps avec Alison. Alison et moi, on est fusionnelles, notre surnom c'est Kaylison. Ensemble, on a fait les 400 coups et même plus et ce n'est pas fini ! Parfois on est tellement connectées que j'ai l'impression qu'on a le même cerveau ! 

- Allô ! Chérie ? Tu es sûre que ça va ? Tu étais dans la boue. 

- Oups désolée. Bonjour, oui tout va bien ! Et oui, je cherche Alison.

- Elle m' a dit qu'elle partait visiter. 

-  Et vous savez où elle est allée ? 

- Eh bien... il me semble qu'elle m'a dit qu'elle commencerait par aller...

- A l'animalerie ? 

- Oui ! C'est ça ! 

J'en étais sûre, Alison craque dès qu'elle voit un truc qui a quatre pattes et qui bouge. Que ce soit un chat, un chien, une panthère... Elle est toujours sous le charme. 

- Merci Madame !

- Je t'en prie et tu sais, tu peux m'appeler Veronica mais ça je te le dis depuis que tu as six ans. 

La fille au trait bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant