Chapitre 7 : vengeance.

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La seconde d'après, je suis chez lui, dans l'auberge. Des souvenirs me montent en tête et j'ai les larmes aux yeux. Je me reprends vite quand je vois la tombe d'Alice, fait à la va-vite dans le jardin. Une rage folle s'empare de moi. Je vois une femme passer devant moi, sans me voir. Elle regarde au sol, les joues rouges. Je pensait que la matinée avait été torride, avec son mari, surtout vu l'état de ses cheveux : détachés, en bataille, certains arrachés même. Puis elle relève la tête et recoiffe ses cheveux en arrière. Ses beaux yeux bleus cristallins sont baignés de larmes. Et elle a un œil au beurre noir. Et moi qui pensais que ce salaud avait changé de comportement en changeant de femme, je m'étais trompé. On ne change pas facilement. J'entends un grincement là-haut, dans la chambre. La femme ferme les yeux et éclate en sanglots. Je regarde les escaliers et les monte quatre à quatre. J'ouvre la porte à la volée et vois mon ancien hôte, au lit avec une femme attachée au lit, bâillonnée et à moitié inconsciente. De ses yeux coulent des torrents de larmes, ses poignets sont violets à force de tirer pour tenter de défaire ses liens, elle porte des marques rouges sur tout le corps. Je comprends très vite que la pauvre femme se fait abusée par le connard qui la chevauche. D'ailleurs, celui vient tout juste de remarquer que la porte est ouverte. Il ne peut pas me voir, il se sait pas que je suis là. Dommage, il ne verra pas l'homme qui lui apportera la mort. Seule la femme semble me voir mais elle est trop choquée pour se rendre compte de quoi que ce soit. Donc, si je résume : il a tué Alice de sang froid, puis il l'a remplacé par une femme qu'il bat et qu'il trompe avec une troisième femme qu'il viole en ce moment même. Mon sang ne fait qu'un tour. Je lui colle mon poing dans sa face et il s'effondre, surpris. Je m'approche de lui et le bloque avec le poids de mon corps, qui peut varier selon mes envies. Je vous avoue que c'est assez cool, la mort. Il tente de se relever mais ma rage décuple ma force et j'arrive à le maintenir au sol. Tandis que je le plaque au sol, un craquement inquiétant se fait entendre. Sûrement une vertèbre qui vient de péter. Ça le forcera à rester allongé. J'approche ma bouche de son cou. Mon souffle vient s'échouer sur la carotide qui soulève la peau à un rythme bien trop rapide. Il est en panique. Je commence par lui lécher le cou. Il se détend un peu. Tant mieux. Sa mort sera plus lente. Je le mords de toutes mes forces dans la carotide. Il hurle. Le sang coule. Il se répand sur le sol, à travers les petits espaces entre les planches de bois mal emboîtées qui constituent le parquet. Mon prisonnier se débat et le débit de sang augmente encore. Parfait. Plus il s'agite, plus sa mort sera douloureuse. Il tente de lever les jambes pour donner des coups de pieds mais il ne parvient qu'à lever les genoux. Je me relève et détache la femme sur le lit. Elle regarde son violeur d'un regard mort. Est ce qu'elle comprend au moins qu'il est sur le point de mourir ? Je pense que oui, et elle s'en réjouit intérieurement. D'ailleurs, elle lui crache au visage, puis le regarde avec dégoût. Il lève les yeux vers elle et tente de hurler mais son cri est noyé dans son propre sang, qui lui coule dans la trachée. Son hurlement ressemblait beaucoup au cri du poulpe. La femme s'appuie sur moi et se relève.
-Vous êtes mon ange-gardien ? Vous êtes enfin venu ?
-Qu-quoi ? Comment...

Le connard semble enfin remarquer ma présence. Il agite les bras et tente de se relever mais le craquement de tout-à-l'heure a prouvé que sa colonne vertébrale est brisée. Il retombe au sol, le sang impur de ce pochtron se répandant encore un peu plus sur le parquet déjà rouge d'hémoglobines. Je distingue un vague « connard » dans ses paroles, étouffées par sa bave et son sang qui se répand dans sa gorge et ses poumons. Il cesse de se débattre, comprenant enfin que ça ne servait à rien, voire ça aggravait la situation. Sa respiration s'accélère. Il sait qu'il va mourir. Pour accentuer ses douleurs, je lui marche sur la gorge, sur la plaie. Un cri guttural sort de sa bouche. Pour le faire taire, je lui donne un gros coup de pied dans la mâchoire inférieure. Un craquement sordide se faire entendre et la peau de la joue se déchire. La femme détourne le regard et enfouit le visage dans mon cou. Je regarde la mâchoire pendante et couverte de sang. Je pourrai la laisser pendouiller là un long moment, histoire qu'il souffre longtemps. Ou alors, je l'arrache et il ressentira une grande douleur, mais brève. En attendant que je prenne une décision, je fais sortir la femme, qui s'était réfugiée dans mes bras. Je l'aide à descendre les escaliers puis la fait s’asseoir à côté de la femme « légitime » du torturé qui agonise à l'étage. Les deux femmes se serrent dans les bras l'une de l'autre et pleurent ensemble. Quant à moi, je remonte finir le travail. Quand je rentre dans la chambre, le sang recouvre presque intégralement le sol. Mais Arnaud est toujours vivant. C'est qu'il est résistant, le con ! Je décide de lui arracher la mâchoire. Il est à demi-conscient quand je commence à tirer, mais la douleur a vite fait de le sortir de son état de torpeur. Il ouvre de grands yeux et tente de hurler, avec tout le sang qui encombre ses voix respiratoires. Au bout de quelques dizaines de minutes, la mâchoire est enfin une pièce à-part. Je la lui agite devant les yeux. Il est essoufflé après tant de douleur, mais la vue de sa mâchoire carrée et pleine de sang le réveille. Il la suit du regard et commence à verser des larmes. Elles auront mis du temps à arriver, celles-là ! Je balance sa mâchoire à l'autre bout de la pièce et le regarde dans les yeux. Une lueur de panique s'allume au fond de ses yeux noirs. Un immense sourire apparaît sur mon visage. Je me penche vers son oreille et lui chuchote doucement :
-Je crois que tu as suffisamment maté de culs pour le reste de ta vie, même au delà de la mort.

Et je plonge mes pouces dans les deux orbites. Je m'en sers de levier. Les yeux sortent comme des bouchons de champagne. POP ! POP ! Il hurle encore. Il me casse les... oreilles à gueuler comme ça. Il fait autant de bruit qu'un porc qu'on exécute. Ce qui est le cas, vu comment il traite les femmes. Et si je le rendais sourd ? Je m'approche à nouveau de son oreille et écarte la mâchoire.
-Attention, ça va faire mal.

La panique monte encore, et je ferme brusquement la mâchoire sur son oreille. Il hurle. Je tire. Craquement. Je craque son oreille pleine de sang impur. Je fais la même chose de l'autre côté. Il gémit encore, me supplie d'arrêter. Enfin, je pense, c'est un peu compliqué sans la mâchoire. Mais ce n'est pas parce qu'on me demande de fermer ma gueule que je vais gentiment obéir comme un mouton. Idem pour la torture et/ou le meurtre. Je lui lèche le cou, puis l'oreille. Je commence à la mordiller un peu, puis la fait rentrer entièrement dans la bouche. Là, je ferme la mâchoire. Le craquement se fait entendre presque immédiatement. Je relève la tête et crache l'oreille sur la fenêtre. Oups. Elle glisse lentement, laissant une trace rouge. C'est bien, ça ajoute un peu de couleur et de gaieté. Mais pour admirer la nouvelle décoration, il faut du silence. Je m'approche de sa bouche et joue avec ma langue, puis la sienne. Je la mords et tire un peu dessus. Puis je jette ma tête en arrière, tout en plaquant la sienne au sol. Sa langue cesse de frétiller et je la recrache dans ma main pour l'enfoncer dans le gosier du connard allongé sur le parquet. Il s'étouffe et son visage devient violet. Je lui retire sa langue sans ménager ses cordes vocales. Maintenant, il est muet. Pour en être sûr, je pose doucement mon genoux sur ses parties intimes et appuie de tout mon poids. Il gémit comme il peut, vu l'état de sa gorge ouverte. C'est plus un chuchotement qu'un vrai gémissement. Je me relève et lui donne un gros coup de pied dans les côtes. Il se recroqueville comme il peut. Je le replace dans sa position de base et je marche sur sa cage thoracique. Elle cède sous mon poids. Le connard est tellement à bout qu'il ne gémit plus. Il reste silencieux. Il est mort ? Je prends son poignet. Son pouls est très faible, à peine perceptible, mais il est toujours là. Je me relève. Il ne lui reste que quelques minutes à vivre, tout au plus. Je m'assois sur le lit et regarde le tapis de chair et de sang au sol. Il va falloir refaire la décoration. Le sol est rouge, couvert de sang, des bouts de chair sont éparpillés aux quatre coins de la chambre et le sang a sûrement dû couler du plafond de l'étage inférieur. L'autre ne bouge plus. Je m'approche pour prendre à nouveau son pouls et constate qu'Arnaud est mort. Enfin ! Il en aura mis, du temps. Je redescends et trouve les deux femmes dans les bras l'une de l'autre, toujours en pleures. J'ai passé une bonne demi-heure là haut et elles n'ont pas bougé d'un pouce. Je m'approche doucement d'elles et la femme attachée au lit il y a environ une heure se retourne et me regarde. Elle me saute dans les bras et pleure à chaudes larmes. Elle me serre fort et me fait un bisou sur la joue.
-Merci...
-De rien, c'est normal.

Elle s'éloigne et me regarde de haut en bas en souriant légèrement. L'autre femme semble enfin me remarquer. Elle s'avance vers moi et me serre à son tour dans ses bras. Elle aussi me dit merci.
-De rien. Je ne supporte pas qu'un tel connard puisse être libre de faire toutes les saloperies qu'il veut.

Sa femme me regarde et me dit qu'elle s'appelle Clara, puis elle me présente son amie, Hannah. Clara m'explique alors brièvement comment Hannah a finit attachée au lit et battue par son mari. Elle était venue passer un peu de temps avec Clara, puis Arnaud est arrivé et les a violée, toutes les deux, en commençant par Clara, puis Hannah, qu'il avait attaché pour éviter une éventuelle « fugue ». Je les prends dans mes bras et les console doucement. Je ferme les yeux et leur chuchote des mots doux. Puis j'ouvre les yeux et me retrouve dans les bras d'Henrick et Alice. Je la regarde.
-Je t'ai vengé.
-Je sais. J'ai tout vu. Merci beaucoup.

Et elle m'embrasse. Je la serre dans mes bras. Puis une sensation de mal-être s'empare de moi. Je sens comme un poids dans ma poitrine. Il écrase mes poumons. Je suffoque. Mon cœur me fait mal, il bat à tout rompre. Je m'effondre au sol. Il est tout doux, tout chaud. C'est un sol de nuages. Mais le bien-être apporté par le sol nuageux ne suffit pas à éclipser le mal-être ressenti. Le poids dans ma poitrine ne cesse de s'alourdir. Il pèse de plus en plus lourd, si bien que j'ai peur de traverser le sol de nuages pour tomber directement aux Enfers. Je ne peux plus respirer. Ma vision se brouille. Mes oreilles sifflent. Mes mains tremblent. J'ai l'impression de mourir une seconde fois. Tout devient noir. Sombre. Humide. Froid. Seul. Triste. Pour toujours.
Merde, je suis en Enfer.

"Ne regrette jamais d'avoir perdu le soleil, car les larmes t'empêcheraient de voir les étoiles."

Le SurvivantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant