Un jour...elle viendra...

La déclaration de guerre

Gray faisait les cent pas dans son bureau en attendant son audience. Il n'y croyait toujours pas. Les anges de lumières n'étaient qu'une légende, un mythe d'après les anges les plus vieux qu'il avait pu côtoyer. Personne n'en avait jamais vu. Il avait chercher dans toute la bibliothèque à ce sujet, et tout les livres qui y faisait référence datait de plus de six cent années et tous n'en parlait que comme d'un ennemi imaginaire. Aucun récit ne relatait une réalité concrète. Il n'était pourtant pas fou, il avait bien regarder cette femme au long cheveux blond, et il n'avait aucune autre explication possible qui lui venait. Un ange pur et empreint d'amour qui absorbait la mort d'un être humain pour le sauver de son triste sort, bien que quelquefois amplement mériter. Un ange tout comme lui, dont le but et la mission était diamétralement opposé, il prenait des vies, elle les rendaient. Le seul récit plausible qu'il avait trouver les décrivaient comme des êtres ne connaissant que l'amour et la bonté, aimant chaque être humain, veillant sur eux et combattant dans l'ombre pour leur assurer un avenir, au détriment de leur propre vie. Une seule fois le grand maître y avait fait allusion, lui expliquant que très peu d'ange pouvait obtenir ce statut, et que Gray y ferait surement face un jour. 

Gray ressentait un mélange de sentiments confus... Il contourna son petit bureau pour s'installer sur la vieille chaise en bois qui grinça sous son poids. Tapotant des doigts sur le bureau, il tenta de mettre de l'ordre dans ses pensées. Les anges ne se battaient pas entre eux comme les hommes le faisaient. Ils ne pouvaient s'affronter que via des moyens détournés, de la même manière qu'il créait la situation qui conduirait un être à son décès. Il ne prenait pas la vie de ses propres mains, jamais. C'était une faute impardonnable qui vous privait de tout instantanément, et la seule issue était le néant pour les anges de la mort comme lui et les siens. Détruit en simple particules de poussières et dissout par le vent en une fraction de seconde. Toujours est-il qu'elle était aussi un ange, un être immortel comme lui, comment pourrait-il se débarrasser d'elle ? Il faudra la forcer à prendre la vie d'un être humain ? Mais son but était justement de les sauver, pas de les tuer, c'était donc impensable qu'il puisse la convaincre de tuer un innocent de ses propres mains. Il était voué à devoir prendre les âme de sa liste tout en essayant de contourner cet obstacle ?? Cela s'annonçait périlleux et il n'y aurait jamais de fin à cet affrontement.

La porte qui s'ouvrit le tira de sa rêverie. Il leva la tête pour apercevoir son assistant, un petit ange au visage délicat qui paraissait d'une pureté aussi rare que son savoir faire en matière de négociation.

- Le maître m'envoie te chercher, il t'attend pour l'audience que tu as demandé. J'ai du faire des pied et des mains pour te l'avoir aussi rapidement vu que tu n'a donner aucune raison. S'exclama-t-il avec une voix théâtrale.

- Et tu veux un remerciement peut-être ? Tu n'est pas mon assistant pour rien, répondit Gray avec insolence, contournant l'ange pour passer la porte, mais merci, tu as été efficace sur ce coup-là. Continua-t-il avant de disparaître à l'angle du premier couloir.

***

Il ne prit pas la peine de saluer les personnes présente dans la salle, il fila droit jusqu'à leur créateur et ne s'agenouilla pas non plus, il se contenta de la regarder droit dans les yeux, ce qui fit se retourner toute l'assemblée présente, et on put entendre des hoquets de stupeur, des chuchotements sur le comportement totalement inapproprié de Gray à cet instant.  Oser se comporter de la sorte était un manque de respect des plus total, mais l'ange n'en avait cure, il voulait des réponse, quitte à froisser son supérieur pour les avoir. Celui-ci ne s'en formalisa d'ailleurs pas plus que ça, il avait compris que la guerre allait commencer.

- Vous savez pourquoi je suis là, hein ? Gronda l'ange d'une voix étrangement calme.

- Elle est apparue je suppose... Répondit le créateur... Ton travail va donc se corser un peu ajouta-t-il d'une voix amusé.