𝕸ASCARADE LOUIVUS ━ﾞPOTTERFICTION✔

🍒 CHAPITRE 8. Mascarade (partie 1)

Je fais les cent pas devant mon lit. Il est minuit passé. La plupart des filles sont encore levées à discuter du bal masqué. Moi, je suis dans tout mes états. Qu'est-ce que je vais dire à Lovegood, par Merlin ?

Une main sous le menton, je fixe mes pieds faire des allers-retours, sans retenue.

«Franchement, si tu veux mon avis, tu as tout à gagner dans cette affaire.» Dit soudain une voix qui semble à demi fatiguée.

Je me retourne et j'apperçois, Hanne, sur mon propre lit. Elle ferme son livre sur l'entretien de son balai, distraite. Sur le ventre, ses jambes battent l'air. Je fais une moue.

«Comment ça ?»

Elle croise ses bras sur le lit et pose sa tête dessus. Je reste là, à la regarder, à attendre son option, qui de préférence ne va faire de tord à personne. Enfin, je le souhaite.

«Découvre d'abord si Rogue fait de la surveillance pour cette soirée. C'est la première étape. Ensuite, si c'est le cas, tu peux accepter la demande d'Icarus et t'en servir à ton avantage !» Dit-elle avec un sourire malicieux.

Je fais une grimace.

«Je ne peux pas faire ça.» Je marmonne en grondant.

Évidemment, je n'ai pas dit à Hanne ma conversation avec Primrose, elle ne peut pas savoir. Hanne soupire et reprend.

«Laisse-moi finir. Même si tu sais que je n'apprécie pas particulièrement ce moustique, il te donne un droit d'entrer pour aller t'amuser et crois-moi, tout le monde en a besoin ! Alors même si Rogue n'est pas là, tant pis, tu va te distraire quand même !» Me gronde-t-elle comme une enfant mal éduquée.

Plus facile à dire qu'à faire. Je me tord les doigts.

«Je ne peux pas jouer avec ses sentiments l'air de rien !» Je lance, outrée, qu'elle pense que je puisse faire une chose pareille.

La réaction d'Hanne est immédiate. Elle roule sur mes draps et se relève dans un bon, pour se diriger vers moi, avec entrain. Elle s'arrête à quelques centimètres et empoigne mes deux bras d'une résolution ferme et efficace. Elle plonge son regard sérieux dans le mien, qui l'est beaucoup moins.

«Qui a parlé de sentiments, Louison ? Ce n'est sûrement pas ça qui le motive.» Lâche-t-elle, d'une voix sombre.

Je la fixe, alors que je vois grandir en elle, cette ombre qui la dévore depuis quelques années, déjà.

«On ne peu pas savoir.» Je contre en fronçant les sourcils.

Elle me fait un sourire triste, comme si d'un seul coup, la conversation la concerne totalement.

«On peu toujours sentir au fond de nous, si on fait une erreur ou pas. Le tout s'est de l'accepter ensuite, ou d'avoir assez de cran pour s'en défaire.»

Je reste un moment béate, plus sérieuse qu'elle pour une fois. Je ne suis plus sûr qu'elle parle de Lovegood et moi. Est-ce qu'elle reporte cette phrase pour sa situation ? Va-t-elle enfin me dire ce qu'il se passe ? Elle semble si triste. J'aimerai l'aider, mais si elle ne me tend pas la main, je ne peux rien faire. Il faut que ça vienne d'elle. Je lui offre un léger sourire, encouragent. Elle me le rend. Elle comprend, mais au lieu de lâcher prise, elle se détache de moi et fini par glousser.

«Des fois tu peux être si concrète, si dure avec toi-même, Louison. Mais en général, tu es si timide, si fragile que tu oublies que le monde autour de nous est carnivore et dangereux.»

Je ne répond pas, alors que ses paroles coulent comme un flot continu dans mon cerveau. Tandis qu'elle reprend sa place dans son propre lit, je m'allonge dans le mien, pensive.