𝕸ASCARADE LOUIVUS ━ﾞPOTTERFICTION✔

🍒 CHAPITRE 19. La tempête de neige

Février 1991

Je  ne me souviens pas de ce jour de janvier, lorsque je me sentais extrêmement mal, comment avais-je pu rentrer au château ? Je me souviens m'être écroulée de sommeil et de douleur. Et à mes yeux, mon chemin de retour reste un total mystère. J'ai raconté à Hanne ce qui s'est passé et pendant trois longues semaines, mon amie est restée là, à me rassurer, à me dire que tout allait bien se passer, que Severus allait revenir, qu'il lui fallait juste du temps pour réfléchir.

N'empêche que depuis ce jour, je l'évite. J'ai rater trois de ses cours de potions, prétextant une maladie. Severus a essayé de me voir, plusieurs fois, mais j'ai refusé. Au moins, il ne m'a pas complètement oublié. Mais, j'ai si peur de l'affronter, d'attendre la sentence. Je veux juste avoir du temps, pour récupérer ma dignité. Quel amour-propre, vraiment ?

Alors le mauvais pressentiment de la grand-tante Myosotis, c'était ça ? La dispute orageuse avec Severus ? Je ne sais pas, sûrement.

Depuis, j'ai l'impression qu'une pierre vie à la place de mon cœur. Pourtant Hanne et Quincy – même si lui ne sait pas toute l'histoire – m'ont soutenu, apaisé, parfois même attendri. Je ne suis qu'une sotte d'éviter Severus, d'esquiver ses cours. Cela peut mettre en enjeu mon année, mes ASPICs. Mais il ne s'agit pas de moi ,ici. De plus, les élèves de ma classe me ramènent les parchemins et les leçons. Je peux essayer de m'en sortir avec ça. Mais je ne peux pas continuer ainsi. Par Merlin, je ne peux pas lui lâcher à la figure que je l'aime et m'enfuir en courant comme une belette apeurée ! Je ne peux et je ne veux pas avoir une attitude aussi immature. Mais lorsque que je sens, son aura électrique et brûlante pas loin de moi, sa voix rauque qui me pique les nerfs : je ne sais plus où donner de la tête.

En tout cas, nous sommes en février maintenant, le mois de mon anniversaire et pourtant ni mon cœur, ni mon âme ne veulent faire la fête. Icarus essaye de reprendre le contact, de m'approcher par tout les moyens. Et dire qu'il m'a vu en larmes. Comme Primrose. Bien sûr, ils sont venus prendre de mes nouvelles, j'ai été vague les premières semaines, presque agressive, inutilement. Tout ce que je voulais, s'était envoyer une lettre à maman et rentrer à la maison, me terrer dans mon lit à relire la correspondance hivernale de Severus. Bien sûr, j'y ai réfléchi. Ce n'est pas moi de tout abandonner. J'ai peur, je suis effrayée, abattue, mais je reste sur mon chemin. J'essaye d'être positive. Peut-être que la situation ce serait arrangée, si j'avais écouté Severus la première fois qu'il m'avait fait demandé, qu'il voulait me voir. Mais je ne pouvais pas.

Maintenant, j'en ai la volonté.

J'espère qu'il va bien ? est la question qui tourne dans mon esprit comme un poisson dans son bocal. Quand je me lève, quand je mange, quand j'étudie, quand je révise, quand je dors. Tout le temps. Ce soir encore, en pyjama dans mon lit, mon livre d'Alchimie sur les genoux, j'essaye de comprendre comment transformer de l'eau en platine. La théorie est longue et particulièrement prise de tête. Hanne est aux pieds de mon lit, sur la couette, à battre des jambes, plutôt joyeuse.

Apparemment elle et Meraki, ça se passe plutôt bien. C'est une bonne chose. Merveilleuse, même si j'ai l'illusion qu'on ne pourra jamais être heureuse au même moment. Les autres filles de mon cycle révisent, discutent famille, futur et travail.

Puis d'un coup, les fenêtre rondes, craquent.

Je sursaute, puis je jette un coup d'œil. Dehors, le ciel est sombre et je crois qu'il commence à pleuvoir. Au même instant, les gouttes de pluies se fracassent sur les hautes lucarnes à demi enterrées.Quel temps. Et dire que ça s'améliorait cet après-midi.

Je reviens à mon grimoire alors que je joue avec une de mes mèches. Hanne lève sa tête et me jette un regard amusé.

«Tu recommences.» Dit-elle malicieuse.