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Kuroo profita du trajet pour lire ses messages de la veille, qu'il n'avait pas encore ouverts. Comme d'habitude, Bokuto l'avait spammé ; il commença par reprendre les snaps de la soirée, exclusivement des selfies avec d'autres joueurs et une tonne de filtres, puis les messages en eux-mêmes, rien de bien intéressant à part quelques images drôles. Oikawa lui avait simplement demandé à quelle heure il rentrait, le gratifiant entre deux emojis des corvées ménagères supplémentaires en raison de son absence. Kenma lui avait aussi envoyé des liens vers la sortie de nouveaux jeux vidéo, et Kuroo prit le temps de répondre à tous.

Le retour à l'appartement se fit dans le calme. Il trouva Oikawa allongé en travers du canapé, en tee-shirt et short de sport –sûrement rentrait-il d'un jogging- et qui le salua d'un large sourire.

-Alors, Kuroo-chan ? s'enquit-il immédiatement. Comment s'est passée ta petite virée à Miyagi ?

Kuroo poussa les jambes de son colocataire pour faire de la place sur le canapé, remarquant au passage les chaussettes à motifs soucoupes volantes, et s'y laissa lourdement tomber. Oikawa posa par défaut ses pieds sur la table basse, et se tourna vers Tetsuro, attendant sa réponse.

-Très bien, répondit lentement le central, puis, ne comprenant que trop bien l'éclat mutin au fond des prunelles de son ami : ne te fais pas d'idées, il ne s'est rien passé.

-Rien de rien ? s'étonna Oikawa, haussant les sourcils. Je suis déçu.

-Moi aussi, marmonna Kuroo, essayant de tempérer l'amertume dans ses paroles. Le reste, je n'ai rien à dire, ça m'a fait plaisir de le voir, mais bon, il n'a vraiment pas d'expérience et... et je sens que ma main droite va me tenir compagnie encore un moment.

Son colocataire se contenta de rire, puis se leva du canapé :

-Bon, si tu n'as rien de croustillant à me raconter, alors je vais me laver. Tu t'occupes du linge sale ?

-Ouais, t'inquiète, répondit distraitement Kuroo, encore pensif.

Ce n'est qu'après, une fois Oikawa enfermé dans la salle de bain et le panier de linge sale laissé dans le salon, qu'il pensa à demander comment s'était passée la soirée au bar. Plus tard, songea-t-il ; il était onze heures, il aurait tout le temps d'avoir son compte-rendu en mangeant.

Il bailla largement avant de se déterminer à faire le linge, et tira le panier dans une petite pièce où se trouvaient la machine à laver et le sèche-linge, et qui servait un peu de tout –débarras pour les objets encombrants, en partie dressing. Il commença à sortir les vêtements pour les mettre dans la machine à laver, retrouvant le short, le tee-shirt et les chaussettes qu'il avait vus sur Oikawa quelques minutes plus tôt, puis les sous-vêtements et une chemise –celle du vendredi, probablement.

Le tee-shirt qu'il retira ensuite du panier attira son attention ; simple, noir, une taille en dessous de celle d'Oikawa et de la sienne... Il ne fallut pas plus de quelques secondes à Kuroo pour comprendre que quelqu'un était venu ici, et quelque chose lui soufflait très fortement à l'oreille qu'il devait s'agir de Kageyama Tobio. Le tee-shirt était sale, d'où sa présence dans le panier, et Kuroo préféra ne pas s'attarder sur le type de taches qui le parsemaient, ayant une assez bonne idée d'où elles auraient pu provenir. Il le fourra dans la machine comme le reste et continua.

Il avait terminé, et était en train de regarder ce qu'ils allaient manger à midi, quand Oikawa sortit enfin de la salle de bains habillé et coiffé. Kuroo l'observa du coin de l'œil pour voir s'il allait dire quelque chose d'abord, mais Oikawa ne semblait pas décidé et s'assit à table en sifflotant, sortant son téléphone.

StabilisateurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant