Une braise glacée.

Chapitre 3 : Qu'est ce que je l'apprecie...

-CIEEEEEL!!! S'écria une voix stridente.

Le jeune comte n'eu le temps de se relever de son siège de bureau qu'Elizabeth sauta sur lui, manquant à peine de renverser la chaise grâce à Sebastian.

Quelle horreur, la voilà sur mes genoux. Elle est lourde ! Qu'elle s'en aille !

-Ciel ! Tu m'as tant manqué ! Cela faisait si longtemps que l'on ne s'était pas rencontré !

-Oui... Elisabeth, cela fait longtemps, en effet. Dit-il d'une voix étouffée et légèrement dégoûté des baisers sur sa joue provenant de sa fiancée.

-Oh excuse moi Ciel ! Dit-elle en se relevant, les joues pourpres.

Ciel attendait le pouffement de rire quotidien de Sebastian lorsque ce genre d'événement ennuyant pour lui se passait. Mais il n'entendait rien. En lui jetant un coup d'œil furtif, il pu voir son regard de braise sembler  devenir noir, fixant sa fiancée.

Je ne comprends pas ? Pourquoi lui lance-t-il un regard aussi méprisant ? Mince ! Je pense qu'il m'a remarqué. Il reprends un air neutre et normal, étais-je en train de rêver ?

Je déteste toute cette confusion, je commence à devenir paranoïaque, je vais craquer.

En effet, le jeune comte, semblant impassible, sûr de lui et de sang froid inégalable, possédait une part en lui qu'il souhaitait dissimuler : sa perte de contrôle.
Il arrivait tant bien que mal à la dissimuler à Sebastian. Cette perte de contrôle se produit généralement la nuit, lorsqu'il est tout seul. Il pouvait se lâcher, loin des regards et des jugements.

[...]

May-linn s'apprêtait à verser du vin dans le verre du jeune comte, mais manqua de peu de trébucher en arrivant. Sebastian la prit par la taille et la fit éviter une chute mémorable.

-M.. Merci.. Seb.. Sebastian !! S'écria-t-elle, les joues plus rouges que le vin lui même.

Le concerné lui offrit son plus beau sourire puis pris à sa charge la tâche de verser le vin aux deux fiancés, tout deux ignorant ce petit désagrément.

-C'est hors de question. Répéta-t-il une seconde fois face à l'insistance de sa fiancée.

-Mais allez ! Il y aura tout le monde ! Tout les nobles de Londres !

Elizabeth proposait à Ciel de l'accompagner à la soirée en l'honneur de l'anniversaire d'Alois Trancy, le meilleur ami de celle ci. En effet, ces deux là sont devenu fort proche, au détriment de Ciel.

-Qu'est ce que j'en ai à faire ! Sincèrement !

-Ils trouveront ça curieux que toi seul ne t'es pas présenté à cette soirée.

Elle me connaît parfaitement. Elle sait que mon image et ma réputation m'importe plus que tout, elle savait qu'en appuyant sur ça, elle était certaine de gagner, et moi de perdre.

Ciel croisa le regard de Sebastian, soulignant sa défaite.

Il n'en manque pas une, lui. Il n'en manque pas une des occasions pour me rappeler mes défaites. L'ordure. Qu'est ce que je le hais, mais d'un autre côté, qu'est ce que je l'apprécie...

Oh misère qu'est ce que je viens de dire ? C'est sûrement l'alcool qui me faire dire des sottises, oui c'est sûrement ça.

Le jeune comte se rassura comme il peut, surtout qu'il avait à peine bu la moitié d'un verre...

-Alors ? Tu viendras ?

-Ai-je vraiment le choix ? Repondit-il, dépité.

-YOUPIII ! S'écria-t-elle en lui sautant au cou, puis le relâchant directement après, les joues rougissantes.

Soudainement, une détonation se fit entendre dans le manoir, ce qui provoqua le sursaut de la jeune Elizabeth.

-My lord, my lady, veuillez m'excusez, c'est sûrement Bard qui vient de refaire une expérience culinaire que je lui avais interdite. Dit-il en s'inclinant, toujours le même sourire et la même main sur son torse, avant de s'éclipser.

Sebastian courait en direction des cuisines, mais tout était intact. Le bruit ne venait pas d'ici, se dit-il. Il sorti à l'extérieur, et, sous sa grande surprise, vit un énorme trou sur la façade du manoir, séparant l'au-dehors d'un débarras.

D'un coup, il entendit quelqu'un hurler son nom :

-SEBAS-CHAAAAAN !!!!

Sebastian esquiva la touffe rousse courant à vive allure vers lui. Celui ci s'affala au sol, puis se releva et se cacha derrière le majordome.

-Grell ! A quoi joues-tu ?!

-Sebas-chan ! Sauves moi mon amour ! Il y a l'autre fou qui en a après ma peau ! Dit-il en s'accrochant au bras de son senpai, et en se cachant derrière son corps harmonieux, profitant au passage de la situation pour se coller à lui.

-Et le voilà caché derrière le démon répugnant. Disait nonchalamment William Spears, en remontant ses lunettes avec son majeur.

-Que me vaut ce remue-ménage ? Shinigamis ou non, vous êtes dans une propriété privée, et de plus, vous saccagez le domaine de mon bocchan.

-Ce fou me poursuis depuis ce matin ! Il me jette des bombes dessus ! Pleurnicha Grell, les bras entourant le torse de Sebastian.

-Dit-il, celui qui s'apprêtait à faire la plus grosse bêtise jamais commise dans le monde des shinigamis ! Tu veux savoir ce qu'il allait faire ? Démon ? Il allait prêter sa faux de la mort à un mortel, pour, je cite : « voir comment un humain peut se servir de cette arme pendant une journée »

-C'était une expérience sociale ! Lui cracha Grell, les yeux remplis de larmes, en se collant encore plus contre Sebastian. Sebastian pouvait sentir le cœur de Grell battre contre son dos tant la proximité était présente.

-Et pourquoi réglez-vous vos indifférents sur le sol des Phantomhive ?  Demanda Sebastian.

-J'ai couru ici pour que tu me sauves, sebas-chan ! Lui chuchota Grell, en lui caressant l'arrière de sa chevelure.

-Je ne veux pas me battre contre un satané démon. Prends garde à toi, Grell Sutcliff , que cette erreur soit une bonne fois pour toute la dernière. Moi, je m'éclipse, dit-il en scrutant son carnet, j'ai du travail qui m'attends à deux cents lieues d'ici. Je ne compte pas perdre mon temps avec des ordures comme vous, et dans la même occasion, risquer d'avoir des heures supplémentaires.

C'est alors que William disparu d'un bond.

Grell se décolla peu à peu de Sebastian, mais demeura tout de même à quelque centimètres de son visage.

-Merci Sebas-chan ! Merci de m'avoir sauvé ! Lui susura-t-il en s'apprêtant à l'embrasser, mais une voix derrière lui le coupa net.

-Qu'est ce que c'est que ce... Commença Ciel, puis s'arrêta net en voyant la proximité entre les deux hommes. Boucan... Finit-il, d'un ton bas.