Chapitre 7 : Maintenant, s'ajoute à la haine l'amour.

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Maître et majordome étaient dans la calèche en direction de la ville, afin de trouver une tenue adéquate pour la soirée de la maison Trancy. Le soleil était légèrement incliné vers l'Ouest, assez pour éclairer la moitié du visage de Sebastian. L'après-midi se faisait calme et douce. Un beau temps d'automne.
( NDA : l'anniversaire d'Alois Trancy est en Novembre, j'ai préféré qu'il soit en Automne pour le climat, ne m'en voulez pas 😖)

Le chemin se faisait silencieux. Ciel contempla le paysage, rêvassant, comme à son habitude.

Sebastian, en face de lui, fixait le sol. Hier, pensa-t-il, il n'a pas réussi à s'endormir. Il voulait me montrer qu'il dormait, mais j'ai tout de suite perçu qu'il ne le faisait pas. Je suis donc resté toute la nuit à ses côtés. Qu'est ce qu'il le tracasse ces jours ci ?
Qu'est ce qui lui cause ces nuits blanche ?

Bien évidemment, Sebastian ne se doutait une seconde qu'il en était la source.

-Vous m'avez l'air fatigué, Bocchan.

-C'est seulement une impression, Sebastian. Réponds-il d'un ton insolent en ne détachant son regard de la vitre.

-Je vous parle sérieusement. Cela fait quelques jours que vous ne semblez dans votre assiette.

A-t-il remarqué ? S'interroga Ciel.

-J'aimerais que vous sachiez, poursuit Sebastian, que si vous voulez m'en parl...

Ciel commença à s'emporter, mais se calma instantanément .

-Cela ne servira à rien. Réponds-il catégoriquement.

-Comment pouvez-vous le savoir sans m'en avoir fait part ?

-Écoute, dit Ciel en le fixant de ses yeux de glace. Je ne suis d'humeur à discuter avec quiconque. Donc soit tu te la fermes, ou soit tu sors de la calèche.

Il m'énerve. Il m'énerve à vouloir me scruter et à me faire paraître vulnérable. C'est marrant, il y a quelques mois je me serais exactement dit : Sait-il que je suis sans cœur et sans sentiments ? Sait-il que dans ce monde je n'éprouve que haine ?

C'est drôle. Maintenant, s'ajoute à la haine l'amour.

Le paradoxe.

-Comme il vous plaira. Réponds-il, avec son même sourire.

Ce sourire, qu'est ce qu'il sonne faux. Qu'est ce qu'il m'énerve.

Les deux compagnons arrivèrent à destination. Ciel, étant quelqu'un de très exigeant, fit de nombreuses boutiques afin de trouver la tenue parfaite. Finalement, il décida d'opter pour un style plutôt classique-chic : une chemise blanche à col bas , un frac bleu nuit brodé légèrement sur le col de fil d'or et un pantalon noir. Pour rajouter quelque chose d'unique, des souliers noir brodés d'or, rappelant le frac, un foulard autour du cou de soie blanche et des gants dentelés noir feront l'affaire. Il ne prit d'haut-de-forme, ayant déjà une large collection dans sa garde robe.

Ciel et Sebastian marchaient dans les rues de Londres, afin de rejoindre la calèche, quand ils virent un attroupement de personne dans un boulevard. Des cris se firent entendre. Par curiosité, Ciel s'approcha et essaya de se filer un chemin, en vain. Sebastian prit donc les devants. Ayant un champ de vision clair, Ciel écarquilla les yeux.

Une bagarre faisait rage, d'un côté : un grand costaud torse nu, et de l'autre, à toute attente : Lau.

Mais qu'est ce qu'il fou ici ?!

-Dois-je les séparer, jeune maître ? Il me semble qu'il est en train de lâcher.

-Non. Laissons-le à son sort. Sa sœur viendra à son secours, comme d'habitude.

C'est alors que Lau tombe au sol. Son adversaire prit une hache, ne sachant d'où il l'a sort, puis s'apprêta à donner le coup fatal.

Ciel, soudainement, prit une mine apeurée de la situation. Sebastian décida d'agir : il bondit entre les deux d'un clignement d'œil et prit la hache en plein mouvement, s'apprêtant à s'affaler sur Lau.

-Mais ? D'où il sort ce rigolo ? Demanda le grand costaud.

-Si j'étais vous, j'éviterais de continuer le combat.

-La ferme et déguerpis !

-Oh que non, répondit Sebastian, sourire aux lèvres et d'yeux couleur sang.

C'est alors que le grand bonhomme essaya d'attaquer Sebastian, mais celui ci esquiva le coup noblement. Sebastian esquiva et para les coups suivants, sous les regards ébahis du public tout autour.

Et voilà qu'il commence son spectacle. Il n'en manque pas une des occasions pour se mettre en avant, celui là. Je me demande même s'il le fait exprès afin que je sois émerveillé. Bon, d'un côté c'est vrai que c'est impressionnant et jouissif de le voir comme ça. Et dire que c'est mon majordome.

-Waouw ! Qu'est ce qu'il est fort ! S'exclama une des jeunes filles du groupe de filles semblant être de noble famille d'après leurs accoutrements.

Elles m'énerve à le reluquer comme ça !

-Sebastian ! Finissons-en. Ordonna Ciel, afin de mettre fin à cette danse et, d'un autre côté, aux louanges des filles le reluquant.

Sebastian acquiesça furtivement et sonna le grand d'un coup de poing à en couper le souffle. Le public en fut subjugué.

Il ne se relèvera pas de sitôt. Pensa Sebastian.

Ciel se dirigea vers Lau, au sol, le nez saignant.

[...]

-Dit-moi, Lau, qu'est ce qui t'étais passé à la tête pour provoquer ce grand gaillard ?

Lau avait invité les deux compagnons dans un de ses salons d'opium, malgré qu'il soit mal en point. Il s'en sortira sûrement, il s'en sort toujours, pensa Ciel sur le moment. C'est ainsi qu'ils prirent place et qu'ils discutèrent des événements passés.

-Il avait frappé une de mes filles, ce que je ne tolère en aucun cas.

En effet, Lau n'agit, d'habitude, en aucun cas sans mûrement réfléchir et anticiper son taux de réussite et ses bénéfices qu'il peut tirer d'une situation. Mais lorsqu'il s'agit de ses filles ou de son nom, c'était autre chose.

-Je te dois une dette, comte Phantomhive. C'est bien pour cela que tu m'as sauvé, hein ? Continua-t-il en fumant de l'opium et en caressant les cheveux de la fille battue en question, assise sur ses genoux.

« Déjà, je n'ai pas voulu te sauver, Sebastian a agit contre mes ordres », C'est ce qu'aurait répondu Ciel s'il avait été stupide. En effet, s'il lui avait dit ça, Lau prendrais un malin plaisir de le prendre pour un enfant se prétendant être comte et chien de garde de la reine alors qu'il ne se fait obéir par son propre majordome.

Ciel croisa le regard de Sebastian, un petit sourire narquois aux lèvres.

Une braise glacée. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant