Chapitre 12 : Tu es... Vraiment horrible, Sebastian.

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Oualala attends deux secondes....
Qu'est ce qu'il m'a dit là ?!

Ciel manqua de trébucher de surprise, puis se ressaisi instantanément.

Sebastian esquissa un petit sourire.

Qu'est-ce que je suis censé lui répondre ?

-Si vous vous demandez pourquoi j'insinue cela, et bien, je constate que votre attirance pour Lady Elizabeth est, disons, inexistante. Donc, je me posais tout simplement la question.

-Bah.... Sebastian...

-Ne vous sentez pas seul, jeune comte.

Bim. C'était le coup que son cœur venait de battre.

-Non mais, déjà je ne savais pas que les démons pouvaient... Voilà...

-Nous pouvons ressentir de l'attraction, en effet. Et cela est, ma foi, bien supérieur à ce que peux ressentir un humain, malgré que nous ressentions, comparé à vous autres, moins fortement les sentiments.

Je sens mon cœur vibrer de façon inquiétante. Il me dit qu'il peut ressentir de l'attraction ? L'attraction est le premice de l'amour, non ? Je n'en sais absolument rien... J'essaye de me rassurer qu'il pourrait m'aimer, mais je suis dans une totale illusion.

-Tu peux donc ressentir les sentiments ?

-En effet, jeune comte. Je ne vous ai jamais dit que je n'en ressentais aucun.

Ciel le regarda d'un air surpris.

-Pour ta question, Sebastian, disons que je n'en sais rien. Mais il me faut d'apprécier la gente féminine afin de ne nuire à ma réputation.

Sebastian arrangea le col du jeune comte, en ayant son visage à quelques centimètres de celui ci.

-Ne vous inquiétez pas, avec moi, vous n'avez pas à cacher votre nature. Dit-il d'une voix douce. Ciel sentait son souffle sur son visage.

Oh mince, qu'est ce qu'il est beau. Ses traits sont si fins, réguliers, charismatiques, incroyablement dessinés. Pensa Ciel. Ses yeux sont si chauds, si brûlants même, je me sens fondre de l'intérieur. Sa bouche est si fine, à l'air si délicieuse, oh mon dieu je crois que je rougis.

Sebastian plaça ses mains sur les hanches de Ciel. Ciel devient encore plus pivoine. Il était tétanisé, ne sachant quoi faire, ni dire.

-Je vois que je vous fait de l'effet, bocchan. Ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas le seul à qui j'en fais.

Oups, pensa Sebastian, ce n'était pas ce que je voulais dire. Je voulais dire : « vous n'êtes pas le seul à en avoir ».

Ciel sentit comme une déchirure dans son cœur. Il se sentit blessé, comme un moins que rien, inutile.
Ciel le fixa d'un air fortement dégoûté, Sebastian ne pouvait rien pour rattraper l'erreur qu'il venait de commettre. C'était trop tard, Ciel l'avait déjà repoussé de ses hanches et insulté de tout les noms. Il était à genoux, au sol, s'excusant de sa maladresse, mais c'était trop tard.

Décidément, Sebastian ne savait pas parler aux humains.

-T'es vraiment un déchet, Sebastian.

-Ce n'était vraiment pas ce que je voulais dire, my lord.

Je le hais, je le hais, je le hais. Il ne cesse de me faire espérer quelque chose, puis me redescendre plus bas sous terre. Quelle plaie ! Quelle plaie d'éprouver des sentiments pour lui, ma vie n'en est que cauchemar. Tout est cauchemar depuis que je me suis rendu compte de cet amour impitoyable.

-Je te hais, Sebastian, de tout mon être. Lui cracha Ciel en ayant l'œil humide.

Sebastian se releva, puis, sans réfléchir, le pris dans ses bras. Ciel se débattait, mais il n'avait aucune force face aux bras puissants et fermes de son majordome.

À bout de force, il se laissa finalement faire.

-Je vous en prie, ne m'en voulez pas. Ce n'était absolument pas ce que je voulais dire, je vous le jure, jeune maître.

Ciel fut surpris. C'était la première fois que Sebastian lui promettait quelque chose. Il fut d'autant plus surpris d'apprécier être dans les bras de son majordome, même s'il était encore plus rouge pivoine. Son cœur battait la chamade, Ciel redoutait le fait que Sebastian puisse le sentir.

-Je ne voulais pas vous irriter, jeune maître. Vous voir irrité m'est insupportable, d'autant plus de voir que j'en suis la faute.

Ciel se ressaisit, le repoussa doucement, Sebastian décida de s'écarter.
C'est alors que le jeune phantomhive ne contrôla plus ses dires.

-Je ne te crois pas, Sebastian. Comment puis-je croire mon bourreau ? Celui qui ne s'intéresse qu'à mon âme ? Qu'est ce que tu peux t'en faire de ce que je ressens ? Ce qui t'intéresse n'est que l'accroissement de ma haine en moi afin de rendre mon âme d'autant plus appétissante. Tu me fais du mal, tu le fais exprès pour que je te déteste,  et pour qu'au final ton repas soit plus savoureux. Et tu sais quoi ? Et bien tu n'as pas réussi, espèce de monstre. Car je ne te hais pas, je ne t'ai jamais haïs, j'essaye pourtant de te haïr, en t'insultant de tout les noms ou en te frappant, mais je n'y arrive pas, tu comprends ça ? Tu comprends maintenant à quel point tu es misérable ? À quel point ta quête est sans bénéfice ? Tu es.. Vraiment horrible, Sebastian.

Ciel craqua à la dernière phrase. Sa voix en devenait saccadée.

-Et tu sais quoi ? Reprit Ciel, d'une voix brisée. À chaque fois que je te regarde, je vois un reflet macabre de ma personne. Je ressens ce que les autres ressentent face à ce que je leur fais. Et c'est pour cela... C'est en te voyant toi, comme moi, qui me...

Ciel se stoppa et se plaqua directement la main sur la bouche. Il était à deux mots près de lui avouer ses sentiments.
Sebastian, quant à lui, resta figé, ne sachant quoi dire. Il était surpris, ou bien détruit de l'intérieur, il n'en savait rien. Il décida de sortir de la pièce, de sortir du manoir, d'aller courir le plus loin possible dans la forêt. C'est dans une clairière loin de toute population qu'il décida d'expulser toute la peine accumulée en lui, d'un cris terriblement fort et terrifiant. D'un cri que seuls les démons peuvent émettre. D'un cri si terrifiant à entendre qu'il hanterait à jamais un humain.

Une braise glacée. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant