Chapitre 10 : Qu'est ce que tu es misérable...

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Ciel n'y croyait toujours pas. Sebastian partir aussi subitement ?

Le jeune maître avait toujours le regard rivé sur la feuille, sur ces mots. Son visage semblait impassible, sans sentiments. Il n'entendait plus les chants des oiseaux, seuls ces mots existaient.

Seuls ces mots demeuraient, accompagnant sa solitude.

Sebastian, partit ? Pourquoi ? Pourquoi est-il partit ? Pourquoi m'a-t-il désobéit ? Je lui avais dit de revenir pourtant...

Oh mon dieu, aurait-il rompu notre pacte ?

Ciel lâcha la feuille, s'empressa d'aller devant le miroir, en faisant en route renverser sa chaise, puis hésita à enlever son bandeau.

Ai-je peur ? Suis-je en train de redouter le moment ?

Le jeune comte voulait éviter de trop penser, il arracha, d'une main tremblante, son bandeau, et à son plus grand soulagement, vit son œil couleur améthyste, signe de leur pacte.

Ciel poussa un profond soupir.

Mais, je ne comprends pas... Pourquoi partir aussi subitement ?

Ciel se rassit sur son lit, désemparé.

« Prendre congé », que veut-il dire par là ? Pourquoi prendrait-il congé ? C'est un démon, il est infatigable...
« réfléchir à certaines choses »....
Je ne comprends pas...
Sebastian ne ferait jamais cela d'habitude.
Je ne comprends pas...

En cherchant quelques réponses, Ciel fut soudain prit par un coup d'effroi, réalisant ce dont il redoutait le plus.

Je crois... Je le sens...
Je le sais...
Il s'en est allé retrouver l'autre rousse de shinigami.

Ciel ne put contenir des larmes, ses poings serrèrent les draps.

Qu'est-ce que tu croyais, ciel, se dit le jeune comte, tu croyais quoi ? Tu croyais réellement que cette journée allait se passer comme dans tes rêves ? Que cette journée de repos allait vous rapprocher ? Que cette journée allait concrétiser ce que tu attends plus que tout ?

Ciel pleura encore plus lorsqu'il songea au fait qu'il espérait de tout son cœur cet amour, encore plus fortement que sa vengeance.

Je rêve... Tu es misérable, et en plus de ça, tu crois vraiment qu'il éprouve quelque chose pour toi ?
Qu'est ce que tu es misérable...
Tu croyais quoi ? Qu'il allait rester auprès de toi toute ta vie ?
Il en a que faire de toi, regarde, cette lettre en est la preuve.

- NON ! TAIS-TOI ! NON ! Explosa Ciel en se levant subitement.

Ainsi, il se dirigea vers son bureau, prit la chaise au sol puis l'explosa contre le miroir, en hurlant de toutes ses forces, le brisant ainsi en milles morceaux, reflétant son cœur.

-Ce n'est pas de ma faute... Ce n'est pas... Ce n'est pas...

C'est ainsi que Ciel tomba au sol de désespoir, en suffoquant de rage et d'adrénaline.

Suis-je en train de faire une crise d'angoisse ?

Ciel se prit le visage dans ses mains, tremblants, et essaya de se calmer, vainement.

-Espèce... d'enflure... je te hais, je te hais, je te hais...

Ciel lui même ne savait s'il jurait contre Sebastian ou contre lui même.

[...]

Sebastian était aux côtés de Grell, celui ci essayant de reprendre son souffle.

-Je n'ai jamais... ressentit cela de ma vie.

-C'est souvent ce genre de phrase que j'entends quand je passe à l'acte la première fois avec une personne. Répondit Sebastian en souriant.

Grell se tourna vers Sebastian, en souriant et en l'embrassant tendrement. Ils se séparèrent, restèrent silencieux, puis Grell décida de rompre le silence.

-Sebastian quitter le domaine Phantomhive pour me rejoindre, devrais-je me sentir flatté ? Demanda-t-il de sa voix mélodieuse.

Sebastian fixa les yeux émeraude de son partenaire ainsi que ses joues rougies par l'expérience passée.
Il était vrai que Grell était bel homme, très bel homme même. Mais Sebastian, pendant tout l'acte, avait les yeux clos et s'imaginait caresser la peau douce et porcelaine de son jeune maître. Cela l'excitait encore plus lorsqu'il imagina les doigts délicats et maladroits de celui ci autour de sa virilité, il en deviendrait fou, il en perdrait les moyens, il en était conscient. Lorsqu'il ouvrit les yeux, la réalité était autre : Grell à ses côtés, et non son bien aimé. Il avait beau coucher avec les plus beaux hommes de la terre, jamais ils n'arriveront à la cheville de Ciel, il en était certain.

Sebastian baissa les yeux, puis prit la tête de Grell délicatement et le colla sur son front.

-Interprète-le comme tu le souhaite, Grell.

Le concerné frémit en entendant la douce voix de son fantasme prononcer son nom.

[...]

Lorsque May-Linn entra dans la chambre de Ciel, elle fut prise par un hoquètement de surprise face à la vue de l'état des lieux.

-Jeune maître... Prononça-t-elle, en voyant Ciel endormi sur le lit, les joues semblant empourprées de larmes.

Elle se devait de nettoyer tout cela. Et elle le fit d'une finesse et d'une agilité étrange pour son cas d'éternelle maladroite.

C'est ainsi que passa la nuit, Ciel n'avait pas envie de dîner, restant toute la journée cloué au lit, sans force d'y sortir. C'est alors qu'il sentit une main sur ses cheveux, une main qu'il reconnaîtrait entre mille. Ciel sursauta puis se redressa instantanément.

-Jeune.. Commença Sebastian, mais fut interrompu par la gifle étonnamment puissante pour un être si fragile qu'est Ciel.

-Comment as-tu osé ? Demanda Ciel d'une voix emplie de mépris.

Sebastian préféra ne pas répondre, il avait anticipé sa réaction, et également ce qu'il devait faire pour ne pas l'aggraver.

-RÉPONDS-MOI ! Hurla Ciel en le tenant par ses vêtements, le forçant à le faire face.

Sebastian fut surpris par l'impressionnante colère de son maître.

-J'ai eu quelques futiles choses à régler.

Bim, cette fois ci, c'était un coup de poing, Ciel n'a pas pu se maîtriser. Il regretta aussitôt son geste, mais se montra impassible. Sebastian, quant à lui, n'avait plus son visage souriant de d'habitude. Malgré que ce coup de point ne fut douloureux pour lui, il eu néant moins une certaine douleur au fond de son être.

-Cela ne se reproduira plus. Dit Sebastian, en fronçant les sourcils et en se tenant la mâchoire, choqué par ce geste.

Ciel était troublé par la mine que prenait Sebastian. C'était la première fois qu'il le voyait ainsi.

Qu'est-ce qui m'as prit ? J'ai mal, au fond de moi, c'était comme si ce coup m'était adressé. Mais le fait de l'imaginer avec Grell, ou quiconque, me donne des nausées.

Cela ne m'étonnerais même pas s'il me détestait. Je suis si méchant envers lui, envers tout le monde d'ailleurs, même envers moi même.

Sebastian eu un profond désir envers Ciel à ce moment précis, se mélangeant à sa douleur interne. Le voyant assis sur ses genoux, juste en face de lui, les jambes écartées sur les côtés, le majordome ne pouvait contrôler son début d'érection. C'était la première fois que cela lui arrivait, lui étant si habitué à le voir dénudé et à se maîtriser.

-Puis-je me retirer ? Demanda Sebastian, baissant la tête, voulant cacher ses rougeurs. Mais Ciel ne les vit pas, la pièce était plongée dans l'obscurité, seule le chandelier éclairait de peu la pièce.

Ciel hocha de la tête. Puis vit Sebastian s'empresser de sortir de la pièce.

Je crois vraiment que je l'ai blessé, Pensa Ciel.

Une braise glacée. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant