[❝𝐓𝐨𝐮𝐦𝐚, 𝐯𝐚 𝐝𝐞𝐜𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞𝐫 𝐟𝐢𝐬𝐬𝐚 !❞]

137 14 71
                                    

Résumé :

Si sa mère lui a demandé de ne pas répondre au téléphone quand elle n'est pas là, c'est bien la première chose que Touma respectera. Alors, comment résister à cette sonnerie qui lui vrille les tympans ?!


Driiiiing...

Tandis que le téléphone se mit à sonner, Touma regarda le cadran de sa montre. Ha, mince ! C'est vrai ! Elle n'affichait pas l'heure.

Le dépressif songea à l'avertissement de sa mère en ce qui concernait les appels. Elle lui avait répété maintes et maintes fois de sorte à ce que cette phrase stigmatise durablement ses neurones : « Ne réponds pas aux numéros que tu ne connais pas, Touma. »

Alors, comme un zombie il s'était tenu de respecter ces ordres à la lettre.

Driiiiing...

Pourtant, ne pas connaitre l'identité de la personne sollicitant sa ligne téléphonique l'intriguait au plus haut point. Pour comparer cela à un acte physique, ce serait comme une piqure de moustique démangeante mais que tu te forces à ne pas gratter.

Et si c'était l'un de ses amis ? Si Keisuke s'était encore retrouvé dans un pétrin et que, dans un infime espoir, son sort cruel reposait sur ce simple appel téléphonique ? Quant à son grand-père, peut-être avait-il fait à nouveau un infarctus ?

Dans cette mesure... Il avait l'impression d'être le sauveur du monde, sur qui tout reposait.

Il décida d'attendre encore quelques secondes.

...

..

.

Driiiiing...

Cela devenait vraiment insupportable.

En un éclair, cette sonnerie était passée de bruit de fond à "ultrason strident et incessant, véritable piège à soucis et interrogations inutiles".

Se devait-il de désobéir aux ordres de sa mère ? Ou attendre sagement et peut-être sacrifier une vie en danger qui comptait sur sa présence ? C'est en cherchant une réponse qu'il se promit de ne jamais choisir option Philosophie au Lycée à moins de signer son arrêt de mort immédiatement. Mais malgré tous ces questionnements et ces tourments, il ne pensa pas à se lever du sofa sur lequel il était cloué. Pourtant, le désir était en lui. Malheureusement, il manquait à Touma cette chose essentielle qui est... la motivation. Alors il restait, passible, vautré dans les cousins, avec ses questions existentielles à propos de l'appareil électronique.

Driiiiing...

Touma se gratta l'oreille, dans l'idée de placer son attention ailleurs. Il glissa des yeux, fixa ses chaussures, nettoya ses ongles, et fit les mille et un coups de la personne qui s'ennuie pathologiquement.

C'était trop dur, la sonnerie se voulait plus insistante.

Elle se prononçait toujours plus distinctement, de tel à ce que chacune des notes de la petite musique écœure le garçon. Ça y est, il détestait le tube : Gaston, y a l'téléfon qui son.

Il prit sa tête entre ses mains, désappointé. Il était prêt à s'arracher la peau des doigts tant il se griffait d'extorsion.

...

..

.

Driiiiing...

...

..

.

Touma se releva subitement, prêt à décrocher à tout moment. Il leva une jambe, puis la reposa à sa place, avant de se rassoir sur le sofa creusé par son derrière. Non, il n'était pas assez déterminé pour accomplir une telle tâche.

Il s'en voulait de ne pas aller vérifier qui l'appelait, mais combiné à son manque de motivation et la peur de se faire prendre par sa mère, il resta encore et encore cloué sur place à laisser le temps s'écouler.

La frustration...

Driiiiing...

...

..

.

Et puis crotte !

Touma craqua. Il bondit de sa place, s'élança jusqu'à l'appareil. Il traversa la cuisine où il avait abandonné son bol de céréale le matin même, et agrippa le combiné. Il s'empara du téléphone fixe posé sur le meuble et s'en mordit les doigts :

« Merde... Ça a raccroché. »



𝘉𝘳𝘰𝘤𝘰𝘭𝘪-𝘳𝘩𝘰𝘥𝘰𝘥𝘦𝘯𝘥𝘳𝘰𝘯-𝘴𝘦𝘳𝘷𝘪𝘦𝘵𝘵𝘦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant