OS Genei ryodan (commandes fermées)

5) Machi - Si j'avais été là

TW : SPOIL chapitre 357, mentions de mort + sang

Ce fut Machi qui découvrit les corps.

La position du jeune manipulateur faisait ironiquement écho à sa capacité de Nen. Ses poignets retenus par des cordes, Sharnalk qui manipulait ses adversaires comme des pantins était devenu l'un deux, sa dépouille dodelinant d'avant en arrière sur la balançoire. A quelques mètres, des corbeaux noirs de jais profanaient la tête décapitée de Korutopi.

Quelques minutes plus tôt, lorsque Machi parvint enfin à se défaire du Bungee Gum du magicien, son premier réflexe fut d'appeler Sharnalk pour le prévenir de la menace qui pointait sur eux, mais il n'a pas décroché. C'est alors qu'au fond d'elle, à cet instant précis, pendant un millième de seconde, elle comprit.

Elle sortit de la Tour céleste aussi vite qu'elle le pu, puis ce fut la perception d'une aura très puissante au loin qui la guida dans ce parc pour enfant.

Machi défit les liens qui retenaient Sharnalk et entreprit d'extraire les cartes qui jonchaient son corps, certaines, plantées très profondément dans la chair et les os. Elle usa d'une douceur infinie, comme si elle avait peur de lui faire mal, comme si elle ne voulait pas le blesser d'avantage, mais ça n'empêcha pas le corps de tressaillir comme un poisson sur la ligne à chaque fois qu'elle ôtait une carte. Précautionneuse, elle avait également recousu la tête de Korutopi et remit ses cheveux en place, laissant entrevoir un seul de ses grands yeux, comme il le faisait toujours. Puis elle sutura les plaies béantes de Sharnalk, ses vêtements, et de ses doigts fins elle caressa son front. Ses yeux avaient perdu leur âme et leur malice mais elle ne pouvait pas se résoudre à les lui fermer.

Elle attrapa un bâton qu'elle cassa en quatre, deux longs et deux plus petits, qu'elle entrelaça grâce à son Nen formant deux croix renversées, et elle les planta dans le sable. La lune se reflétait sur ses fils, brillant comme une toile d'araignée.

Si seulement j'avais été là

Au lieu de ça, il n'y avait rien à combattre, rien à maudire, plus rien à sauver. Elle se laissa aller à la colère, à la frustration, et aux remords. Elle aurait été d'une pauvre aide et serait sans doute morte, mais au moins elle se serait battue, au moins elle aurait pu défendre Korutopi et Sharnalk, privés de leur Nen.

Elle pleura longuement et sans retenue, elle pleura comme elle n'avait jamais pleurer, comme elle n'aurait jamais pu le faire si quiconque était là, comme elle n'avait pas pu le faire pour la mort d'Uvoguine et de Pakunoda. Elle les pleura aussi ce soir là.