La reine des ombres, Keleana tome 4

Chapitre 2:

  Aelin Ashryver Galathynius, héritière du feu, bien-aimée de Mala Light Bringer et reine légitime de Terrasen, s'appuya contre le bar de chêne usé et écouta attentivement les sons de la salle des plaisirs, triant les acclamations et les gémissements et les chants débiles. Bien qu'il ait mâché et recraché plusieurs propriétaires au cours des dernières années, le labyrinthe souterrain du péché, connu sous le nom de "Vaults", est resté le même: une chaleur inconfortable, une odeur de bière et de corps non lavés, ainsi qu'une foule à perte de vue.

  Plus que quelques jeunes seigneurs et fils de marchands avaient descendu les marches menant aux caveaux et jamais revu le jour. Parfois, c'est parce qu'ils ont parié leurs ors et leurs argents devant la mauvaise personne; parfois c'était parce qu'ils étaient assez vaniteux ou suffisamment saouls pour penser qu'ils pouvaient sauter dans les fosses de combat et sortir vivants. Parfois, ils ont mal géré l'une des femmes à la location dans les alcôves qui bordent l'espace caverneux et ont appris à la dure à propos desquelles les propriétaires de Vaults vraiment valorisées.

  Aelin sirota dans la chope de bière que le barman en sueur lui avait fait glisser quelques instants auparavant. Aqueux et bon marché, mais au moins il était froid. Au-dessus de l'odeur de la chair de corps immondes, l'odeur de la viande rôtie et d'ail flotta à elle. Son estomac grogna, mais elle n'etait pas assez stupide pour commander de la nourriture. Premièrement, la viande était généralement fournie par des rats dans l'allée, à un niveau supérieur; Deuxiémement, les clients les plus riches ajoutaient généralement quelque chose qui les laissait se réveiller dans l'allée susmentionnée, le sac vide. S'ils se réveillaient au moins.

  Ses vêtements étaient sales, mais assez bien pour la considérer comme la cible d'un voleur. Alors, elle avait soigneusement examiné sa bière, reniflant puis en sirotant avant de la juger saine. Elle devait encore trouver de la nourriture bientôt, mais pas avant d'avoir appris se dont elle avait besoin des Vaults: ce que diable s'était passé à Rifthold au cours des mois où elle était partie.

  Et ce que le client d'Arobyn Hamel voulait tellement voir qu'il risquait de se réunir ici, surtout lorsque des gardes brutaux et en uniforme noir erraient dans la ville comme des meutes de loups.

   Elle avait réussi à passer l'une de ces patrouilles pendant le chaos de l'accostage, mais pas avant de remarquer la wyvern en onyx brodée sur leurs uniformes. Noir sur noir - peut-être que le roi d'Adarlan en avait assez de prétendre qu'il était tout sauf une menace et avait promulgué un décret royal visant à abandonner le pourpre traditionnel et l'or de son empire. Noir pour la mort; noir pour ses deux clés du Wyrd; noir pour les démons de Valg qu'il utilisait maintenant pour se construire une armée imparable.

  Un frisson parcourut sa colonne vertébrale et elle buva le reste de sa bière. Quand elle posa la tasse, ses cheveux bruns se déplacèrent et attrapèrent la lumière des lustres en fer forgé.

 Elle s'était précipitée sur des quais au Marché de l'Ombre au bord de la rivière, où chacun pouvait trouver ce qu'il désirait, -qu'il soit rare, de contrebande ou ordinaire-, et avait acheté une brique de colorant. Elle avait payé une pièce d'argent supplémentaire au marchand pour utiliser la petite pièce située à l'arrière du magasin pour se teindre les cheveux, encore assez courts pour qu'elle se les brosse juste au-dessous de la clavicule. Si les gardes avaient surveillé les quais et l'avaient vue d'une manière ou d'une autre, ils seraient à la recherche d'une jeune femme aux cheveux dorés. Tout le monde serait à la recherche d'une jeune femme aux cheveux dorés. Jusqu'à que, dans quelques semaines, on apprendrait que le champion du roi n'avait pas réussi à assassiner la famille royale de Wendlyn et avait voler ses plans de défense navale.

Elle avait envoyé un avertissement au roi et à la reine d'Eyllwe il y a quelques mois et savait qu'ils prendraient les précautions appropriées. Mais cela laissait encore une personne en danger avant de pouvoir accomplir les premières étapes de son plan - la même personne qui pourrait peut-être expliquer les nouveaux gardes près des quais. Et pourquoi la ville était visiblement plus calme, plus tendue. Silencieuse.