I. Harry

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Juste quelques petites précisions, j'essaye de présenter cet univers naturellement au fil de l'histoire, mais je me rend compte que c'est possible que ça ne soit pas vraiment clair, donc voici un petit résumé rapide:
SM=agents sociaux-médicaux, corps de métier crée par l'état, ce sont eux qui sont formés à la vérification, à la protection et au soin des enfants et jeunes adultes, jusqu'à la majorité de 25 ans (en majorité infirmières/iers ou médecins).
Contrôleurs=les "gendarmes/militaires" de l'état, ceux qui régulent et assurent la sécurité de toutes les affaires, tout ce qui a un lien avec l'état. Et je crois que c'est à peu près tout pour l'instant, j'espère que les clarifications ont été utiles et bonne lecture !!

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Je n'ai presque aucun souvenirs de l'année qui a logiquement dû se dérouler entre mes 14 ans, le premier examen psychique profond que j'ai passé et mes 15 ans, qui marquent mon arrivée à l'orphelinat. Au début je ne réalisais pas, à part le fauteuil de la salle d'examens, je n'avais à l'esprit que l'image d'une pièce blanche dans laquelle j'étais couché, le plafond, mes mains, le sol, tout était blanc. Je pensais que seulement 3 ou 4 jours étaient passés. Mais un jour on m'a réveillé, des adultes non SM, sûrement médecins scientifiques et infirmières spécifiques de l'état, en costumes gris très clair, ils m'ont expliqués d'un ton professionnel et sans appel que j'avais dormis et déliré pendant un peu près un an, que ça arrivait quelque fois après l'examen psychologique profond, que j'allais aller dans un endroit où je serais en sécurité pendant la réhabilitation de mon parent, avec d'autres enfants comme moi et des adultes adaptés pour nous aider. Un orphelinat. Le nom m'as frappé, il a fait remonter en moi un souvenir qui me paraît si lointain maintenant, le visage de ma marraine, c'était avant que tout aille mal avec maman, l'époque ou chaque samedi elle me déposait chez elle pour le thé. Ma Marraine et moi on avait ce rituel, on s'asseyait sur les coussins moelleux du salon, et je pouvais lui poser toutes les questions que je voulais sans que jamais elle ne se fâche, le plus souvent je lui demandais simplement de me raconter comment c'était avant. Alors elle passait sa main dans ses cheveux d'un blond presque blanc que j'avais toujours admiré en dénigrant mes cheveux d'un noir profond, et commençait à me raconter sa jeunesse avec des yeux lointains et je l'arrêtais quand il y avait un mot, un endroit, une idée, une expression, que je ne comprenais ou ne connaissait pas. Les choses avaient beaucoup changées depuis l'époque de ma marraine, certaines avaient tout simplement disparues, d'autres ont étés renommées, j'intervenais donc souvent, sans que jamais elle ne s'énerve.

"L'orphelinat", je me rappelle maintenant lui avoir demandé des explications sur ce mot qui m'étais complètement inconnu.

Elle m'avait parlé de l'endroit comme elle pouvait, décrivant une sorte de grande maison, avec des enfants de différents âges allant de quelques jours à la majorité d'avant, 18 ans, qui attendaient là bas que des couples d'adultes viennent les voir, les choisir et les adopter. Et à la tête de la maison, une ou deux grandes personnes normales, qui s'en occupaient du mieux qu'elles pouvaient avec l'aide des subventions de l'état. À ce souvenir je me pris à regretter cette époque, et cette femme plus proche d'une mère que ce que je n'ai jamais eu. Je tombais dans le sommeil sur cette pensée, bercé par la douce allure de la voiture m'emmenant à l'Orphelinat.

Quand je rouvris les yeux il faisait jour et la voiture était à l'arrêt, je bâtis des paupières pour enfin remarquer qu'un SM tenait ma portière ouverte, m'invitant à sortir. Une fois dehors j'ai pu constater que cet endroit n'avait d'orphelinat que le nom. L'endroit grouillais de SM entrants et sortants d'une part et d'autre et de contrôleurs, lorsque je me suis retournée je remarquais enfin le grand mur gris m'empêchant de voir d'où je venais et entourant sûrement "l'orphelinat" bien que je ne pouvait pas être sûr de ce fait puisque qu'il m'étais impossible de distinguer la fin de l'ensemble de bâtiments énorme qui composaient l'endroit. La voiture qui m'avait emmené étant déjà repartie silencieusement pendant mon examen des lieux, je me retournais, ayant pour accueillant paysage les contrôleurs omniprésents. Je poursuivit mon examen en m'intéressant aux bâtiments eux mêmes qu'on aurait pus méprendre pour une de ces anciennes usines avec ses murs aux briques grises, sa grande cheminée et ses rares fenêtres. Tout cela m'évoquait tout sauf une maison. Lorsque je pénétrais enfin le bâtiment toujours accompagné par le SM de la portière, je pus constater que l'intérieur se rapprochais plus d'un hopital d'état, murs blanc, odeur aseptisée, lumières éclatantes et infirmiers, SM cette fois, partout. Après avoir marché pendant deux bonnes minutes dans un couloir je fus laissé dans une pièce où se trouvaient deux femmes en tenues d'infirmières SM. Elle me passèrent des vêtements, un caleçon noir, un jean bleu foncé, un t-shirt blanc et des baskets blanches. Impersonnel mais propre, je n'allais sûrement pas me plaindre, n'ayant pas oublié la honte des habits sales de la maison quand maman étais trop énervée pour aller laver le linge en laverie. Après un léger examen physique des SM, "pour s'assurer que rien ne cloche dans ton corps" m'as glissée la SM blonde d'un ton froid, je repris un couloir identique accompagné de la deuxième SM aux cheveux noirs, le chemin fut plus long cette fois, et il fallut passer encore un contrôle, une porte et un autre couloir avant de pénétrer dans ce que je présumais être le réel bâtiment. Je fis irruption dans une salle pleine d'enfants en pleins repas, à l'âge et aux habits de couleurs et matière identiques aux miens, leurs visages semblaient reposés, joyeux et pour la première fois depuis mon arrivée, cette endroit revêtais pour moi l'apparence d'un orphelinat. Voyant qu'aucun enfant ne remarquais ma présence je me tournais vers la SM dont le badge indiquait "Eleanor", très jeune comme tous les SM et à l'air sympathique et moins mécanique que les autres qui m'avaient entourés jusqu'ici. Elle m'expliqua qu'ici c'était la salle à manger, que la trentaine d'enfants de l'orphelinat mangeaient ici trois fois par jour, puis elle m'indiqua une porte en bois blanc à gauche et après l'avoir ouverte pour moi, poursuivit son explication, me laissant découvrir une salle plus grande que celle de la salle à manger, avec divers jeux, pour tout âges, des murs blanc cassé, et un sol en moquette grise, de la peinture, des crayons, des feuilles de toutes les couleurs, des jeux de société, des caméras, des casques à musiques intégrée, des instruments de musique, des costumes, et des poids pour la musculation. J'arrivais à peine à y croire mes yeux. Quand j'ai vu les crayons mon cœur à fait un bond dans ma poitrine, écrire et dessiner avaient toujours été mes seuls loisirs avec la lecture à la maison c'était les seules chose que je pouvait faire sans être bruyant. Voyant que je ne commentais pas, elle traversa la pièce et ouvrant encore une fois une porte, me dirigeât vers ce qu'elle appela les dortoirs. Ils étaient séparés par âges, allant de 2 à 4 personnes par chambre. Après que nous ayons longés quelques portes elle s'arrêta devant la porte numero 7 en me déclarant "voilà, c'est ta chambre, j'espère que tu t'y plaira" et l'ouvrit, me laissant voir une chambre plutôt modeste et vide aux murs blancs et à la moquette bleu anthracite, parfaitement symétrique, avec deux petits lits séparés seulement par une table de nuit, deux armoires de bois clair de chaque côté des lits, et deux étagères au dessus de ceux-ci, une lampe murale au milieux de la chambre diffusant une légère lumière. A part pour quelques livres sur l'étagère et le duvet du lit moins bien fait du côté gauche de la chambre il était presque impossible de deviner que la chambre était habitée par quelqu'un d'autre. En faisant quelques pas dans les chambre je remarquais l'absence de fenêtre. Eleanor me dit de prendre le temps d'avoir mes repères en attendant que mon compagnon de chambre n'arrive, et qu'il m'expliquera lui même le fonctionnement de l'établissement, avant de quitter la chambre et de refermer la porte en silence.

Vérification // larryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant