Louis.
Harry n’a pas cillé, ne m’a pas regardé de haut, à l’opposé de tous ceux à qui j’avais fait part de mes théories avant.
Et le mieux dans tout ça c’est que d’une certaine façon je m’y attendais. Il était du genre à être intéressé par tout, à se poser les bonnes questions mais aussi à ne pas hésiter à poser les mauvaises.
Les autres d’ici, ils sont passés par tellement de choses qu’il ont oublié de se soucier d’autre chose que d’avoir quelque chose à manger et à boire, un endroit ou dormir, des besoins vitaux quoi. Je dis pas que c’est un défaut, chacun réagis à sa façon à la vie qu’il à mené, mais moi c’est pas parce que j’ai à manger tous les jours, des vêtements propres, un lit agréable et des activités variées pour m’occuper l’esprit que je vais oublier que tout peux mal tourner à tout moment. J’avais déjà eu tout ça, un équilibre, et il s’est effondré en moins de temps qu’il n’en faut pour pouvoir s’y préparer.
C’est peut être ça qui nous sépare, Harry et moi d’un côté et les autres de l’autre. Eux n’ont pas vu leur bonheur s’effondrer, ils ont connus que l’horreur, alors maintenant ils vont surtout pas risquer de remettre ça en question, et aussi frustrant que ça peut être, je les comprend.
Et lorsqu’il m’a demandé si j’avais quelques indices, ou des idées, et que je n’ai pus que lui offrir mes maigres trouvailles, il n’a pas ris, ou n’a pas été condescendant non plus, il a juste acquiescé, et m’a dit qu’il faudrait qu’on ait un journal, un cahier, où on pourrait marquer tout ça, et formuler quelques hypothèses. Pour pas oublier.
Et comme ça, aussi simplement, pour la première fois depuis près d’un an dans cet endroit, j’avais un plan, un but, les choses avançaient, même si c’était peu, c’était déjà une avancée.
On s’est donc retrouvé après le dîner à suivre les autres de la grande salle à la salle d'activités.
Le plan était simple, se socialiser un peu avec les autres, ne pas se lancer de regards pour pas être suspects, s’occuper un moment, et en partant l’un de nous déroberais un des cahiers.
C’était à Harry de prendre notre futur journal, il s’était désigné lui même, ses yeux brillants d’une lueur d’excitation:
“J’aime vraiment écrire alors je préfère m’en charger, parce que c’est moi qui ai proposé l’idée, et que venant d’arriver ça sera moins suspect si je fais semblant que je ne savais pas que ça n’était pas autorisé, et puis… Je trouve ça vraiment cool, je veux dire, de prendre des risques, d’être en contrôle, pour une fois.”
Sur ces derniers mots un énorme sourire narquois était apparu sur son visage, et à cette vue je me suis sentis aussi dépourvu que le jour de notre rencontre, je suis resté là, bouche bée, les joues brûlantes, et j’ai du perdre le fil de la conversation un peu trop longtemps parce que quand j’ai retrouvé mes esprits Harry me regardais avec ses yeux innocents, bien trop grands, bien trop verts, avec l’air un peu inquiet.
Après m’être donné une claque mentale, je lui ai dit que je comprenais en essayant d’éviter de regarder son visage, sentant la brûlure de ses yeux sur moi, ses yeux dont l’image ne voulait pas s’effacer de ma rétine, imprégnée depuis notre rencontre.
Harry.
La salle d’activité n’avait pas changé depuis la première fois que j’y avais pénétré, à l’exception de la vingtaine d’adolescents qui l’occupait dorénavant.
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Vérification // larry
Hayran KurguHarry a 14 ans quand il est soumis au test, il ne peut plus tromper personne face à l'examen psychique profond, il sait que sa vie ne sera plus jamais la même (Larry Stylinson, dystopie)