Louis.
Le repas était fini, je suivais donc la SM jusqu'au dortoir, les autres chahutent, se battent, rient, parlent, moi je reste stoïque. Cette journée n'est qu'une journée de plus, je n'ai pas l'impression qu'ils réalisent dans quelle situation on est. Pas que j'ai le moindre indice non plus, mais au moins je me pose des questions. Heureusement que je ne suis pas avec l'un d'eux au dortoir je pense que je deviendrais fou. Eleanor, la seule SM que j'apprécie un tant soit peu ici me fais signe d'approcher quand nous arrivons à la porte des dortoirs."Louis, j'ai quelque chose d'important à te dire"
Mes yeux se sont éclairés à cette idée, peut être qu'elle allait enfin me révéler les secrets de l'orphelinat!
"Vraiment ?!""Non Louis je ne vais pas te révéler quelconque secret d'état" répliqua t'elle avec un sourire enfantin qu'elle accompagna d'un rire léger.
Je fais la moue en réponse mais garde toute mon attention sur elle, pourquoi ne souhaitait elle parler qu'à moi?
"Il y a un nouveau qui est arrivé aujourd'hui, un peu près ton âge, il est un peu effrayé, déphasé, comme vous l'étiez tous en arrivant, et..."
Elle marque une pause comme si elle savait d'avance que je n'allais pas apprécier ce qu'elle allait me dire.
"C'est aussi ton nouveau compagnon de chambre. Ne te plains pas tout de suite! Je suis sûre que vous allez bien vous entendre tous les deux."Je lui lance un regard de haine intense, mais ne cherche pas à argumenter, la décision est déjà prise, ça ne servirais à rien.
Je marche donc lentement jusqu'à mon dortoir, comme un damné, en jurant contre l'injustice.
J'ouvre la porte lentement tentant de retarder ma sentence, une fois à l'intérieur, la porte fermée, je dus bien me résoudre à accepter cette réalité, je relève donc les yeux et m'approche du lit droit de la chambre.Je ne m'attendais absolument pas a faire face au plus beau visage qu'il m'est été donné de voir de toute ma petite vie.
Une peau d'une pâleur presque translucide, mais d'une façon si saine que s'en était effrayant, de grand yeux bleus-vert encadrés d'une forêt de cils d'une longueur impressionnante, une bouche pleine, rose, presque de trop sur cette peau mais qui donnait à sa beauté un air presque inhumain, et pour finir des cheveux légèrement bouclés, d'un noir de jais.L'expression de surprise lui allait si bien qu'il me fallut quelques secondes pour comprendre qu'il fallait que je prenne la parole, je bredouille quelques mots sans aucun sens, étouffés dans mes oreilles par les battements de mon cœur.
"Heu... Je... T... Chambre...""Excuse moi ?" Sa voix était délicatement rauque, et profonde, je n'arrive toujours pas a croire qu'un tel être existe.
Je pris une longue inspiration, me racla la gorge, histoire de reprendre contenance et de ne pas me ridiculiser complètement, et essaye une nouvelle fois de communiquer.
"Moi c'est Louis, je suppose que tu es mon nouveau compagnon de chambre?"...
Harry.
Ça fais une semaine que Louis et moi nous partageons notre chambre. Et nos repas. Et nos temps libres.Au début, quand je l'ai vu arriver dans la chambre avec son regard bleu décidé, et son expression claire de résignation qui lui donnait l'air bien plus vieux que moi, je ne pus cacher ma surprise. Ce garçon avait quelque chose du leader, un charisme certain, une présence inexplicable et surtout indiscutable. J'ai automatiquement fait le lien avec sa présence à elle. Mon cœur s'était mis à battre plus fort en sorte de réaction conditionnée de peur à la simple pensée de ma mère.
Comment se passe la réhabilitation ? Combien de temps va t'elle durer ? Vais-je la revoir un jour ?
Je décidais de ne pas m'attarder sur ces questions inutiles histoire d'éviter de surcroît de faire mauvaise impression dès le début sur ce garçon qui semblait m'analyser, avec un air surpris. Je notais aussi que bien qu'il partageais le charisme de ma mère, il n'en partageais pas l'aspect de menace, il avait cet air d'intelligence un peu folle et d'excitation constante.
Je ne m'étais pas trompé. Après des débuts gênés caractéristiques des premières rencontres je me suis rendu compte que nous avions des personnalités plutôt compatibles.
Il est franc, et ne cherche pas vraiment à parler avec tact, il est même assez impertinent, et d'une intelligence rare.Cette impression m'a été confirmée le lendemain matin quand, après avoir pris le petit déjeuner dans la salle que j'avais vu a mon arrivée, nous étions retournés à la chambre au lieu de nous socialiser.
Lui parce qu'il jugeait les autres résidents bien peu réceptifs à sa conversation et moi parce que n'étant jamais vraiment allé à l'école pour autre chose que pour étudier, donc n'ayant jamais vraiment eu d'amis depuis la petite école je n'étais pas très à l'aise avec l'idée de devoir me socialiser avec une vingtaine d'autres pré-adolescents.Alors qu'on s'était assis sur nos lit respectifs, face à face, il ne s'est pas gêné pour me demander en bloc pourquoi j'étais là, si mes deux parents s'étaient fait réhabiliter après le test psychologique profond, si j'avais des souvenirs de cette pièce blanche aussi, si les endroits où les tubes étaient me font encore mal et puis mon âge en dernier, comme si c'était l'information la moins naturelle de toutes à demander à quelqu'un que l'on a rencontré le soir d'avant.
Je lui ai répondu avec le plus d'honnêteté possible, sentant que c'était quelque chose d'important pour lui.
"Ma mère m'a élevé seule, elle a toujours été du genre à s'énerver beaucoup, très vite, et j'ai très vite compris, vers l'âge de 6 ans environs, qu'elle m'en voulait pour quelque chose, et qu'elle était en colère, un peu folle aussi, j'ai appris par ma marraine que si je ne connaissais pas mon père c'est parce qu'il battait ma mère, qui s'est donc enfuie, la mère de ma mère n'était jamais présente, partait des semaines en la laissant seule.
Entre 12 et 14 ans j'ai réussis à tromper les SM, parce qu'il n'y avait pas d'examen psychique profond, mais je n'ai rien pus face à lui."
J'ai gardé le silence sur les habitudes qu'avait pris ma mère avec le temps.Les "je t'eclate la tête contre le sol quand tu range mal que tu m'énerves le matin et que tu te brosses mal les dents, je te corrige avec une cuillère en bois tellement fort qu'elle se casse, je te balance par terre" et tout le reste.
La cuillère en bois m'avait fait un tel effet qu'à chaque ouverture d'un tiroir même aujourd'hui je sursaute encore quand je n'y fais pas attention, le reste m'avais rendu différent, plus pensif, moins confiant, j'avais commencé à me détester, à me voir avec tous les défauts avec lesquels ma mère me voyait."Mais malgré ça elle aussi était une victime, je suis sûr que tout aurait pus changer, devenir mieux, c'était pas si mal tout le temps, il y avait des jours ou on s'amusait ensembles pendant longtemps, ou elle était de bonne humeur, ou elle avait presque l'air comme toutes les autres mamans. Je me souviens de rien entre l'examen et mon arrivée à l'orphelinat. En fait je me souviens même pas de l'examen. Ni de ces tuyaux dont tu parles. Si j'ai vraiment un an de plus que quand j'ai passé l'examen j'ai donc 15 ans. Et toi ? C'est quoi ta raison pour être ici ?"
"Le même principe que toi, l'examen psychologique profond ne m'a pas réussis. Enfin surtout pas à mon père. C'était un gars bien mon père. Jusqu'à ce qu'il perde son travail.
L'entreprise a fermé à cause des remaniement du gouvernement, tu sais quand une entreprise veut gagner trop d'argent et qu'elle commence à augmenter les heures de ses ouvriers consentants pour qu'ils gagnent plus ? Bah tous les ouvriers voulaient gagner plus, pas énormément, mais je vivais dans un secteur plutôt mauvais, alors un peu de nourriture en plus, et des nouveaux vêtements on aurait pas dit non tu vois ? Mais quand le gouvernement s'est rendu compte de ce qu'il se passait ils ont fermé l'usine. Et les ouvriers se sont retrouvés au chômage.
Oh bien sûr on leur a offert une belle place dans leurs bureaux de classement, mais mon père pouvait pas se permettre d'aller en ville tous les jours. Alors il a commencé à boire. Et moi j'ai commencé à travailler en cachette.
J'ai 4 sœurs plus jeunes, et ce que gagnait ma mère sufisait pas a nous nourrir tous. Au bout d'un an ma mère est partie, emmennant mes sœurs, j'avais presque 14 ans, mon père trop ivrogne ne se rendais même pas compte que je travaillais toute la journée pour qu'il puisse se saouler toute la nuit.
Mais ça l'appaisait, qu'est ce que j'étais sensé faire ? J'ai essayé de ne pas venir a l'examen psychique profond et j'ai cru que j'avais réussis au début, mais 5 mois après la date qui m'avait étée donnée ils sont venus, et j'avais pas le choix. J'ai 15 ans maintenant.
J'ai aucune idée d'où est mon père. Ni de ce qu'il se passe. Et c'est pareil pour tous les autres, on est tous là parce que nos parents sont qualifiés comme dangereux.
Et je crois qu'ils nous surveillent le temps de voir si on va pas tourner comme eux. Parce que tous les adultes ici sont des SM, et personne veut répondre à mes questions. Je suis sûr qu'il y a plus à savoir. Tellement plus. T'es la première personne qui défend son parent ici, ça change, et tout ce que tu me dis ça rajoute des éléments à mon enquête. Est ce que... Est ce que tu voudrais participer ? "
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Vérification // larry
Fiksi PenggemarHarry a 14 ans quand il est soumis au test, il ne peut plus tromper personne face à l'examen psychique profond, il sait que sa vie ne sera plus jamais la même (Larry Stylinson, dystopie)