Le mercredi, Cora se prépara pour passer la journée avec Mélissa et Samuel. Lorsque le jeune homme vint la chercher le matin, il sentit un poids différent derrière lui.
« - Pourquoi ton sac est si lourd ?
- J'ai mes affaires pour travailler cette après-midi. Mais attends, comment tu peux savoir que ... laisse tomber. »Samuel éclata de rire. Il était habitué au poids de la jeune fille, et était sensible aux moindres changements la concernant. Il avait tout de suite senti que quelque chose était plus lourd derrière lui. Cora se demanda si elle finirait par s'habituer à leur capacité désarmante de tout savoir.
« - Tes parents n'ont rien dit pour aujourd'hui ?
- Non. Ma mère m'a juste dit de profiter de mon après-midi, et mon père s'en moque. Il est encore plus discret que moi. Il ne demande jamais rien, mais il sait tout, c'est impressionnant.
- Je crois que tu as bien pris de son côté. »Cora haussa les épaules. La matinée de cours passa rapidement, et avant de grimper sur la moto de Samuel, elle ne put s'empêcher de lui poser la question une énième fois.
« Tu es sûr que je ne dérange pas ? »
Samuel leva les yeux au ciel. Mélissa avait fait la bêtise de dire à Cora qu'elle et Samuel avaient l'habitude de manger juste tous les deux, et que c'était le seul moment qu'ils avaient ensemble. Depuis, Cora avait l'impression de s'immiscer entre eux. Elle avait tenté plusieurs fois d'annuler, malgré les protestations des deux jeunes.
« Quand on arrive, je tue Mélissa. »
Il offrit ensuite son sourire en coin à la jeune fille, et lui dit qu'elle avait intérêt à monter sur cette moto, sinon il la traînerait de force. Cora se contenta de soupirer et dire qu'un « non, tu ne déranges pas », lui aurait suffit.
Ils arrivèrent très vite, Samuel était pressé et poussait sa moto. Il entendit le rire de la jeune fille, et sentit les vibrations qu'elle provoquait se répandre dans son dos. Depuis le début de la semaine, la jeune fille ne cherchait plus à se tenir à autre chose qu'à lui.
Il laissa Cora descendre et ouvrir le portail. Il n'eut pas le temps de descendre, que Mélissa était déjà là, enlaçant Cora. Il gara rapidement sa moto, ferma le portail et envoya un message à Aaron dans le même mouvement. Il rejoignit ensuite les filles, qui mettaient la table à l'intérieur. Il s'avança, et soupira. Mélissa pérorait sans prêter attention à Cora, qui se tenait un peu à l'écart, mal à l'aise. Il lui posa la main sur le bras, et lui indiqua les couverts, que la jeune fille s'empressa de mettre, heureuse de s'occuper les mains.
Le repas se déroula dans la bonne humeur ambiante. Aaron les appela vers midi, alors qu'il était en pause, simplement pour discuter un moment avec eux. Cora haussa les sourcils, surprise de le voir appeler si tôt, et Mélissa lui expliqua qu'ils s'appelaient tous les midis le mercredi, ou qu'ils s'envoyaient des messages lors des pauses.
« - On a beaucoup de mal à rester séparer. Je suis sûre que tu comprends ça toi aussi, lui dit-elle avec un clin d'œil.
- Mél. »Cora avait un peu rougi. Bien sûr qu'elle connaissait cela. Elle avait de plus en plus de mal à rester loin de Samuel, et de la meute. Mais elle ne voulait pas l'avouer, alors elle changea de sujet.
« - Dans quoi travail Aaron ?
- A l'usine, répondit Samuel en grimaçant. Pour lui, ce n'est pas dur physiquement, mais c'est un boulot très peu reconnaissant, et psychologiquement, c'est très fatiguant. Il ne le supporte pas.
- Pourquoi il le fait ? »Mélissa et Samuel se regardèrent. Mélissa se mordit les lèvres, comme elle le faisait souvent, quand elle était nerveuse. Cora comprit que tout ceci était lié à l'histoire de la meute, et qu'ils hésitaient à tout lui dire. Finalement, Mélissa envoya un message, probablement à Aaron. Ils attendirent en silence, et lorsque la réponse leur parvint, Cora vit le visage de Mélissa s'éclairer.
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Meute [Alpha]
WerewolfC'est une histoire simple : celle d'une jeune fille obligée de vivre dans un petit village où l'anonymat n'existe pas, et celle d'un groupe de trois personnes qui cherche dans ce village perdu une occasion de prendre un nouveau départ. Si tout les o...