Chapitre 15.

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 Cora passa sa journée à attendre la venue de Samuel. Pour la première fois depuis qu'elle connaissait le jeune homme, elle appréhendait un peu de le voir. Elle était encore gênée de l'avoir appelé au milieu de la nuit, de l'avoir fait venir, d'avoir autant eu besoin de lui. Elle ne savait pas si elle devait s'excuser pour cette nuit, ou si Samuel était sérieux lorsqu'il disait qu'il ne la laisserait plus dormir seule. Elle ne savait pas quoi penser. Elle trouvait étrange d'imaginer que Samuel puisse la rejoindre chaque nuit, à l'insu de ses parents, pour dormir dans son lit.

Le cours de ses pensées fut dérangé par le bruit du moteur de la moto. Elle vit sa mère lever les yeux au ciel, et lui crier de ne pas casser son nouveau téléphone, alors qu'elle se précipitait dehors. Elle grimpa sur la moto, ne laissant pas à Samuel le temps de descendre, et ils partirent à toute vitesse.

Samuel se gara, descendit et se planta devant la jeune fille. Celle-ci évita son regard, presque honteuse. Samuel continuait de la fixer, impassible. Il attendait des explications, et il ne céderait pas. Cora finit par le regarder, et elle lut toute l'inquiétude du monde dans ses yeux. Samuel s'inquiétait vraiment pour elle, d'une manière dont elle ne mesurait pas l'intensité.

« - Je suis désolée pour hier. Je ne voulais pas te déranger, ni que tu sois obligé de venir. J'ai été ridicule.
- Tu dis n'importe quoi. Je me fiche d'être venu, je ne veux pas d'excuses, tu n'as pas à m'en faire. Je veux que tu me dises comment tu vas. Et honnêtement, sans rien me cacher.
- J'ai peur. »

Samuel ferma les yeux. Il savait que la jeune fille faisait semblant d'aller bien, il était impossible qu'elle vive normalement après ce qu'il s'était passé. Il avait essayé d'en parler à Aaron, mais celui-ci ne voulait pas pousser Cora dans ses retranchements. Il lui avait dit qu'il offrirait son soutien lorsque Cora le chercherait.

« - Viens.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- On rentre. On a besoin d'en parler tous ensemble. Je veux te prouver que tu ne risques plus rien. »

Cora se laissa entraîner vers la moto du jeune homme, et grimpa dessus sans rien dire. Samuel conduisit vite, et ne ralentit pas à la vision de sa maison. Le portail était déjà ouvert, et cela n'étonna même pas Cora. Elle savait que Mélissa avait dû les entendre. Effectivement, elle était là, contre le portail, à les attendre. A sa vue, Cora se sentit rougir. Elle savait que les autres étaient au courant de sa mauvaise nuit. Encore une fois, elle maudit les loups-garous et leur tendance à tout savoir.

Mélissa la laissa descendre, s'approcha d'elle, l'attrapa par les épaules et l'attira à l'intérieur de la maison. Aaron était déjà en bas, regardant par la baie vitrée, comme le premier jour où Cora était entrée dans leur vie. Mélissa l'embrassa sur la joue et la laissa rejoindre sa place. Samuel les rejoignit, et s'installa contre les jambes de Cora. Aaron se tourna vers elle, s'assit tout en la fixant. Et soudain, elle ressentit une bouffée de calme et de paix l'envahir. Elle avait envie de tout lui dire, et ses peurs lui semblaient bien ridicules désormais. Son Alpha veillait sur elle.

« Tu ne vas pas bien. »

Ce n'était pas une question, mais une affirmation de la part de Aaron. Cora ne répondit pas, il avait raison. Elle continuait de le regarder, et attendait la suite de ses paroles.

« Et tu ne nous parles pas. Evidemment, tu ne nous dois rien, et tu choisis ce que tu décides de nous dire, ou non. Par contre, nous, on ne peut pas te regarder aller mal sans rien faire. Moi, je ne voulais pas te confronter, mais après hier, Samuel nous a fait remarquer que ça pourrait être bien. »

Cora se sentit rougir encore une fois. Elle n'avait pas envie qu'on lui rappelle son accès de faiblesse, et elle n'aimait pas savoir que Samuel avait tout raconté à Aaron et Mélissa. Elle avait l'impression que rien ne pouvait être gardé pour soi à l'intérieur de la meute.

Meute [Alpha]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant