Chapitre 25.

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 Ils roulaient en silence. Alexandre avait envie de dire des centaines de choses, de convaincre Cora qu'il fallait qu'elle porte plainte, mais il savait que cela serait indélicat. Il était à l'arrière, et essayait de ne pas montrer son inquiétude. Lorsque Aaron avait dit à Cora qu'ils allaient à l'hôpital, elle avait fondu en larmes en le suppliant de ne pas le faire, mais Aaron n'avait pas cédé. Il lui avait répété en boucle qu'elle ne pouvait plus rien faire et que Mélissa serait bientôt là. Cora avait alors hurlé quelque chose qui avait glacé le jeune homme.

« Mais elle ne sait pas le calmer ! Il va la tuer ! »

Alexandre avait eu un hoquet de terreur, et il avait vu de la peine passer dans le regard de Aaron. L'homme avait longuement soupiré, et avait forcé Cora à le regarder dans les yeux. Il lui avait parlé longuement, et Cora avait arrêté de lutter.

Aaron freina, sortant Alexandre de ses pensées. Il était arrêté devant chez lui. Alexandre ouvrit la bouche pour protester, mais Aaron sortit de la voiture et l'attendit devant sa porte. Le jeune homme serra doucement l'épaule de Cora et sortit.

« - Je ne viens pas avec vous ?
- Non. On doit régler ça en famille.
- Ce ne sont pas mes affaires, n'est-ce pas ?
- C'est juste que tu n'as pas toutes les clés pour comprendre.
- D'accord. Tu me tiens au courant pour Cora, OK ?
- OK. Tu es le meilleur, tu le sais ça ?
- Prends soin d'elle. »

Aaron embrassa doucement Alexandre tout en se disant que les problèmes allaient commencer. Il se recula et rentra dans sa voiture. Ils roulèrent en silence pendant quelques minutes. Aaron savait qu'ils devaient parler, mais il attendait que Cora soit prête. Il roulait le plus doucement possible, grimaçant en sentant la douleur de Cora à chaque cahot de la route.

« - Désolé, je fais le plus doucement possible.
- J'ai mal.
- Je sais. C'est pour ça qu'on va à l'hôpital.
- Je ne suis pas majeure.
- On s'arrangera. Ne t'en fais pas pour ça.
- Qu'est-ce qu'on va faire, Aaron ?
- Qu'est-ce qu'il s'est passé, demanda-t-il doucement ? »

La jeune fille renifla. Elle n'avait pas envie de vivre une nouvelle fois ce qu'il venait de se passer, mais elle n'avait pas le choix. Elle rassembla son courage et se lança dans un récit détaillé.

Lorsque Samuel était revenu vers elle, elle avait tout de suite compris qu'il se passait quelque chose de grave. Il lui avait presque sauté dessus, et lui avait demandé de monter se cacher dans le bunker. Elle avait refusé, exigeant des explications, et Samuel l'avait attrapée et montée à l'étage. Elle s'était débattue en hurlant et Samuel avait fini par la lâcher. Ils étaient sur le bord du palier du haut. Samuel avait longuement refusé de lui expliquer quoi que soit, lui disant qu'il fallait qu'elle se cache et qu'il devait prévenir Aaron et Mélissa.

« J'ai insisté pour savoir ce qu'il se passait. Il a fini par me le dire, pour me faire taire. Il m'a jeté un papier au visage. »

Cora frissonna intérieurement. Elle voyait encore ce papier, froissé, sale, avec une écriture tristement familière.

Rendez-vous le 28 août, à l'aube. Nous réglerons nos différends une bonne fois pour toute. Préparez-vous à perdre tous ceux que vous aimez.

Aaron sentit une chaleur de haine prendre le dessus. Cora s'interrompit, laissant l'Alpha se calmer. Ses mains tremblaient sur le volant. C'était une catastrophe. Un véritable tsunami. Conscient du regard de Cora, il s'efforça de se calmer et lui fit signe de continuer.

Cora ferma les yeux, et reprit son récit. Elle avait relevé la tête vers Samuel, et il avait commencé à lui dire qu'il fallait qu'elle parte, qu'elle se cache, qu'ils allaient organiser son départ.

Meute [Alpha]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant