Je faisais mes rentrées scolaires toute seule, ma mère devait travailler et ne pouvait pas être là, j'en étais triste et j'enviais ceux de ma classe avec leurs parents... J'étais dans une classe horrible à chaque fois ! Il y avait toujours des tensions entre le groupe des garçons et celui des filles. On aurait dit des guerres de gangs, au départ c'était juste des jets de crayons, après, c'était avec des règles et des ciseaux en guise d'armes.
On avait soit une très mauvaise maîtresse, soit la plus adorable. Cependant, j'avais eu le droit à la pire en CP, CE1, CE2, CM1 et CM2. Que des hystériques qui punissaient tout ce qu'elles voyaient, qui hurlaient alors qu'il n'y avait pas de bruit, qui aimaient nous dénigrer, etc... Lors des récréations, elles parlaient entre collègues et disaient des choses horribles sur certains, dont moi. La plupart du temps, elle abusait beaucoup trop sur le comportement de certains, comme le fait que je sois « très bruyante» alors que je fais partie de ceux qui refusent de parler pour éviter une remarque négative, mais même sans rien dire, celles-ci fusaient.
J'étais encore seule et j'essayais de ne pas attirer l'attention. Mais c'était en CP que j'avais rencontré mon pire cauchemar, mon pire ennemi ! Un gros et grand lard qui m'avait suivi jusqu'à mon année de collège, il trouvait toujours quelque chose à dire sur mon physique :
« Regarde comme t'es grosse, on dirait une baleine ! S'exclama-t-il devant ses amis.
(- Si je suis une baleine, tu es un cachalot...) J'avais envie de lui dire.
- T'as autant de gras dans les cheveux que j'en ai dans ma friteuse !
(- En tout cas, je peux faire ma propre nourriture...)
- T'es tellement moche que t'en as même des boutons !
(- Les malheurs d'une puberté précoce, toi, tu n'auras jamais fini la tienne, même une éternité ne serait suffisante pour changer ta face de crapaud !)»
Je n'avais plus ma Camille pour me défendre et je ne pouvais pas me battre physiquement ni verbalement contre un gros imbécile toujours accompagné de sa troupe de demeurés... Je ne disais rien, je laissais couler. J'avais beau me plaindre au directeur, à mes maîtresses ou à ma mère, rien ne changeait ! Les punitions ou autres méthodes ne lui faisait rien, il n'en s'en voyait que galvanisé d'autant plus.
Comme un virus incurable, il me collait à la peau, même après avoir demandé des explications sur les raisons de sa méchanceté gratuite. Il me donnait toujours la même : « C'est toujours marrant de te voir pleurer !», une réponse qui reflétait bien la personne qu'il était, un tyran et dont j'étais, bien sûr, une victime constante.
VOUS LISEZ
MY PRECIOUS CAMELIA
RandomSuite à un passé en commun où elles partagent une amitié fusionnelle, Camille et Mila se retrouvent après plusieurs années de séparation. Si au début leur relation reste ambigüe, elle le devient d'autant plus lorsqu'elles se rapprochent étrangement...