CRY BABY

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J'étais une petite fille qui pleurait souvent, beaucoup trop souvent. Je pleurais autant quand je tombais par accident, que lorsque je me disputais avec mes camarades de classe, juste parce qu'ils aimaient bien me voler mon doudou lapin. Et à chaque fois, une blondinette aux yeux marron reprenait mon bien de la main des kidnappeurs avec un air très calme ; j'avais même le droit à un léger sourire lorsqu'elle me le rendait, puis, elle retournait voir ses amis. C'était comme cela que j'avais rencontré, ma première et unique amie, Camille.

Je n'arrivais pas à m'intégrer dans ma propre classe ni à socialiser avec les autres élèves, puisque j'étais la « pleureuse ». J'allais dans un centre avec d'autres enfants pour régler ce problème, à la grande surprise de notre « psychologue » qui nous surveillait dans une grande salle de jeux, je pleurais moins car j'étais trop occupée à régler les conflits des autres enfants, j'avais certainement imité le comportement de ma protectrice. Malgré tous ces efforts, je jouais encore seule avec mon doudou lapin tout en lançant des regards furtifs à Camille, avec ma discrétion légendaire... C'était très gênant lorsqu'elle et ses copines me voyaient les regarder, puis parler entre elles, je me sentais jugée et dans le mauvais sens en plus de cela !

 C'était très gênant lorsqu'elle et ses copines me voyaient les regarder, puis parler entre elles, je me sentais jugée et dans le mauvais sens en plus de cela !

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 Pourtant, je m'étais mise en quête de me rapprocher de cette Camille. C'était la seule à être gentille avec moi et je ne la voyais jamais sourire ni rigoler avec ses amies. J'étais prête à me lancer, je m'étais déjà levée pour aller discuter avec elle, mais elle était avec ses amies... Elles m'avaient vu venir... Elles commençaient à rigoler... Sauf Camille, qui me regardait avec le même sourire qu'à chaque fois qu'elle me redonnait mon doudou lapin :

« Tu voudras faire une course de vélo avec nous à la prochaine récréation ? Me demanda Camille.

- Nous sommes déjà quatre, il n'y a plus de place pour elle dans notre équipe ! Rétorqua une fille de son groupe.

- Surtout si c'est pour qu'elle pleure si elle tombe de son vélo comme la dernière fois ! S'exclama une autre.

- Elle n'aurait pas pleuré si on ne l'avait pas poussé ! Répondit Camille en se tournant vers elles, avec un regard colérique.

- Si tu joues avec elle, tu ne fais plus parti de notre groupe ! Déclara la dernière.»

Camille n'avait rien dit après cela, elle m'avait juste pris par la main et nous étions parties. On s'était mise dans mon coin habituel et elle avait commencé à me parler de mon doudou lapin, c'est comme cela qu'on avait commencé notre fabuleuse amitié.

  On se faisait parfois embêter par ses anciennes amies, sauf qu'elle était plus maligne que les trois autres et m'avait demandé de pleurer toutes les larmes de mon corps, pour courir jusqu'à notre maîtresse en disant qu'elles m'avaient encore insulté ou frappé, à chaque fois qu'elles venaient vers nous. Une technique mesquine, mais très efficace, puisqu'elles se faisaient rouspéter et on ne les croyait jamais !

On s'invitait l'une chez l'autre où on faisait des soirées pyjamas ou des après- midis avec un fabuleux programme : goûter et sieste. De plus, en plus souvent, on avait même la chance d'être gardé par la même nourrice, ce qui nous permettait de nous voir encore plus qu'à notre habitude ! Nos mères étaient même complices et elles commençaient à s'inviter l'une chez l'autre, sans nous.

J'étais sur un petit nuage jusqu'à ce que j'entende ma mère et la sienne par accident... Ma mère parlait d'un déménagement dans la ville d'à côté pour mon entrée en primaire... J'étais bouleversée et je ne l'avais pas raconté à Camille. Je ne lui avais strictement rien dit jusqu'à mon départ dans la ville d'à côté, je n'avais même pas eu à l'idée de la voir une nouvelle fois, j'étais totalement rongée par la tristesse... Ma mère me donnait des nouvelles de Camille au début et elle en avait de moi en retour, jusqu'à ce que ma mère n'ait plus aucun contact avec elles, donc, plus de nouvelles, jusqu'à mon entrée en CP.

MY PRECIOUS CAMELIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant