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Plaçant une feuille de papier vierge sur la vielle machine à écrire, Élisabeth Leth commença à taper

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Plaçant une feuille de papier vierge sur la vielle machine à écrire, Élisabeth Leth commença à taper.

Une fois de plus, le gouvernement allait défavoriser les pauvres, démunis et sans abris, au profit d'un stupide centre commercial.

Mais jusqu'à quand allait-elle continuer à mener ce combat, sans jamais apercevoir le bout du tunnel ?

Plus de cinquante orphelins se retrouveraient dans la rue, sans domiciles fixes, juste parce qu'ils auraient la peau foncée.

Elle était là, assise sur une chaise, dans la salle de réception de l'orphelinat, entrain d'écouter pour la énième fois, la même cassette. Alors que, l'imprimante lui présentait le résultat de ses recherches.

Ce jour là aussi, le réveil avait sonné à six heures du matin. Mais, elle était debout depuis bien longtemps. Dormir en envisageant la destruction future de l'orphelinat, lui semblait surréaliste.

Les informations avaient débuté à la télévision, mais, elle n'avait pas monter le son. Elle détestaient les riches.

Si seulement, on avait eu plus de temps, s'écria-t-elle. Comment cinquante enfants peuvent-ils se retrouver seuls dans la rue, avant-même d'atteindre la maturité ?

Ayant héritié de l'orphelinat, sous les désirs de sa mère, la jeune dame n'en espérait pas grand chose. Ce qu'elle voulait, c'était que ces enfants vivent en se disant qu'il n'est jamais trop tard.

" Élisabeth "

La voix de l'autre dame était voilée, âpre, comme si elle faisait un effort insurmontable pour parler.

- Que le bon Dieu vous bénisse, sage dame, que voulez-vous ?

- Élisabeth, cet homme, celui à la peau claire, il est juste devant, il vous veut.

Mal à l'aise sur sa chaise en plastique trop raide, Élisabeth croisait puis décroisait ses jambes.

- Laissez-le entrer.

Elle restait sceptique. Elle haïssait les malpolis, dominateurs et goujats. Et portant, l'homme la regardait comme un simple mendiant et demanda :

" Puis-je m'asseoir ? "

- Que Dieu vous bénisse, asseyez-vous !

Fernando portait une veste neuve, il avait fait des économies l'année dernière.

Bien que devant le boutiquier, il avait hésité entre elle et un chemisier en cuir pour Anastasia, il savait que sa veste noire lui irait à merveille.

- J'aimerais adopter une fille, d'ici. Commença Fernando.

Celui-ci savait s'y prendre. Il se doutait bien que la dame resterait sur ses gardes, il voulait faire bonne impression.

- Est-ce votre fille ?

Face à cette question, le jeune père hésita un peu. Mais, la dame poursuivit :

- Madame Margréa est venue ici, hier.

- Ah, je vois.

- Esperanza Caprio est bel et bien votre fille. Seulement, nous ne pouvons lui donner l'obligation de vous suivre, elle doit le vouloir d'elle-même.

- Parle-t-elle le français ?

- Elle ne parle que le français !

Il aurait bien voulu que la bonne dame lui propose une tasse de café, sa gorge se faisait sèche.

" Faites venir, Esperanza DiCaprio, tout de suite ! "

La jeune fille se tenait très droite, en face de Élisabeth avec, des cheveux regroupés en une queue de cheval, très mal entretenus.

Pourtant, les yeux de la fille étaient si gris, tels ceux de sa mère.

Son expression de dédain, rappelait tellement à Fernando, à quel point il avait été amoureux de Margréa à l'âge de seize ans.

Ses poings serrés effleuraient tout le temps ses cuisses, d'une manière nerveuse.

Elle s'humecta les lèvres tout, en repoussant une mèche de cheveux, sur son visage.

- Sois bénie ma fille, je te présente monsieur Fernando.

Esperanza bougea légèrement, afin de mieux observer le monsieur.

Elle était crevée. Ces trois dernières semaines, elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit.

Toutes ses préoccupations se reposaient sur cette unique évidence : L'orphelinat allait fermer ses portes.

Hier, devant la petite statue de la sainte marie, elle avait promis à chacun des enfants de l'orphelinat, qu'elle ne les abandonnerait jamais.

" Tu vas bientôt quitter l'orphelinat, Dieu soit loué ! "

" Tu vas bientôt quitter l'orphelinat, Dieu soit loué ! "

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Esperanza CaprioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant