Fernando Aïres, avait enfin accepté que Margréa, son amour de jeunesse à la peau foncée, remette pied chez lui, après seize années d'oubliettes.
Sachant que, sa femme Anastasia ne devait en aucun cas être au courant de sa venue, au risque de déclenc...
- Va-t-elle partir avec lui, le monsieur clair ? S'enquit l'autre dame, un balais brosse en main.
" Évidemment "
Élisabeth se tourna vers Esperanza, un sourire poli aux lèvres :
- Et toi, qu'en penses-tu, ma chérie ?
" Je pense, dit-elle. Je crois que, je devrais rester. Je ne peux pas abandonner mes amis. "
Esperanza avait vraiment cru que, la bonne dame allait revenir sur sa décision.
- Ce monsieur est la solution, à tous tes problèmes, mon enfant. Ici, tu n'as pas d'avenir.
" Comme tous les autres " s'opposa-t-elle.
- Il a suffisamment de moyens pour mieux s'occuper de toi, Esperanza !
- Et eux alors, où iront-ils lorsque l'orphelinat fermera ses portes, qui s'occupera d'eux ?
- je vais construire un autre orphelinat pour eux, si et seulement si, tu viens avec moi.
" Avant que ma femme ne s'en rende compte. " Pensa-t-il. "
La brutalité de ses propres mots, surprenaient encore Fernando. Seize ans après, il ressentait toujours en lui, le choc et la cruauté de sa séparation avec Margréa. Parler mal à Esperanza serait comme, détruire Margréa, une seconde fois.
- Je te le promets, continua-t-il, sur un ton plus calme.
Élisabeth se pencha en avant.
" Vous en parlez, d'une façon tellement adorable. Vous êtes sûrement quelqu'un de bien. "
- Je ne veux pas abandonner mes amis. S'exclama Esperanza, en se cachant derrière la dame au balais.
" Tu viendras les voir deux fois par semaines. "
L'homme de quarante cinq ans, dans sa veste noir, plaça ses mains dans les poches.
Il repensa à sa femme et à tout le vacarme qu'il avait provoqué en partant.
- Monsieur, veillez être très tolérant, la première semaine.
Fernando, sortant brusquement de ses pensées saugrenues, fronça les sourcils.
" Elle ne sait pas ce qu'est un climatiseur et pense qu'il y a des gens dans la télévision. "
Il songea promptement aux yeux de la petite analphabète, leur couleur si nostalgique, si tendre.
Il lui avait semblé, en regardant Esperanza, que la dame au balais brosse le lorgnait méchamment.
On aurait dit qu'elle l'insultait. Peut-être l'avait-elle déjà vu quelque part ?
- Ne vous inquiétez pas, elle sera heureuse chez moi.
Fernando avait les mains jointes, les doigts écarlates pointés vers le haut. Son attitude donnait l'impression qu'il priait intérieurement.
- Attendez, nous sommes un orphelinat très pauvre. Cela n'exclut en rien l'organisation, vous allez devoir signer une décharge, avant.
- D'accord.
Esperanza avait pressenti qu'aujourd'hui, allait être un jour différents des autres. Elle s'était douchée, rasée et avait porté la plus belle de ses salopettes.
Ses pieds nus tremblottaient sur le plancher alors que, Fernando signait la décharge.
- Merci monsieur. Chaque fois qu'un enfant est adopté, nous sommes les plus heureux du monde. J'espère, que Dieu fera en sorte que tous les gamins finissent par avoir un chez eux, un jour.
- Je viendrai vous voir, promit-elle. Lorsque j'en aurai l'occasion.
Sans pourtant répondre, il s'était permit de lui faire un gros câlin.
Étrangement, celle-ci n'avait pas résisté.
Peut-être avait-elle compris qu'ils étaient du même sang ?
" Pourvu que ma femme change vite d'avis, en voyant à quel point Esperanza est adorable. "
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