je retrouvais la parole (partie 19)

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Mes premiers jours après mon réveil se passaient difficilement. Les visites se succédèrent dans ma salle privée. J'ai reçu les visites de mes collègues et des ami(es) de longues dates. Franchement je ne m'ennuyais pas durant la journée. Le seul problème est que je ne pouvais pas les répondre, juste des signes de la main. Au fur et à mesure, j'reprenais l'usage de mes quelques membres. A propos de mes jambes, j'pense que c'est fini. J'avais trop de chose à dire, malheureusement je n'y parvenais pas. Ma mère passait les nuits avec moi durant les jours de semaine et pendant les weeks, Fatima prenait le relais.

Les médecins ont été hyper gentils avec moi, ceux du jour comme de la nuit. Ils faisaient tout leur possible pour que j'recouvre la santé le plutôt possible. Ils y arriveront quelques semaines plus tard, j'commençais à sortir des mots de ma bouche et petit à petit, j'retrouvais la langue même si je me fatiguais quand j'parlais. Ils étaient heureux tout comme moi.

Un jour, j'vois mon père et le médecin chef se concertaient, j'pense qu'ils voulaient m'annoncer quelques choses de sérieux. J'ai entendu le médecin dire :

Le médecin : Mr, il est temps d'affronter votre fils et lui dire la vérité.

Mon père : Vous avez raison mais je le ferai aujourd'hui, d'ailleurs, j'suis avec sa mère, sa femme et sa petite sœur.

Il les invite à entrer dans la salle en compagnie de mon médecin. J'avais le cœur qui battait trop fort.

Moulaye : Qu'est-ce qui se passe Papa ???

Mon père : Nous avons une triste nouvelle à t'annoncer mais il faut que tu le saches. Tu es fort et je n'ai pas de doute la dessus.

Moulaye : Une triste nouvelle comme par exemple : Je ne marcherai plus ???

Ils se regardaient les uns et les autres. Ma sœur et ma Fatima étaient les plus surprises. Apparemment, elles n'étaient pas au courant.

Ma sœur : Qu'est-ce  que tu dis ??? Tu es fou pourquoi ses pensées fréro.

Fatima : Oui mon cœur, ta sœur a raison. Tu n'as pas le droit de penser négativement. Nous avons besoin de toi, donc soit fort arrête ses genres de réflexions et écoute ton père c'est mieux.

Pendant cette discussion, ma mère commençait à verser quelques larmes et mon père avait l'air abattu. Eux, ils savaient de quoi j'parle.

Moulaye : Je ne blague pas mes chéries malheureusement c'est la stricte vérité. Papa dis-leur ce qui se passe.

Ma sœur : Papa, il est sérieux ???

Mon père : Malheureusement, c'est la triste vérité. Il perdra l'usage de ses jambes.

Elles s'éclatèrent toutes les deux. Je les comprends c'est un choc d'entendre cette nouvelle mais ainsi va la vie. Je me suis efforcé à accepter mon sort. Je ne pouvais pas échapper à mon destin. J'ai gardé la foi, malgré cette dure épreuve. J'étais triste pour elles, je les regardais pleurer et je me suis juré de ne pas pleurer devant elles. Dieu m'aida à garder mes émotions à l'intérieur de moi. J'lisais dans les yeux de ma mère, un grand sentiment d'impuissance. Elle a été toujours près de moi pour me sauver et me protéger de tout mal. Mais cette fois-ci, elle n'y peut rien. Le destin est un adversaire plus fort que tout le monde. 

Mon père : Calmez-vous. Vous n'avez pas le droit de vous comporter de la sorte. Il a besoin de votre soutien et vous ne pouvez que le montrer en restant fortes.    

Elles mettaient du temps à se calmer et le médecin les invite à sortir parce qu'il sentait que j'essayais de gérer mes émotions et que ce n'est pas bien pour un malade. Il ne restait que mon père dans la salle. Il en profitait pour me parler entre homme.

Moulaye et Fatima: Du mari joyeux au mari cocufié et battuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant