Chapitre 14

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16 Juillet 2019.

On est de repos à Albi, enfin ! Je me suis réveillée dans les bras de Julian alors que celui-ci dormait encore. J'ai fait ma toilette, j'ai enfilé une robe bleu foncé et me suis maquillée légèrement. J'ai toujours le fameux collier de Julian autour de mon cou. Quand je me suis regardée dans le miroir, j'ai pu apercevoir des taches rouges sur mon cou ; ressemblant à des suçons ; sûrement la trace de Julian. On peut dire qu'on s'est bien défoulés hier... J'ai alors mis un léger foulard autour de celui-ci.
Julian se réveille juste quand j'ouvre la chambre pour descendre manger. Je lui dis bonjour en lui faisant un bisou :
« - Tu es belle aujourd'hui ! Il me déclare.
- Parce que je ne suis pas belle les autres jours ?
- Si, mais là tu es encore plus magnifique ! Il me sourit.
- Je t'attends pour descendre ?
- J'en ai pour cinq minutes ! »
Alors que je m'assieds pour l'attendre et qu'il se lève, il remarque mon foulard :
« - C'est ta petite touche personnelle, ce foulard ?
- Devines à cause de qui j'ai été obligée de mettre ça !?...
Julian écarquille les yeux comme s'il avait un déclic.
- Ah !
On éclate de rire.
- Ce n'est pas grave...
- Je l'espère. J'ai eu un coup de folie... Excuse-moi pour ça.
- Ne t'excuses pas, j'étais consentante.
- Encore heureux. Tu ne regrettes pas... ?
- Regretter quoi ?
- Cette relation avec moi... Ça ne doit pas vraiment être facile toute cette pression... Et encore tu n'as pas été sous les yeux des caméras.
- Je l'assume ; je t'assume. Je t'aime, alors je te prends tout entier. Même si ça doit arriver, je ne regretterai rien. C'est mon choix.
- C'est notre choix ! Je t'aime.
On s'enlace puis on descend manger avec toute l'équipe. Je croise Patrick :
« - Clara... C'est normal que Julian porte ta montre ?
- Oui, je crois qu'on devrait parler... J'ai beaucoup de choses à te dire...
- Tu veux t'asseoir ? »
On s'assied alors au bord d'une table, et je me confie à lui.
- Tu sais... Il s'est passé beaucoup de choses depuis mon arrivée ici...
- Dis-moi, je ne te jugerais pas et tu le sais très bien.
- eh bien... Depuis que j'ai rencontré Julian on ne se lâche plus...
- Je l'ai bien vu ! Je pensais que tu avais quelque chose de grave à me dire ! Il rigole.
- Ahah ! Et s'il porte ma montre c'est parce qu'il m'a offert un collier qui comptait beaucoup à ses yeux...
- Donc tu lui as offert ta montre en retour, me coupa Patrick. - Exactement ! On ne peut rien te cacher !
On éclata de rire.
- ... Si vous vous aimez alors je ne vois pas le mal ! Tu sais, Julian est l'un des meilleurs coureurs de l'équipe à mes yeux. Et c'est quelqu'un que j'aime beaucoup, avec la tête sur les épaules. Félicitations pour vous deux ! »
Julian se joint à nous et serre la main de Patrick :
« - Comment ça va, Julian ?
- Ça va très bien !
J'échange un regard complice avec Patrick, et Julian le remarque.
- De quoi vous parliez vous deux ? Demande Julian.
- Rien...
- De toi ! Exclame Patrick alors que je commence à répondre. Félicitations pour vous deux ! Mais tu le sais Julian, je compte sur toi pour ne pas trop vous dévoiler. Tu dois prendre soin de Clara.
Julian lui sourit.
- Merci Patrick. Je ferai tout pour la protéger. Je te le promets.
- Très bien, je vous souhaite alors une bonne journée ! Il déclare en se levant. »
Nous faisons une accolade à Patrick avant qu'il ne s'en aille.

Retournés dans la chambre, aux côtés des autres coureurs, Julian prend la parole :
« - Alors ! Sur le planning d'aujourd'hui ce sont toujours des réunions de prévu ?
- À ce que m'a dit le staff toute à l'heure, on va devoir se contenter de ça... Dit Enric.
- Pas de problème tant qu'on reste peinards... »

Quelques temps après, nous sommes rendus pour les réunions.
Tous les coureurs se font accoster pour faire de courtes interviews, alors que je reste plutôt à l'écart pour ne pas déranger.
C'est alors que l'un des membres du staff venu m'accoster :
« - Hey ! Vous êtes l'une des proches du staff ? Il me demande en me tendant la main.
- Bonjour, c'est exact ! Je suis la nièce de Patrick Lefevere, je lui réponds en lui serrant la main.
- Il n'est pas avec vous ?
- Non... En fait je suis venue accompagner les coureurs...
- Ah oui ! Ils sont très sympas. Vous les avez découverts ?
- Effectivement...
Enric nous voit, alors que j'essaie de me sortir de cette situation. Il vient à ma rescousse.
- Hey, comment ça va ? Questionne Enric au membre du staff.
- Ça va bien, et toi ?
- Bien aussi ! Vous venez de rencontrer Clara, la copine de Julian ?
Le membre du staff nous regarde, interloqué.
- La copine de Julian ?
Enric me fixe en comprenant qu'il vient de gaffer.
- Oui. En effet, je suis à la fois la nièce de Patrick, et la copine de Julian, je reprends.
- Ah ! Excusez-moi, je ne savais pas.
- Il n'y a pas de mal, je lui adresse. »
Nous finissons la discussion, puis j'accompagne Enric rejoindre Julian et les autres :
« - Ça va ? Demanda Julian en nous voyant arriver.
- Ça va, ne t'inquiète pas, je lui réponds.
- Rien de grave, juste une petite gaffe de ma part, déclare Enric.
- Ce n'est pas ta faute ! Tu ne pouvais pas savoir... Et puis, avec Julian, on ne pourra pas s'éterniser à rester discrets jusqu'à la fin de notre vie.
- Attendez, je ne comprends rien. Racontez-moi, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Interrompt Julian.
- Juste un membre du staff un peu trop intrusif... Mais rien de grave je te dis.
- Oui rien de grave ! Exclame Enric.
Julian nous adresse un regard perplexe.
- Si vous le dites... »

Nous finissons les réunions quelques heures plus tard ; et allons dans l'une des chambres des coureurs. Alors qu'on parle et qu'on regarde la télévision, les kinésithérapeutes arrivent pour s'occuper des coureurs. Je laisse Julian se faire chouchouter alors que Kasper s'assieds à côté de moi pour me parler :
« - Ça va ? Il me demande.
- Très bien et toi ?
- De même. Et avec Julian, tranquille ?
- Oui pourquoi ?
- Il m'a vite fait parlé de vous deux...
- Ah...
- Il m'a dit qu'il avait peur de te faire du mal avec la distance, tous ses déplacements ainsi de suite... Il ne veut pas te lâcher, mais il ne sait pas comment t'en parler.
Je regarde Julian furtivement, qui est allongé les yeux fermés alors que son kinésithérapeute lui massait les mollets.
- J'en ai peur aussi, je t'avoue... Mais je n'ai pas envie de le lâcher non plus.
- Tu penses que ça fonctionnera entre vous deux, une relation à distance ?
- Je ne veux pas me poser la question trop tôt... Déjà, il y a les vacances qui arrivent alors on pourra se voir. Et après on verra si je peux me libérer ou non... Mais dans tous les cas je ferai tout pour passer le plus de temps possible avec lui sur les routes, dans la limite du raisonnable.
- Je te comprends. Bon, je ne t'embête pas plus.
Je lui souris.
- Il n'y a aucun problème ! Merci. »
Kasper s'en va en me saluant.

Après que les kinésithérapeutes aient finis leur travail, j'approche Julian qui est presque endormi :
« - Je te dérange ? Je lui demande.
Il tourne la tête en ma direction.
- Du tout ! Il m'exclame en me faisant signe d'avancer. Viens par-là s'il te plaît, je dois te parler.
Je m'assied à ses côtés, et il entoure mes hanches de son bras tandis qu'il tenait sa tête avec l'autre.
- Dis-moi.
Je plonge mes yeux dans les siens puis lui sourit.
- J'ai peur que ça se termine.
- De ?
- Entre nous deux..
Je le coupe en mettant mon doigt sur ses lèvres.
- Ne dis rien, Kasper m'a déjà raconté.
Il dévie ses yeux sur mes cheveux à mes paroles, puis le regard perdu il joue avec mes mèches.
- Tu ne peux pas savoir combien je tiens à toi...
Des larmes veulent s'échapper de mes yeux.
Il abandonne sa position allongée pour être assied, puis me prend dans ses bras.
- J'ai tellement souffert...
- Je comprends ce que tu ressens. Mais moi, je ne suis pas comme les autres. Je serai toujours là pour toi, quelle qu'en soit la fin...
Je le dégage de ses bras.
- Ne parles pas de fin ! Je t'en interdis... Je lui déclare en prenant une voix cassante.
Il me prend la main et l'embrasse.
- Tu es ma princesse. Ma lionne, mon amour, ma chérie, tout ce que tu veux être... Et tu resteras toujours la femme que j'aime. »
Je verse un torrent de larmes à ces mots prise d'un pincement au cœur et il m'enlace encore une fois :
« - Arrête de pleurer je te dis ! Tu ne mérites pas de verser des larmes. Tu es belle, souris ! Il m'exclame en me prenant la tête de ses deux mains, le visage juste en face du mien.
- Julian... Ne me laisse pas, je t'en conjure... Ne me laisse pas...
- Je ne te laisserai pas ! »
On s'étala sur le lit :
« - Restes là, je reviens, me dit Julian. »

Quand il réapparait avec je ne sais combien de choses dans ses mains, il les étale sur une petite table :
« - Qu'est-ce que tu fais ? Je le questionna.
- Je t'ai apporté pas mal de choses... »
Il vient vers moi; me tendant un paquet de mouchoirs, une tasse de café, et des barres de céréales :
« - Tu es fou !
- Non, je prends juste soin de toi. Allé, enfiles ça. »
Il me tendu un sweat-shirt floqué Deceuninck-Quick Step :
« - C'est tout ce que j'ai trouvé, mais ça fera l'affaire. Je ne sais pas où est passé le mien. Je ne veux pas que tu attrapes froid... Et bois ça aussi, il me dit en me tendant la tasse. Je viens de le faire spécialement pour toi. Si tu as faim, je t'ai aussi apporté des choses à grignoter. Ce sont mes préférées ! Il m'exclame en parlant des barres de céréales.
Je le regarde attendrie voire presque choquée.
- Je ne mérite pas mon amour...
- Ne dis pas de choses pareilles, bien sûr que si tu me mérites !
- Pardonne-moi d'être si sensible...
- Mais c'est déjà oublié mon cœur ! Il me fait un bisous sur le front, puis j'enfile le sweat; car il a raison je suis à deux doigts de geler avec ma simple robe. Ce n'est rien d'être sensible, tu ne dois pas voir ça comme un défaut.
- C'est vrai, je ne devrais pas...
Il se lève, se met en face de moi puis se baisse ; il détache le foulard autour de mon cou.
- Et enlèves ça, aussi. Tu n'as pas à avoir honte. En plus, on est que tous les deux pour l'instant.
Je le laisse faire.
- C'était alors vrai quand Patrick m'avait juré que tu étais un vrai gentleman...
Il rigole.
- Je voudrais bien savoir tout ce que vous avez dit d'autre sur moi, avec Patrick !
Je m'allongea sur le lit.
- Il ne vaut mieux pas que tu le saches ! Je le taquine.
- Ahah ! »
Julian me rejoint sur le lit :
« - Allé, passes une bonne nuit princesse !
On se fit un dernier bisou puis je me serre contre lui.
- Tu me dis si mon sweat te donne trop chaud...
- "MON sweat" !? Ne t'inquiète pas ahah ! »

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