View of the heart

Chapitre 9

10 Juillet 2019.

Aujourd'hui, on en est à la 5ème étape du Tour de France. Cette étape, qui démarre à Saint-Dié-Des-Vosges à 11h15, vers Nancy, finissant à Colmar à 15h45 dans le Grand Est de la France regroupe de multiples côtes. En tout, les coureurs en auront pour 169km. Ce n'est pas l'une des épreuves les plus dures, en revanche elle va demander un minimum de ressources. Je crois en Julian ; il nous a jusqu'à maintenant démontré qu'il était à la hauteur de ce Tour de France 2019. Hier, juste avant de me coucher, je me suis renseignée sur ses anciennes courses. Et je dois dire que Patrick avait raison ! Julian est un excellent puncheur, et je l'admire de plus en plus chaque jour.
Ce matin, il est venu toquer à ma porte de bonne heure pour me réveiller et m'informer qu'ils partiraient encore une fois tôt de l'hôtel. On a pris le déjeuner ensemble puis on a fait nos valises direction Saint-Dié. J'ai tenu à accompagner toute l'équipe cette fois.

Me voici donc maintenant dans le bus, accompagnée de tous les coureurs ainsi que de quelques membres du staff ; direction le village d'étape.
Tout le monde se prépare pour l'étape 5, chacun à sa façon. La plupart ont de la musique dans leurs oreilles tentant d'évacuer leur stress alors que d'autres discutent entre eux. Personnellement, je suis assise aux côtés de Julian, qui est pensif le regard vers la vitre et le casque audio sur la tête, tandis que je regarde les informations du jour sur mon smartphone. J'essaie de rester connectée le plus possible avec le monde qui m'entoure ! Pendant que je scroll les informations, et que le paysage défile sous les yeux de Julian, j'aperçois soudain une publication Instagram dont les commentaires me font me poser quelques questions. J'en informe Julian en passant ma main sur son épaule. Il se retourne et enlève l'un de ses écouteurs de son oreille :
« - Qu'est-ce qu'il y a ? Me demande-t-il.
Je lui tend l'écran de mon smartphone, puis il penche la tête dessus. Cette publication date du 9 Juillet 2019 et vient du compte Instagram de Julian ; on peut y voir trois photos; sur celle qui m'intéresse posent, dans le bus de l'équipe après la course d'hier, Julian accompagné d'un certain Franck Alaphillipe.
    - Franck, c'est ton cousin ? Je lui questionne.
    - Oui, pourquoi ?
    - Je crois l'avoir croisé une fois dans l'hôtel en Belgique, je croyais que c'était seulement ton entraîneur !
Il reste fixé à mon visage, comme les yeux dans le vide, puis se tord de rire.
    - Non ahah ! C'est vrai que je ne te l'ai pas présenté ! En même temps, il fallait être avec nous à Nancy ! M'exclame-t-il le sourire aux lèvres.
Je reprends mes esprits et décompresse.
    - Il t'a parlé quand vous vous êtes croisés ? Reprend-il.
    - Non, on s'est croisés comme deux parfaits inconnus ! Je n'y crois pas ! Je lui réponds en commençant à rigoler. J'ai croisé ton cousin mais je ne savais pas que c'était ton cousin !
- Au moins ça prouve bien que tu n'étais pas venue ici dans le but de m'avoir.
- Parce que t'as déjà pensé que j'étais une groupie ahah ?
- Non même pas ! À vraie dire peu importe, que tu avais été une groupie ou non. Le plus important c'est la sincérité, pas vrai ? ... Après, si t'avais été folle, je n'aurai sûrement pas eu le même discours ahah.
- N'exagères pas ahah ! Et bien sûr que c'est la sincérité qui l'emporte. ...Du coup... Tu es sincère ?
- Parce que pas toi, madame la groupie folle ? Prononce-t-il me taquinant.
Je me retourne sur lui et le tape gentiment sur le bras.
- Si tu continus, tu n'auras plus aucun massage de ma part, je le taquine en me retournant de l'autre côté, faisant la moue.
Il rigole puis enroule son bras autour de mon cou.
- Noooon... ! Me réplique-t-il. J'aime bien tes massages ! »
Je le regarde puis lui sourit, et pose ma tête contre son torse. Je peux sentir son cœur battre de plus en plus fort... Je m'y sens en sécurité.

Quelques temps après, nous arrivons à Saint-Dié. Les coureurs s'étaient déjà changés afin d'être parés. On descend tous du bus, puis chacun prend ses marques sur leurs vélos. Ils s'échauffent pendant que je discutais avec le staff à côté.

Les minutes passent de plus en plus ; on arrive à l'heure du départ. Il est, comme prévu 11h15 quand la cinquième étape de ce Tour de France débute.
Je rentre dans le bus, accompagnée du staff de l'équipe ; en direction du lieu d'arrivée ; Colmar. On peut suivre la course en direct grâce à la télévision qui était installée à l'intérieur du bus. Au menu du jour ; une arrivée en sprint à Colmar. Les coureurs arrivent en peloton et le gagnant fut Peter Sagan ; grand coureur de Bora-Hansgrohe. Julian termina dixième, juste derrière Peter à la ligne d'arrivée, conservant alors son maillot jaune pour l'étape 6. Il était à 14 secondes précédant le deuxième, tandis qu'Enric Mas atterris huitième au classement général ; 46 secondes derrière son coéquipier Julian.

Après l'étape, Julian toujours maillot jaune va, comme à son habitude répondre aux questions des journalistes, en plus de monter sur le podium.
Une fois terminé, il vient en notre direction. On monte tous dans le bus, puis une fois au fond du bus, assit sur le grand canapé, il se rapproche :
« - Tu as vu ça ? Un quatrième lion avec moi ! Me dit-il en me montrant joyeusement sa peluche.
- Un quatrième ? Mais ce n'est que ton troisième ? Je lui réponds dans l'incompréhension.
Il me prit dans ses bras en rigolant.
- Non ! J'ai aussi ma lionne préférée à mes côtés ! »
Il me serre de plus en plus fort, et j'aime ça. Je l'enlace alors en retour, puis plonge mes yeux dans les siens. Je savais que les autres coureurs pouvaient nous regarder, mais à ce moment-là seulement Julian comptait à mes yeux. Je l'embrasse sans me poser de questions.
Alors soudain j'entends comme des applaudissements. On se retourne vers l'avant du bus puis on voit toute l'équipe nous applaudir, en plus des membres du staff. Enric nous fait un clin d'œil avec le pouce en l'air, et les autres nous applaudissent en rigolant. Julian se détache et fait signe à l'équipe de modérer leurs applaudissements en rigolant.
On s'assied tous de bonne humeur direction l'hôtel. Je suis toujours à côté de Julian, les trois lions à nos côtés. Il pose sa main sur ma cuisse et me sourit.

Arrivés à l'hôtel, il était 19h. On part manger. Je vais avec Patrick laissant Julian avec ses coéquipiers. Une fois le dîner terminé, je me précipite vers ma chambre me doucher.
Quelqu'un toque à la porte juste après que j'eu finis. Je me précipite en sa direction puis ouvre ; Julian apparut souriant :
« - Je te dérange ? Me demande-t-il.
- Non pas du tout !
- Je venais juste te dire bonne nuit.
Je fais alors entrer Julian. On se prend dans les bras puis on se fait un dernier bisou avant d'aller nous coucher.
- Bonne nuit ! Je lui exclame alors qu'il se retournait.
- Bonne nuit ! Me répond-t-il en souriant. »
Il s'en va, puis je pars me coucher à mon tour...