8. Famille

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Le samedi tant attendu avait enfin montré les premiers rayons de soleil. Il était temps, l'appréhension et l'anticipation régnait dans l'air. Il fallait que cela s'arrête. Ce soir-là, à 18h précise, ils sauront ce que l'avenir, prévue par le grand Albus Dumbledore, leur réserve.

Harry et Remus étaient levés comme à leur habitude. Harry n'avait pas profité de sa dernière nuit seul. Il s'était tourné et retourné tout au long du peu de sommeil qu'il avait réussi à avoir. Il avait eu de quoi réfléchir, entre l'arrivée de Snape et Malfoy, la venue de Neville, et les conversations avec Remus. En effet, ces dernières avaient fait un bon bout de chemin dans l'esprit du jeune sorcier. Mais elles se heurtaient toujours à quelques obstacles ici et là. Le principal étant que, pour lui, il ne méritait pas d'aide, pas de compatissance, pas d'empathie, et sûrement pas d'amour...Pourtant c'était tout ce que son parrain voulait lui offrir. Aussi simple que cela pouvait paraitre, l'amour Harry ne pouvait, ni en donner, ni en recevoir. Il n'en connaissait pas les mécanismes. L'amitié avait déjà été difficile à maitriser, il avait eu des hauts et des bas amicaux. Mais tout avait toujours fini par s'arranger. Or il n'avait connu que l'amour de ses parents qui étaient morts, et celui de Sirius qui était lui aussi parti. Il avait aimé Sirius comme un ami d'abord, c'était plus facile. Puis il avait pris son courage de Gryffondor en main, et avait découvert que son cœur pouvait encore aimer d'une autre façon. Il aimait Remus en ami, et ce depuis sa troisième année. Mais il ne pouvait pas se permettre de l'aimer plus, il le voulait, mais il ne le pouvait pas. S'il le faisait, s'il aimait Remus comme un père, un membre de sa famille, il devrait faire pareil pour Abbygail, car elle le méritait. S'il les aimait comme un père et une sœur, ils allaient disparaitre. Comme ils l'avaient tous fait avant eux. Ce qui le perturbait réellement, c'était qu'il ne pouvait pas contrôler totalement ses sentiments. Il essayait tant bien que mal de garder le contrôle et de laisser tout en place comme il devrait. Mais c'était de plus en plus dur, ses deux colocataires arrivaient à franchir une à une les barrières et façades qu'il avait passé toute son enfance à construire. Personne à part Sirius avait réussi à les franchir, et vu où cela l'avait mené, il ne fallait pas que d'autres tentent l'expérience. Il aimait Ron et Hermione mais comme amis, et cela n'irait pas plus loin. Ils formaient un trio, c'étaient les meilleurs amis possibles, mais c'était tout, et encore s'ils l'étaient encore. Il n'avait jamais vu Ron comme un frère, il en avait déjà beaucoup. Depuis qu'il était ici, et qu'il réfléchissait à cette amitié formatrice du trio d'or, il s'était rendu compte, qu'il avait passé beaucoup de temps à s'assurer que Ron et Hermione restaient à leur place. Par conséquent, il n'avait pas véritablement trouvé de places pour Neville et Luna. La venue de Neville avait aussi beaucoup dérangé sa nuit, il ne savait pas quoi lui dire, comment se faire pardonner de l'avoir emmené au département des mystères. Neville lui avait dit qu'il lui avait pardonné. Mais ce n'était pas possible, il s'était pris des Doloris, il avait perdu sa baguette, Harry devait se faire pardonner. Il avait donc réfléchi toute la nuit pour trouver comment laisser Remus et Abby dans une partie de son cœur qu'il maitrisait, comment se faire pardonner par Neville et comment réussir à ne pas vouloir fracasser la tête de Malfoy contre un mur. Tellement de choses, qu'il avait réussi à ne pas faire de cauchemars. Si seulement cela pouvait être la première nuit d'une longue série.

- Harry, je sais que je vais jouer le rôle du père responsable. Je sais que cela ne va pas être facile de vivre avec Drago. Mais ce n'est pas parce que vous ne pouvez pas lancer des sorts qu'une bagarre ou n'importe quelle autre sorte de bataille est autorisée.

- Oui Moony, ne t'en fais pas.

Harry n'avait pas l'air des plus convaincus, lui-même ne savait pas si cela allait réellement être possible. Sans un bon duel non réglementaire, comment survivre dans le même espace que le préfet des Serpentards. Le lion espérait que dans les « autres sortes de bataille », Remus ne comptait pas les insultes. Le plus vieux voyait bien à son regard qu'Harry n'était pas vraiment là, il ne s'inquiétait pas plus que cela, il se doutait bien, que ce n'était pas une situation facile de vivre avec son ennemi d'enfance. Sans savoir que ce qui était le pire pour le jeune Gryffondor, à ce moment-là, était que Remus s'était dit père.

Harry et sa nouvelle vie après la mort de SiriusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant