6. A Table

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Dans le salon résonnait une ambiance pesante, les trois habitants ensemble, les yeux dans le vide, personne ne se faisait face par peur de faire face à la réalité et au futur enfer. On pouvait presque voir de la fumée sortir des oreilles de la jeune fille. Son cerveau tournait à plein régime, elle voulait trouver une solution efficace. Elle ne connaissait pas réellement Albus Dumbledore, elle savait la version historique, celle du ministère, celle des journaux et enfin celle de Remus. Elle savait donc que c'était un sorcier puissant et surtout fort en stratégie. Il savait tout, enfin c'était ce qu'il pensait, parce qu'en aucun cas il pouvait savoir que cette situation était ou serait une bonne idée. C'était tout simplement de la pure folie.

Le jeune Gryffondor ne pensait pas stratégies ou arguments. Il en avait assez de se battre, il savait aussi que contre le grand Albus Dumbledore, il n'avait aucune chance. Ce qui était problématique s'il devait se battre contre l'autre. Ce n'était pas le moment d'y penser, mais depuis que le vieux sorcier lui avait enfin révélé cette prophétie, il ne pouvait pas penser à autre chose. Depuis ce jour, il avait aussi perdu toute confiance en son directeur, il ne serait pas étonné qu'il lui annonce plus tard qu'il doit mourir pour sauver le monde. Harry ne comprenait pas pourquoi, le professeur avait attendu ses 15 ans pour révéler cette information capitale. Il avait toujours été dans le flou. Tout d'abord avec les Dursley, par rapport à la magie et à tout ce qui s'y rapportait dont la mort de ses parents. Ensuite à Poudlard, par rapport à toutes ses péripéties annuelles, dont Dumbledore taisait toutes informations avant et pendant. L'exemple du tournoi rajouta du rouge sur les joues d'Harry. En effet, face à l'impuissance qui l'avait toujours caractérisé, le jeune garçon qui avait survécu était en colère et d'une colère profonde. Il avait toujours su manier la colère comme personne, surtout la cacher. Mais il ne voyait plus aucune raison de la cacher, il était en colère contre le monde entier. Dumbledore et ses plans, Snape et le fait d'être Snape, Malfoy pour être l'enfant gâté, Remus pour l'avoir fait connaitre cette vie qui l'aimait tant mais qui ne sera plus, Abbygail pour être énervée alors qu'elle n'allait pas devoir faire face à son pire ennemi, Sirius d'être parti et de l'avoir laissé seul, lui-même pour être si stupide d'espérer qu'il puisse avoir une vie normale, et ses parents pour l'avoir mis au monde. Il allait exploser...

Le seul adulte présent n'était pas en colère ou en pleine réflexion. Il était dans l'émotion qui avait toujours été en lui depuis sa plus tendre enfance, il avait peur. C'était sans doute étrange d'imaginer un loup garou peureux, ce monstre est le symbole de la force et de la sauvagerie. Mais Remus était d'abord lui avant d'être cet animal. Il avait toujours eu peur de blesser quelqu'un pendant ses nuits de pleine lune. Il avait eu peur que personne ne l'aime. Il avait eu peur d'aller à Poudlard. Il avait eu peur de se faire des amis. Il avait eu peur qu'ils sachent sa véritable nature. Il avait eu peur qu'ils le laissent tomber, le détestent, le trahissent. A toutes ces occasions Sirius avait été avec lui. Patmole était avec les trois autres dans la forêt. Sirius l'avait trahi à cause de Severus. Mais surtout Sirius l'avait aimé comme personne. Ses parents n'étaient jamais passé au-dessus de sa condition, son père culpabilisait et sa mère ne comprenait pas. Le jour de sa morsure il avait tout perdu, surtout l'espoir. Cet espoir et tout l'espoir que Remus avait aujourd'hui était dû à cet homme au long cheveux bruns. C'était pourquoi il gardait espoir en Harry et Abby, pour Sirius. Il gardait la tête froide depuis le département des mystères, son louveteau culpabilisait assez sans qu'il voit la peine dans son regard. Mais en ce jour, Sirius n'était plus avec lui, pour gérer Servillus. Il n'était plus là pour lui dire de garder espoir en la vie. Remus avait peur, peur que deux personnes bouleversent tout ce qu'il avait mis tant d'efforts à construire. Peur qu'on lui prenne Harry. Il avait aussi une certaine peur, il ne savait pas d'où elle venait. Remus pouvait gérer Drago, mais Severus était une autre histoire. Il était imprévisible et réfléchi, un Serpentard. Le loup garou avait peur que la chauve-souris des cachots lise en lui et voit sous son masque. Il n'arrivait pas à l'expliquer, et ceci rajoutait de la peur. Mais c'était à lui de parler, il était l'adulte, c'était à lui de maîtriser ses émotions et de dire ce que personne n'avait envie de dire ou entendre.

Harry et sa nouvelle vie après la mort de SiriusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant