12. Je ne vais pas cesser de t'aimer - Hinny

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Commande

Contient du lemon à la fin de l'OS

La nuit était noire. Une nuit sans lune. Une légère brise soufflait, agitant les quelques feuilles des plantes grimpantes dans la cour de l'école de sorcellerie de Poudlard, et soulevant doucement la chevelure rousse d'une Gryffondor de cinquième année. Les yeux levées vers le ciel sans nuage, elle distinguait sans peine les étoiles qui scintillaient sans faiblir.

Elle les enviait. Elles étaient tranquilles, dans ce ciel obscur, sans peine ni tracas. Elles n'avaient pas à se soucier d'une guerre imminente, ou d'un petit ami anxieux. Ginny Weasley poussa un soupire lasse, et se leva du muret sur lequel elle était assise depuis une bonne heure. 

Le couvre-feu était passé depuis longtemps, mais elle ne trouvait pas le sommeil. Deux jours auparavant, le directeur de Poudlard avait succombé aux partisans de Voldemort. Deux jours auparavant, Dumbledore était mort, réduisant leurs chances de gagner cette guerre contre les forces du mal.

La rouquine gravit les quelques marches menant au hall d'entrée, et glissa derrière un tableau un peu plus loin pour se rendre au septième étage sans se faire prendre. Elle ne remerciera jamais assez ses frères de lui avoir montré les passages secrets de l'école, sans ça elle n'aurait jamais pu rejoindre Harry le soir, lors de leurs rendez-vous nocturnes. Seulement, si George et Fred avaient su qu'elle les utiliserait pour ça, elle se doutait bien qu'ils ne les lui auraient jamais montré, et elle sourit à cette idée. Ils avaient beaux être ses grands frères, elle savait avoir une longueur d'avance sur eux quand c'était nécessaire. Et voir son petit-ami en secret était une chose nécessaire. 

Eclairée par la lumière de sa baguette dans l'étroit passage, elle avançait d'un pas rapide, trahissant son anxiété. Harry lui avait demandée de venir la rejoindre dans la salle sur demande à minuit, sans lui donner de raison particulière. Les premières fois où il lui avait demandé de le rejoindre, il était timide et terriblement mal à l'aise. Puis, petit à petit, il avait pris confiance en lui, et ils avaient réussi à développer une complicité à toute épreuve. Même les regards noirs de Romilda Vane, ou ceux gênés de Ron ne les empêchaient plus de se tenir la main en public, ou de se câliner discrètement. Mais cette fois-ci, lorsque Harry était venu après le repas lui demander de le rejoindre, il avait à nouveau été mal à l'aise.

Pour dire vrai, Ginny avait bien vu que le garçon agissait étrangement depuis la mort de Dumbledore. Le directeur avait été le mentor du Survivant durant six années, et voilà qu'il venait à mourir, à peine une année après le décès de son parrain. 

Si le soir de la mort du vieil homme, Harry avait accepté la présence réconfortante de sa petite amie, les deux jours qui avaient suivi il avait été presque froid et distant. Elle avait mis cela sur le compte de la tristesse, de l'angoisse de la guerre, et ne lui en avait pas voulu. Elle savait que Ron et Hermione étaient là pour lui, qu'il n'était pas seul.

Mais elle sentait qu'il se passait quelque chose. Cette distance qu'il avait mis entre eux, et cet air gêné indiquait clairement qu'il tramait quelque chose, et Ginny n'aimait pas ça. Du tout. C'était pour cette raison qu'elle était restée dehors, dans la cour à observer le ciel. La constance des astres lui avait toujours apporté un certain réconfort, une certaine plénitude. Mais ce soir-là, même la présence de Coquecigrue, venue lui tenir compagnie quelques minutes, n'avait réussi à faire partir la boule d'angoisse de son ventre. 

Elle arriva à la salle sur demande légèrement en avance par rapport à l'heure convenue, mais lorsqu'elle y entra, Harry était déjà là, à faire les cent pas devant un feu de cheminé. La pièce était radicalement différente de l'époque où ils venaient s'entraîner avec l'Armée de Dumbledore. Et ce n'était pas non plus leur chambre habituelle. Du moins, pas tout à fait. Les murs étaient toujours aux couleurs de leur maison, il y avait toujours la même cheminée avec un grand canapé rouge et un tapis brodé d'or devant. Il y avait toujours une petite bibliothèque et une petite table avec deux chaises, un terrain de Quidditch miniature. Mais il manquait un élément. Le plus grand. Et le cœur de Ginny se serra lorsqu'elle ne vit pas le lit double dans le coin de la pièce. 

Recueil d'OS Harry PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant