En voulant construire une machine capable de faire des steak frites instantanément, le docteur Athanasius Franz Feuermann a anéantit 60% de l'humanité.
Résultat : Toutes les femmes ont été éradiquées de la planète.
Eh non, je ne déconne pas.
Le mon...
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Cette matinée lui laissait un goût amer, celui de inachevé, celui des questions sans réponses, celui de l'ennui. Installé dans son coin, tout à l'arrière de la salle de classe, près de la fenêtre, il repensait à Brocéliande. Il pensait surtout qu'il fallait qu'il la retrouve de toute urgence pour savoir d'où la duchesse tenait ce trésor qui le captivait. Mais cela s'annonçait déjà très compliqué. La ville étant plus grande, quelques zones lui étant interdites, et le problème de la temporalité qui s'imposait de lui-même et puis, pensait-il, si elle est réellement femme comme elle le prétendait, il ne manquerait sûrement pas de ses nouvelles d'ici quelques heures. On finirait tôt au tard par lui mettre le grappin dessus.
-.... Engeldorf dynamise la nouvelle Europe de bien des façons...
Les cernes plus noirs que la veille et l'avant-veille, Sev' ramena son attention vers Hansi, celui qui leur enseignait en ce jour-ci la sociologie. Il le trouvait un poil redondant dans sa manière de faire et pour cause, ses sujets ne changeaient pas, ils ne changeaient jamais : Engeldorf, Athanasius, Athanasius, Athanasius, la secte, Athanasius, Athanasius, Athanasius...
Et surtout une diabolisation permanente du sexe opposé, comme si tous les problèmes de la terre, des plus mineurs aux plus majeurs, étaient de leurs faits.
Severian haïssait Athanasius. Et par extension, il haïssait la sociologie de même...
Ce qu'il aimait, du moins l'une des choses qu'il appréciait particulièrement depuis ce matin, était de contempler la déesse prisonnière du cadre.
La représentation photographique du paradis en une seule femme...
Et cette femme, plutôt jeune sur l'image, et légèrement penchée en avant, enlaçait une grosse boule sphérique : il s'agissait d'un robot, d'après Severian. Il reconnut cela à la forme de la chose qui avait quelques attraits humains, notamment grâce à la rondeur de ce qui semblait être ses yeux, et à la forme rectangulaire plate de ce qui semblait être sa bouche. Mais ce qui ressortait le plus de l'image, hormis la splendeur et la beauté naturelle de la femme, et ce qui hypnotisait avant tout Severian, était le sourire de celle-ci. Il était d'une de ses puretés à faire pâlir le plus valeureux des cristaux. Le bonheur logeait entre ses lèvres. Et qu'est-ce qu'il enviait ces lèvres...
- ...rian ! Seve... Severian !
Il crut entendre comme un murmure. Elle l'appelait, espéra-t-il premièrement. Mais la voix était beaucoup trop dure, d'une sonorité si disgracieuse que même les sirènes perdraient toute conviction au chant en l'entendant.
Qu'est-ce que c'étaithorrible...
En se redressant, il sourit, comprenant que ce n'était autre que son professeur qui l'interpellait.
