En voulant construire une machine capable de faire des steak frites instantanément, le docteur Athanasius Franz Feuermann a anéantit 60% de l'humanité.
Résultat : Toutes les femmes ont été éradiquées de la planète.
Eh non, je ne déconne pas.
Le mon...
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Il sifflotait en sortant de l'atelier, la démarche paresseuse et les lèvres mouvantes, filtrant un doux chant marin. Il faisait encore jour, bien que le ciel grisâtre, assez sombre, semblait annoncer quelque chose de différent.
Il alluma une petite clope et la coinça entre ces mêmes lèvres. De la fumée s'en échappait petit à petit, prenant des formes diverses et variées : des petits cercles, des petits carrés, du bacon, de l'ananas, une fleur de marijuana...
Devant lui défilaient quelques mono-roues, quelques scooters et autres véhicules incomplètes. La route, hasardeuse dans sa structure, continuait encore sur cinq cents mètres, puis s'achevait sans aucune raison valable. La boue et le sable la prolongeait.
- Tiens... Toujours pas d'incidents aujourd'hui? se questionna le jeune employé encore en tablier.
Il écrasa sa cigarette d'abord, puis, comme par habitude, fit quelques étirements devant l'atelier qui portait l'enseigne : 《Chez Apollinaire & Heraclite》
Il retourna à l'intérieur, embrassant l'insigne de ses doigts.
- Héraclite, mon frère, l'illumination monte, monte ! Elle monte !
- Vas-y mollo, Apollo. Tu vas griller nos derniers réserves.
- Relax, mann. L'approvisionnement n'est pas un soucis.
Apollinaire tirait sur sa pipe en bois, aux mille et une écorchures, tel un maître de la fumée ardente. Il portait un grand boubou très ample aux motifs de l'Afrique noire qu'il chérissait plus que tout. La chevelure très dense, rasta-forever-man, la grande barbe noire de barbe noire et les yeux s'apparentant à ceux d'un poisson mort, il dominait l'arrière du comptoir de sa stature comme le bois dominait l'atelier. Le sol, le plafond, les étagères, les tables et chaises, tout était en bois africain. Comme marchandises, maître Apollinaire proposait des vêtements traditionnels, quelques herbes et produits narcotiques, et des épices pour les grands seigneurs.
- Tu sais quoi, Apollo? J'ai un nouveau plan pour nous.
- Ne me parle pas pour ne pas parler. Parle pour parler. En Afrique, on dit que la parole est d'argent et le silence est d'or. Mais dans notre cas, l'argent n'est pas à délaisser. Même si le silence est d'or.
- Je ne comprends rien à ton charabia comme d'habitude, Apollinaire.
- Apollinaire plus fort que Héraclite. C'est la base. Pas besoin de comprendre ma philosophie. Fais-moi entendre la tienne et je comprendrais, frère.
- Très bien. (Il sortit une capsule de sa poche et la tendit au patron.) Il se fait appeler la princesse.
- La capsule?
- Non, l'homme qui en fournit au quatre coins de la ville. Jusque-là, la secte avait judicieusement réussi à faire disparaître les activités clandestines, les unes après les autres. Mais aujourd'hui, c'est différent. La princesse œuvre en plein jour. Personne n'a pu l'interpeller, ni découvrir son identité.
