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« Tristan, tu me prête ta gomme s'il-te-plaît ? » Demandè-je à l'intention de mon camarade de classe.

Ce dernier tourna légèrement la tête en arrière, ses boucles noires retombant allègrement sur son front tandis qu'il esquissa un sourire espiègle.

Mon cœur rata un battement, comment un simple sourire pouvait-il me faire tant d'effet ? Comment faisait-il ?

« Bien sûr. Tient. » Répondit-il tandis qu'il me tendit le bout de caoutchouc blanc.

Je saisit précipitamment l'objet entre mes doigts fins, apportant ce dernier sur les pages de mon cahier afin d'effacer la rature que j'avais faite sur mon devoir de mathématique.

Le silence planait dans la salle de classe, pas étonnant lors d'un contrôle. Les matières scientifiques n'avaient jamais été mon fort, rares étaient les jours où j'avais de bonne notes, tout le contraire de Tristan. Moi, j'ai toujours été littéraire, on aime bien me dire que ça se voit, d'ailleurs. Avec mon style essentiellement constitué de chemise, et mes lunettes rondes me donnant un air d'écrivain romantique selon mes camarades.

J'avais fini par abandonner l'idée de réaliser cette évaluation, trop compliquée pour moi, beaucoup trop difficile. À la place, j'avais pris une feuille de brouillon et m'étais mis à écrire, j'adore ça, ça me permet de me libérer de mes douleurs les plus profondes, de mes pensées les plus obscures, et surtout, en ce moment, de déballer tout mes sentiments pour Tristan.

« Monsieur Hernandez. Je ne pense pas que ce soit le moment ni le lieu de faire vos devoirs de français. » 

Je sursautai alors, tournant la tête vers ma professeure, me toisant de haut tandis qu'elle m'arracha la feuille des mains. Un petit grognement s'échappa de ma gorge tandis qu'elle lut mon document en silence. Elle se reprit alors, avec un petit ton sarcastique tout à fait déplaisant :

« Oh pardon, devrais-je plutôt dire, votre déclaration d'amour. »

Mes joues brûlèrent instantanément, qui lui avait donné la permission de dire une chose pareille ? Je me sentais honteux, désemparé, je détestais ce sentiments qui m'envahissait lourdement, non, elle n'avait pas le droit. Je dis simplement :

« Vous êtes jalouse, parceque on ne vous en fait pas, à vous? »

Silence. Petite victoire pour moi. Elle ne rétorqua pas un mot, se contentant de grogner et de repartir à son bureau.

Je sentis de lourd regards derrière mon dos, tant pis. J'ai l'habitude au fond, ça ne me dérangeait plus vraiment.

L'heure finit par se terminer. À vrai dire, j'étais plutôt soulagé, c'était vraiment compliqué pour moi, subir la honte infernale qu'était cette femme putride et casse pied.

Je me levai alors rapidement de ma chaise, soupirant tandis que je rangeais mes affaires, une main se posa délicatement sur mon épaule.

« Dis, tu veux venir au parc avec moi? »

Tristan.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant