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Le vent faisait voler les cheveux d'ébène de Tristan avec douceur et légèreté, son t-shirt blanc imitant le geste de sa chevelure tandis que le jeune homme tenait bien droit sa paire de roller. Pourquoi m'avait-il demandé de l'accompagner ? Je l'ignorais, à vrai dire. J'étais plutôt heureux, vraiment, tellement... Je ne saurai décrire ce qu'il se passait dans mon ventre, dans ma tête. Une explosion de sentiments, d'émotions. Mon cerveau bouillonnait tandis que mon estomac semblait gargouiller, je priais simplement pour que Tristan ne le remarque pas.

« La prof de math a un peu abusé, tout à l'heure. Tu sais, tu écris vachement bien Eliott. »

Je m'arrêtai alors net, comment pouvait-il savoir cela? Je veux dire, je n'étais pas vraiment un grand fan de mes propres écrits, en général ils finissaient à la poubelle, avec le reste de mes rêves et de mes espoirs délaissé à des souvenirs d'enfants. Un gamin qui voulait devenir astronaute n'en deviendra sûrement pas un, et un adolescent paumé souhaitant devenir écrivain, finira probablement au chômage.

« Une fois, en permanence, tu avais passé toute l'heure à écrire, et t'a laissé ta feuille sur la table, je me suis permis de la lire. J'espère que ça te dérange pas. »

Si ça me dérangeais? Je pense plutôt que c'est une sacrée bénédiction ! Ça mettais du baume au cœur, comme on dit. Et je sentis un sentiment d'estime que je ne connaissais pas m'envahir. Ah... J'aimait vraiment ce garçon.

« Non, ça ne me dérange pas. C'est... C'est vraiment gentil.

- Je t'en prie. Bon, tu dois te demander pourquoi je t'ai fais venir avec moi, non? »

Il est vrai que je ne m'étais pas véritablement posé la question, j'étais bien trop enthousiaste à l'idée qu'il m'ai demandé de l'accompagner, ignorant totalement le fait que nous n'étions pas vraiment ami, tout au plus camarade de classe. Ou alors... Amis 8-18H? Je ne savais pas trop.

Il fallait avouer que la relation que nous entretenions est assez formel. Nous nous entendions plutôt bien sur tout les plans, en classe, souvent on opérait des travaux de groupe pour mon plus grand plaisir.

C'était même plutôt, un honneur, Tristan était intelligent, avait de bon raisonnement et surtout, était un être doté d'une gentillesse incroyable. Nous n'avons pas souvent travailler ensemble, surtout, un jour particulier en fait. Un devoir d'arts. J'étais étonné qu'ils me choisissent pour binôme, je l'admet. Mais j'en avais savouré chaque instant.

« Viens, assieds-toi. », finit-il par dire, me sortant de mes pensées.

J'obéis alors, m'installant sur le banc de pierre tandis qu'il fit de même, échangeant ses baskets contre ses rollers.

Tristan finis par se tourner vers moi, et, doucement, me demanda d'un air que je ne lui conaissais pas :

« C'est qui, le mec que tu aime? »

Tristan.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant