6.

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Allongé à même le sol, je fixai silencieusement les arbres et leurs feuilles, me demandant simplement, une fois de plus, ce que j'avais fais de mal, qu'est-ce qui avait pu causé une telle décision de la part de Tristan.

Avais-je voulu être trop proche ? Est-ce que ça allait trop vite? Trop loin? Trop brusque? Merde! Qu'est-ce-que j'étais con!

« Ça t'apprendra Eliott, tu es vraiment bête, de croire que quelqu'un comme lui t'aimerai comme toi, tu l'aimes. »

Je me tournai dans un soupire, saisissant mon téléphone portable pour en jeter un rapide coup d'œil. Trois appels manqués. Ça ne m'étonnait pas vraiment, à vrai dire, mon géniteur avait toujours été du genre à s'inquiéter facilement, et quand, son fils, non pas studieux mais très ponctuel n'était pas présent en cours sans qu'il ne soit au courant, l'angoisse grimpait facilement et il se devait de savoir où était son enfant unique.

« Mais où étais-tu, quand maman me faisait tant de mal? C'est drôle, c'est maintenant que tu t'inquiète, sans te douter que c'était bien avant qu'il fallait s'occuper de ton fils. »

Je soupirai et me redressai, éteignant mon portable tout en tournant la tête vers l'orée du bois, ah, j'aimais tellement cet endroit. Calme, ressourçant, un havre de paix dont on sous estime les capacités bienfaisante. Moi, j'avais appris bien vite que la forêt était un des endroit les plus bénéfique sur cette Terre, je ne remercierai jamais assez cette enfance désastreuse pour cela.

Un bruit captiva alors mon attention, sourd, se voulant discret, peut-être même totalement honteux. Je me relevai alors lentement, passant mes mains à l'arrière de mes cuisses pour retirer les résidus de terre s'y étant glisser et me dirigeai vers l'origine du son.

« Eliott! »

Arrêt net.

« Eliott, Eliott! »

Je me retournai.

« Putain, je t'ai enfin trouvé ! »

Merde. Qu'est-ce-que tu fou là, Tristan?

Ce dernier couru rapidement dans ma direction. Moi, je pinçai doucement ma lèvres et détournai le regard. Tu me cherchais hein, Tristan ? Où étais-tu quand tu m'a dis sur cette fichue plage, que tu me larguais comme une vieille chaussette ?

Où étais-tu quand, au lycée, tu faisais soudainement semblant de ne plus me connaître ? Pas même un message, ni d'explication plus claire que celles de ce fameux soir. Simplement le silence, et merde, que c'était douloureux. Ma poitrine se comprimait déjà violemment, comme si je faisais une attaque. Cependant, je parvint tout de même à répondre dans un murmure glacial :

« Qu'est-ce que tu fais là, Tristan ? »

Le jeune homme s'arrêta alors, se penchant doucement en avant tandis qu'il posa ses mains sur ses cuisses pour reprendre son souffle. Il devait avoir sacrement couru, il semblait épuisé et avait du mal à respirer, ça s'entendait, son souffle sifflait.

« Je... Je suis venu te parler. »

Ah. Que c'était ironique.

« Je crois que nous n'avons rien à nous dire de plus. Tu ne m'aime pas et je l'accepte. Je ne veux pas me battre avec toi pour te convaincre, Tristan. Je ne suis pas ce genre de bouffon. »

Il releva la tête dans ma direction, et ses yeux me fixèrent un instant d'un air vraiment profond. Je ne comprenais pas. Pourquoi me faisait-il autant d'effet, pourquoi à t'il fallu que je tombe sous le charme d'un idiot pareil?

« Eliott... Écoute moi. Pitié. »

Je roulai alors des yeux et croisai les bras sur ma poitrine. Inspirant lourdement :

« Vas-y.

- L'autre soir, quand je t'ai dis que je ne voulais plus que l'on continue comme ça. J'avais tort, j'ai... J'ai agis sous la pression. Les gens du lycée, ils, ils ont dit que j'étais qu'un pauvre mec, un pauvre pédé, je ne savais pas quoi faire. Ça devenait de plus en plus lourd. En une semaine, j'ai reçu une pluie d'insultes, sur les réseaux sociaux, dans la rue. Mais, jamais dans l'enceinte même du lycée... »

Il déglutit avant de continuer :

« Je t'ai largué parceque j'avais peur. Curieux hein, pourtant je t'avais dis que je n'étais pas terrifié. J'avais confiance en ceux qui se disaient mes amis. Il n'y a qu'Amylia qui est restée prêt de moi... Au collège, je m'étais déjà fais harcelé, ça n'a pas l'air comme ça, mais je suis vraiment peureux. Je ne voulais pas que tout cela recommence, je voulais avoir la paix. Mais la vérité Eliott, c'est que sans toi je suis malade, je n'ai pas dormi. Je n'ai plus de vie, ne pas te voir ces derniers jours, m'a fait comprendre que c'était la plus grosse erreur de ma vie, je te veux Eliott. Ta bonne humeur, ta douceur. Merde. Je t'aime Eliott... »

Il prit ma main dans la sienne, lui, s'était mis à pleurer, moi, j'étais bouche bée.

« Je n'ai pas honte de toi, Eliott... Je n'hésite même pas à le crier... Je t'aime à en crever! »

Tristan.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant