3.

864 95 16
                                    

L'après-midi avait défilé à une vitesse folle. Nous avions passé cette dernière à faire du roller, tour à tour. Une chance que nous faisions la même pointure.

Aussi étonnant que cela pouvait paraître, j'étais bien plus adroit que l'heureux propriétaire. Enfant, j'avais souvent fais du patin à glace, ce n'était certes pas le même principe, du moins, pas totalement, mais au moins, j'avais de bonnes bases.

J'ai été incapable de répondre à Tristan, un long blanc s'était installé entre nous, et, finalement, c'est lui qui l'avait rompu, déclarant qu'il comprenait, que je n'avais pas l'obligation de lui avouer une chose pareille, d'autant plus que, cette personne, c'était lui.

Peut-être que j'aurai osé, si ce n'était pas Tristan, si ça avait été un autre garçon, peut-être aurais-je dis, un nom, un âge, un physique, quelque chose. Je ne savais pas vraiment.

Comment dire à la personne, qu'on est complètement fou pour elle? Comment lui dire, que son cœur tambourine autant à ses côtés ? J'avais l'impression de ne plus être le même, que mes sens avaient été décuplés, l'odeur de son parfum enivrant mes narines, la couleur de ses cheveux, de sa peau, me sautant aux yeux. Le son de sa voix grave et virille, résonnant comme une douce musique dans mes oreilles. Non, je ne pouvais pas lui dire tout cela.

L'animosité de mon silence s'était pourtant rapidement dissipée, du moins, j'en avais l'illusion certaine.

« Dis, tu veux venir chez moi? » demandè-je à Tristan tandis que nous quittions le parc ensemble.

Sa réponse ne se fit pas attendre :

« Oui. »

J'avais l'impression que j'allais explosé. Merde, que ce passait-il, d'un coup? C'était incroyable. Un sourire se dessina sur mon visage, mes lèvres s'étirant et creusant probablement mes joues dans deux fosettes sous les yeux. Pourquoi avait-il dit oui? Je l'ignorais. Et encore une fois, je n'avais jamais été chercher plus loin.

Nous avions gagné mon bâtiment assez rapidement, un vieux endroit des années 90'. J'avais un peu honte de l'endroit pathétique où je vivais avec mon père et sa femme. Un trois pièces, dans un sale état, avec des meubles toujours bien défoncer, victimes des coups de colère de mon géniteur.

J'ouvris la porte d'entrée dans un geste de dédain, laissant Tristan passer et lui indiqua du doigts la porte de ma chambre :

« Vas-y, je vais nous chercher des canettes de soda, j'arrive. »

Je me dirigeai donc vers la cuisine, ouvris le frigo et saisit deux canettes de pepsi et un paquet de chips, le rejoignant rapidement.

J'entrai dans la chambre et refermai ma porte. Tristan était là, assis sur ma chaise de bureau et me jeta un regard, je ne saurai dire comment... Rempli d'émotion peut-être ?

« Eliott... Je crois que moi aussi j'aime un gars. »

Tristan.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant