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"Eh! Réveille toi!"

Un coup sur le côté de mon dos me réveilla d'un sommeil plaisant.  Je ne voulais pas ouvrir mes yeux et voir une personne qui allait être l'enfer pour moi.

C'était un sentiment étrange. Je n'avais pas eu sauf si bonne nuit depuis des lustres. Mon "lit" était confortable, doux et chaud. Un contraste assez flagrant avec les précédents - le sol ou une meule de foin dégoutante, c'était là où j'avais l'habitude de me reposer. Malgré le confort, mon cerveau était en constante ébullition et ce pendant toute la nuit. Sans ça, j'aurai passé la meilleure nuit de toute ma vie. L'inquiétude et l'appréhension consumaient mon esprit, me réveillant encore et encore puis me replongeant dans l'obscurité. J'avais l'impression d'être dans un cauchemar, mais créé inconsciemment par mes propres pensées. 

Mais qui est cette personne qui me donne des coups de coudes?

"Allez! Debout! On n'a pas le temps." Me réveilla une jeune voix.

Mes pensées revinrent à la réalité et je réalisa que c'était Edmond, mon maître.

"Tu veux rester dormir un peu plus longtemps?" Me dit-il en me regardant de haut en me donnant des petits cops de pieds avec son pied pour me secouer.

Ses mains étaient posées sur ses hanches et son regard suggérait qu'il n'était pas heureux de me voir comme ça, somnolente et longue à la détente. Le repas de la nuit dernière et l'assez confortable nuit me faisaient beaucoup d'effet, me laissant fatiguée et ensommeillée.

Je me releva et avec une main, me frotta les yeux pour y retirer le sommeil. Je dois me lever et voir ce qu'il veut, probablement me montrer tous mes travaux.

Je me sentais faible, je n'avais aucune force dans mes jambes. Pourquoi m'avait-il choisie parmi tous les autres esclaves en meilleur santé, avec plus de force et sûrement plus obéissants? Les idées que j'avais au marché étaient encore encrée dans ma tête. Je ne voulais plus être esclave. Ce n'était pas une vie pour moi. Tout ce que je voulais était ne plus exister et voir enfin la fin de tous ces cauchemars.

Je pense que c'était mon plus gros problème. Je n'ai jamais aimé travailler ni entendre des personnes me dire constamment ce que je dois faire. J'avais l'impression que je n'étais pas capable d'être l'esclave de quelqu'un. Et tout ce que je récoltais, à cause de ça, étaient les incessantes punitions pour entêtement. Je ne pouvais pas m'en empêcher, même si ça jouait sur ma santé. J'avais peur d'eux, mais en même temps je me soulevais contre eux et leurs actions pour en retour recevoir la punition méritée. J'aurai du apprendre de mes erreurs et comprendre les conséquences de ma désobéissance, mais je ne le faisais jamais. J'aurai du me blâmer pour tous les mauvais traitements que j'ai reçu dans ma vie. Oui... ça doit être ça. C'est de ma faute....

"Allez! Sors de ton petit monde!" dit Edmond en m'attrapant par les épaules pour me relever.

Si la température dans cette pièce diminuait, on verrait sans aucun doute de la buée sortir de sa bouche et son nez. Il devenait de plus en plus énervé et encore une fois j'en étais la raison.

"Tu es un plus gros problème que ce que je pensais. Pas étonnant qu ton prix était aussi bas. Qui voudrait acheter quelqu'un de si difficile."

Ses mots m'ont touché, parce qu'ils étaient vrais. Personne ne voulait me garder, parce que c'est difficile de s'occuper de quelqu'un comme moi.

"Pour cela, je ne te donnerai pas de petit-déjeuner. Tu ne l'as pas mérité. Viens! Je vais te montrer la maison."

Edmond plaça son pied nus dans ses pantoufles qui vaiaent l'air horriblement cher. Il portait un tee-shirt blanc, mais n'avait pas l'air aussi formel que le jour précédent. Ses cheveux bruns étaient en bataille. Edmond devait s'être réveillé quelques minutes avant moi, par son apparence.

 Je marchais derrière lui en restant silencieuse pendant que j'observais la magnifique demeure dans laquelle il vivait. Les sols étaient aussi brillants que des miroirs, lisses et très propres.  Quelques peintures représentant pleins de personnes différentes, ainsi que des sculptures décoraient les longs couloirs. Je vis d'autres personnes, des servants je suppose. Ils portaient tous le même uniforme gris-cendre que Fiona

Je me regardai et vis que j'étais toujours habillée dans la robe de chambre en lin. Est ce que je vais recevoir un uniforme comme les servants?

"Tu ne vas pas beaucoup te balader dans la maison. Ta place est à mes côtés la plupart du temps, au cas où j'aurais besoin de quelque chose." Edmond marcha devant moi sans même me regarder et il semblait vraiment être le Maître de la maison.

"De ce côté de la maison, tu trouveras la chambre pour les invités, leur salon, jardin et salle à manger. A gauche il y a la bibliothèque,  la salle de séjour et la chambre de mes parents qui se trouve tout au bout dans cette tour." Dit-il en me pointant du doigt la tour se trouvant de l'autre côté de son jardin. Nous nous tenions dans une sorte de semi-balcon, qui donnait vue sur tout le jardin.  Ses parents vivaient si loin de lui.

"Vous les voyez souvent?" Demandais-je tout doucement. Je ne savais pas si j'avais le droit de lui parler comme ça.

"Quoi?"

"Vos parents."

"Pas vraiment, ils sont toujours occupés. Parfois mon père m'accompagne dans certain voyages, mais ma mère est trop occupée avec ses propres choses, peu importe ce qu'elles doivent être."

"Donc.... Qui prend soin de vous?"

Il me regarda bizarrement. "Je le fais moi même." Une longue pause s'ensuivit jusqu'à ce qu'il rajoute, "Et maintenant ce sera à toi de le faire."

Le visage d'Edmond, qui d'habitude est si fier et snob, me paraissait triste pendant un moment. Je me demandais ce qu'il ressentait à ce moment. Était-ce à cause de ses parents? Ou quelque chose d'autre?


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⏰ Dernière mise à jour : Nov 20, 2019 ⏰

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Née Pour Etre EsclaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant