Mirwena d'Ajunda

Chapitre 4 : Noaka, l'ami, le professeur

Nous arrivâmes devant une grande maison. Elle était jolie, ce genre d'habitat n’est pas donné à tout le monde. Noaka partit chercher le déjeuner et revint avec deux bols bien chauds contenant de pommes d’eau bien cuites aux herbes, avec de la bonne viande dégageant une odeur appétissante et le tout arrosé d’une bonne sauce de courges rousses .
«  - Woah !! Ça fait super longtemps que je n'ai pas mangé de courges rousses, les pommes d’eau, je les manges brut d'habitude et puis cette viande à l'air délicieuse, qu’es que c’est ?
- C’est de la viande de Draco, mon père sait les chasser, …
- Impressionnant ! La viande de Draco coûte assez chère et le permis de chasse aux dragons est dur à obtenir !
- Si tu le dis … »
Les Dracos sont des petits dragons de la taille d'un loup pas trop grand. Ce sont les plus communs des dragons, ils sont nombreux, pas vraiment dangereux mais la chasse aux Dracos est très réglementées. Ils savent voler bien sûr mais à basse altitude et pas trop longtemps. Ils sont couverts d'une fine fourrure brune claire . Les poils de ses bouts de pattes et de sa queue sont rouges. Ce sont des omnivore se nourrissant de gros rongeurs, d’oiseaux et de fruits .  Les Dracos ne s'attaquent pas à l’homme mais s’en éloigne. Leur seul armes sont deux canines assez puissantes et tranchantes, parfois arrondies par l’homme dans quelques élevages existant.
Moi et Noaka passâmes l'après midi ensemble. Se battant, se défiant, s’apprenant. Je ne suis pas sociable, je n'ai jamais eu d'amis alors j’étais plutôt sur mes gardes avec Noaka mais au fil des longues heures ensemble, je découvris, malgré notre différence de classe sociale, qu’on était pareils ; aimant la liberté sauvage et solitaire, respectant notre lieu de vie : la nature, et explorant la société complexe des humains, sans vraiment vouloir la comprendre . On se dévoila nos endroits favoris . Noaka était vraiment talentueux dans beaucoup de domaines, je me rendis compte que je n’étais rien, je lui en ai fait part .
« - Si, tu es même extraordinaire ! me dit-il
- Tu crois même pas ce que tu dis …
- Bien sûr que si. Tu sais, c’est pas parce que je viens d'une riche famille de guerriers et que toi tu es une pauvre vagabonde que je ne te respecte pas, au contraire. Il est pas impossible que tu me dépasses un jour. D'ailleurs, face à mon oncle , moi aussi je le sens minuscule.
- C'est vrai ça… D'où viens tu ? C’est quoi ta famille ? Qui t'as appris a te battre ?
- Tu connais Wilando ?
- Évidemment ! Je l'adore ! C’est mon modèle !
- C'est mon oncle .
- Quoi ?
- Le grand frère de mon père.
- Tu serais le neveu d’une légende ? Je te crois pas.
- Je ne mens pas mais si tu veux pas le croire tant pis pour toi.
Je me tus. Au fond, je voulais le croire, et je l’appréciais encore plus. Le soir s'installait doucement.
- Bon Mirwena, je dois te laisser, il commence à faire nuit .
- Toi aussi tu détestes la nuit ?
- Non, pas du tout, mes parents eux la craignent, c'est pour ça que je dois rentrer.
- Tu aimes tes parents ?
- Bien sûr ! Qui n'aimes pas ses parents ? dit-il naturellement »
Je fixai Noaka droit dans les yeux. Sans répondre. Le visage sombre . Il lu des paroles dans son regard. Et répondit simplement «  je vois » .
Nous nous quittâmes avec un léger sourire d’à bientôt.
Le lendemain, comme toutes attentes, nous nous retrouvâmes. S'affrontant, se défiant, se respectant. Ainsi une nouvelle vie commença pour moi. Chaque jours passés ensemble, j'avais un ami et un maître. Je me posais des questions sur lui ; Es-il proche de son oncle Wilando ? – Maîtrise-t-il les Dracos comme son père ? – Pourquoi aide-t-il moi, une pauvre gamine ? – A-il d'autres amis ? Etc…
Notre routine ne nous ennuyait pas car celle-ci était faite de surprise et d'aventure. Chaque jour était nouveau, peut-on vraiment appeler ça une routine ? Oui, car chaque jour notre complicité régnait, notre amitié se renforçait, notre bonheur durait, nos ressemblances s’affichaient et la liberté respirait …